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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 09:00
Votre médecin vous a prescrit une thérapie multicible
Publié le 26 avril 2012 - Réf. ONCV10083

Quelques conseils pour vous aider à lutter contre la fatigue

Les éléments qui peuvent expliquer votre fatigue sont nombreux. Le premier étant votre maladie mais ce n'est pas le seul. En effet, votre fatigue peut être due à votre traitement, mais aussi à des troubles de la nutrition, de la douleur, une dépression… N'hésitez pas à en parler avec votre médecin ainsi qu'à l'équipe soignante qui sauront vous orienter, vous recevoir et vous rassurer1,2.


Prévenir la fatigue 


Le repas doit rester un moment de plaisir

Si vous n'avez pas faim : mangez un petit peu à chaque fois, des aliments qui vous font envie, essayez de nouveaux goûts en respectant quelques principes3. Si vous avez des nausées, évitez les aliments frits, gras et épicés4. Si vous avez une inflammation de la bouche (mucite, aphtes) : évitez les aliments chauds, épicés et acides, préférez les aliments mixés ou moelleux5. Utilisez une brosse à dents souple et du dentifrice non mentholé. Faites des bains de bouche en veillant à ce qu'ils ne contiennent pas d'alcool.

Boire beaucoup est essentiel

Buvez beaucoup, de préférence en dehors des repas, et de façon fractionnée, un peu à la fois ; variez les boissons en fonction de vos goûts et leurs propriétés (par exemple, prenez des boissons gazeuses à base de cola si vous vomissez)3.


Lutter contre la fatique
Lutter contre la fatigue 


Apprendre à se reposer

Le repos permet de faire face à la fatigue, mais la durée de repos est propre à chacun. « Dosez » votre sommeil et mettez-vous en condition pour bien dormir. Préparez-vous à la nuit : avant de vous coucher, comme dans les moments de stress.
Pratiquez des exercices de relaxation et des activités calmes comme la lecture, la musique… Faites des siestes courtes, qui vous permettent de récupérer, mais ne les prolongez pas inutilement. Elles pourraient vous empêcher de dormir la nuit3.


Exercice physique
L'exercice physique 


Le repos ne suffit pas toujours à lutter contre la fatigue. L'exercice physique contribue à la fois à stimuler l'appétit et à lutter contre la fatigue. Essayez donc de reprendre ou de débuter un exercice régulier tel que la marche, la bicyclette, des exercices de gymnastique. C'est parfois difficile, surtout si l'on a arrêté longtemps ou si l'on n'était pas sportif auparavant. Vous pouvez demander à votre équipe soignante de vous adresser à un kinésithérapeute qui vous aidera à mettre en place l'exercice qui vous convient3


Composer avec la fatigue 


Conservez ou retrouvez des activités, mais…

Etablissez des priorités journalières et hebdomadaires. Déléguez ce qui vous fatigue, faites appel à votre entourage ou à des aides à domicile s'il le faut. Donnez la priorité aux activités qui font plaisir. Faites-les, si possible, en compagnie d'une personne chère3.

Ménagez son moral
Ménagez votre moral

Il est normal d'être découragé, lassé, lorsque la maladie dure longtemps. Laissez-vous aider par vos proches. Faites appel à votre équipe soignante. Ils vous aideront à retrouver des sensations, des activités agréables. Si vous n'y arrivez pas immédiatement, ce n'est pas grave, mais vous pourrez être aidé par une aide psychologique individuelle, ou dans le cadre d'une association3.


Votre fatigue doit être prise en charge dès qu'elle apparaît, car ses répercussions sur votre vie quotidienne sont importantes. Notez sur un livret tous les symptômes que vous ressentez, avec leur intensité, et emportez celui-ci avec vous lors des consultations.

