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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 08:00

 

 

Publié le lundi 01 octobre 2012

 

Spécialiste en imagerie à Marseille, elle milite dans le cadre d'"Octobre rose" pour le dépistage

 

Aurélie Jalaguier :

 

Aurélie Jalaguier : "Dans le programme de dépistage, la deuxième lecture permet de détecter 9 % de cancers en plus."

 

Elle a du sourire dans la voix et dit avec humour qu'elle "donne toujours l'impression d'être plus jeune que son âge". Aurélie Jalaguier-Coudray, 32 ans, maman d'un petit Eliott, 1 an, donne une image humaine, profondément humaine dans une discipline où le lien avec la patiente est essentiel. Responsable du centre d'imagerie de la femme au centre Paoli-Calmettes à Marseille, elle s'investit dans l'opération "Octobre rose" sur la prévention et la lutte contre le cancer du sein. "La Provence" s'engage aussi avec détermination (voir notre édition de samedi) dans cette cause de santé publique. Car avec plus de 53 000 nouveaux cas par an et plus de 11 500 décès estimés en 2011, cette pathologie reste au premier rang des décès par cancer chez la femme. Or un cancer du sein détecté à un stade précoce peut être guéri dans plus de 9 cas sur 10.

 

 

Vous êtes spécialiste de la détection. Les femmes peuvent demander des mammographies à leur gynécologue. Pourquoi a-t-on besoin d'un programme national ?
Aurélie Jalaguier : Bien entendu nombre de femmes soucieuses de leur santé vont faire cette démarche pour prévenir un cancer du sein mais un programme de dépistage national systématique est essentiel.


En effet, dans ce dispositif destiné aux femmes à partir de 50 ans, les femmes bénéficient d'une seconde lecture de leur mammographie par des experts. Et cela permet de détecter 9 % de cancers de plus. Il ne s'agit nullement de mettre en cause des praticiens. Chacun d'entre nous est faillible. Ce sont des possibilités supplémentaires données aux femmes de détecter précocement un cancer du sein, des chances de vie.


Pensez-vous qu'il faille descendre vers une détection à partir de 40 ans car il semble que le cancer du sein touche des femmes de plus en plus jeunes ?
A.J. : C'est une des questions posées à un congrès auquel je viens de participer mais les chiffres de santé publique ne montrent pas pour l'instant un accroissement spectaculaire des cas dans cette tranche d'âge. Au centre d'imagerie de Paoli-Calmettes, je reçois effectivement des patientes jeunes. Mais comme je suis responsable d'un centre-référence, avec un certain type de malades qui nous est adressé, j'ai un focus, pas une vision globale. En tous les cas, si une femme avant 40 ans a une crainte, elle peut se tourner vers son gynécologue et demander un examen.


L'imagerie a fait des progrès considérables ces dernières années. Mais peut-on espérer encore mieux ?
A.J. : Oui et c'est essentiellement pour améliorer le parcours de santé des patientes, leur prise en charge globale. Lorsque nous faisons des mammographies ou des échographies pour détecter des cancers du sein ou d'autres pathologies cancéreuses spécifiques aux femmes, nous détectons parfois des anomalies pas forcément malignes. Nous les classons ACR4 selon des critères de classification internationaux. Or, dans cette catégorie, il y a entre 2 et 95 % de chances que l'anomalie détectée, selon les cas, se révèle en fait être un cancer ! Et la plupart du temps, il faut faire une biopsie. Or une biopsie, c'est toujours une inquiétude, une atteinte. Les techniques en développement comme l'élastographie et d'autres, vont réduire fortement le recours aux biopsies.


Est-ce vous qui annoncez le diagnostic aux femmes ?
A.J. : Non, l'imagerie est un constat. Il faut que le cancérologue, comme le chirurgie, puisse proposer immédiatement une thérapie pour que le coup de massue ne soit pas trop rude.


Mais dans votre pratique quotidienne, attachez-vous une importante particulière aux liens avec les patientes ?
A.J. : C'est une évidence. Nous sommes au début de la chaîne et j'attache une énorme importance à l'accueil, à rassurer les patientes. Je m'efforce d'être toujours souriante, disponible, de prendre le temps d'expliquer les examens. Certains n'ont pas fait médecine pour cela mais pour moi, c'est une grande partie de ma vie professionnelle. C'est aussi pour cela que je m'engage dans "Octobre Rose". Cette opération s'attache à tous les aspects du cancer du sein.


Est-ce que les patientes sont sensibles au fait d'être accueillis en imagerie par une femme ?
A.J. : Oui, elles me le disent souvent. Certaines se sentent plus à l'aise devant une sénologue. Elles se disent que je partage leurs craintes et leurs espoirs.


Philippe LARUE

 

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