La résistance de certains cancers du sein à l'hormonothérapie résulterait d'une mutation apparue chez les patientes au cours du traitement.
Des chercheurs américains viennent de découvrir un mécanisme génétique à l'origine de la résistance à un traitement prescrit contre certains cancers du sein dits hormonodépendants.
Ils ont en effet montré que l'ADN des cellules cancéreuses mutait au cours du traitement, rendant la tumeur insensible à des molécules jusqu'alors efficaces.
L'étude américaine concerne les tumeurs mammaires qui expriment des récepteurs aux œstrogènes, lesquels permettent à cette hormone de stimuler la prolifération cancéreuse.
Ces cancers hormono-dépendants (ils représentent la grande majorité des cas) sont traités par hormonothérapie ; parmi les molécules disponibles figure la famille des anti-aromatases, qui bloquent la production d’œstrogènes par l'organisme.
L'équipe du Dr Arul Chinnaiyan, de la faculté de médecine de l'université du Michigan (États-Unis), a conduit des analyses génétiques chez des patientes ayant connu une résistance contre cette hormonothérapie.
Elle a montré que le gène codant le récepteur aux œstrogènes avait muté après le début du traitement.
Conséquence de cette mutation : le récepteur fonctionne même en l'absence d’œstrogènes, expliquant ainsi la résistance aux anti-aromatases.
Le patrimoine génétique des cellules cancéreuses évolue donc au cours du traitement et latumeur devient insensible.
En recherchant cette mutation chez les patientes (par exemple grâce à l'ADN cancéreux circulant dans le sang), il serait alors possible d'anticiper la résistance aux anti-aromatases et de proposer plus tôt d'autres thérapies.
Pour en savoir plus sur l'hormonothérapie, consultez la fiche « Soigner un cancer par hormonothérapie ».
Source : D.R. Robinson et al. Activating ESR1 mutations in hormone-resistant metastatic breast cancer. Nature Genetics. En ligne le 3 novembre 2013.
Dernière mise à jour : 13-11-2013 sur le Site de Fondation de l'ARC