Références

1.  NCCN clinical practice guidelines in oncology. Cancer-related fatigue. Mise à jour 2008. www.nccn.org.
2.  Fédération nationale des centres de luttes contre le cancer. SOR, dictionnaire du cancer. www.fnclcc.fr.
3.  Fatigue et cancer. Guide SOR Savoir Patient. FNCLCC, 2005. www.sor-cancer.fr.
4.  Wood L et al. Community Oncology 2006;3:558-62.
5.  Grünwald V et al. Managing side effects of angiogenesis inhibitors in renal cell carcinoma. Onkologie 2007;30:519-24.
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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 11:00
Sources : Docteur Jean Masson - INCa
La reconstruction mammaire fait actuellement partie intégrante du traitement du cancer du sein. Elle doit être réalisée idéalement par des chirurgiens plasticiens connaissant tout particulièrement la chirurgie cancérologique du sein ainsi que tous les traitements médicaux carcinologiques.
Beaucoup de femmes y ont recours après une chirurgie mammaire non conservatrice (ou mastectomie). Une reconstruction est plus rarement nécessaire après une chirurgie conservatrice (ou tumorectomie) mais, même dans ce cas, vous pouvez en bénéficier, notamment lorsque les résultats esthétiques ne vous satisfont pas pleinement (différence de forme ou de volume trop marquée entre les deux seins ou déformation importante du sein traité).
La reconstruction mammaire est prise en charge à 100 % dans le cadre de l’ALD (affection longue durée) par l’assurance maladie. Cependant, certains établissements pratiquent des dépassements d’honoraire qui restent à votre charge. N’hésitez pas à vous renseigner avant l’intervention.
La reconstruction mammaire doit être évoquée dès la première consultation du cancérologue et doit être proposée à toutes les patientes.
La reconstruction mammaire permet de reconstruire le volume du sein manquant, de symétriser le sein contro-latéral et de reconstruire l’aréole et le mamelon. Il se peut que deux interventions soient nécessaires, avec un délai de trois mois entre les deux temps opératoires.
Chaque cancer est particulier et nécessite une reconstruction appropriée (immédiate ou différée, par implant ou par lambeau). Au cours de la consultation et après vous avoir examinée, le chirurgien vous explique la ou les techniques les mieux adaptées à votre situation. Un temps de réflexion vous est toujours proposé afin de vous familiariser avec les options proposées.

RECONSTRUCTION PAR PROTHÈSE ET RECONSTRUCTION PAR LAMBEAU

Il existe deux principales méthodes de reconstruction mammaire, parfois associées : la mise en place d’une prothèse interne (implant mammaire) et l’utilisation de tissus provenant d’autres parties du corps (reconstruction par lambeau). 
Le type de chirurgie reconstructive choisi dépend :
  • de l’étendue de la chirurgie du cancer et de la quantité de tissu retirée du sein ; 
  • des traitements complémentaires, comme la radiothérapie, qui peut engendrer des changements cutanés ; 
  • de la quantité de tissu disponible pour la reconstruction ; de la santé du tissu dans la région à reconstruire ; 
  • de la taille et de la forme de l’autre sein ; de votre état de santé général et de vos troubles de santé existants éventuels ; 
  • de votre constitution corporelle ; 
  • de vos préférences et de vos attentes.
De manière générale, 70 à 80 % des reconstructions sont effectuées par prothèse. L’alternative est le recours aux techniques de lambeaux musculo-cutanés.

RECONSTRUCTION PAR PROTHÈSES INTERNES


Pour reconstruire le volume mammaire, lorsque la peau est de bonne qualité, la méthode la plus simple est l’utilisation d’une prothèse.

Depuis janvier 2001, les prothèses utilisées sont des prothèses en gel de silicone, anatomiques, à bases larges et adaptées au volume du sein contro-latéral.
Les prothèses disponibles sur le marché, tant dans leur projection que dans leur bas et leur hauteur, permettent actuellement de s’adapter au mieux au volume du sein contro-latéral.
Ces prothèses sont positionnées idéalement en arrière du muscle grand pectoral. Pour les mettre en place, on utilisera toujours la cicatrice de mastectomie dans sa partie externe. Un drainage de courte durée est réalisé pour éviter la formation d’un hématome.
Les douleurs post-opératoires, qui peuvent parfois durer plusieurs semaines, sont dues à la position rétro-musculaire de la prothèse. Elles s’atténuent progressivement grâce à l’aide d’antalgiques.
Un soutien-gorge et une bande de contention sont prescrits pendant un mois pour maintenir la position idéale de l’implant et éviter son déplacement lors de la contraction du muscle grand pectoral.
La radiothérapie antérieure n’est pas une contre-indication à la mise en place d’un implant si la peau est de bonne qualité.
Un délai de six mois à un an après la fin de la radiothérapie est considéré comme raisonnable avant toute reconstruction mammaire.
Une rétraction péri-prothétique ou coque peut survenir dans un délai imprévisible post-opératoire pouvant aller d’un mois à 5 ou 10 ans après l’intervention chirurgicale.
Lorsque la rétraction est importante, le sein reconstruit devient dur, sphérique ou douloureux. Cette rétraction, ou coque péri-prothétique, est gênante dans 20 à 30 % des cas, pouvant justifier une reprise chirurgicale avec capsulotomie et éventuellement changement de prothèse.
Les prothèses texturées, utilisées en reconstruction mammaire semblent diminuer le nombre de coques.
Les ruptures de prothèse sont devenues rares, car les enveloppes des prothèses sont plus épaisses et les gels utilisés sont plus cohésifs. En cas de rupture d’une prothèse à forte cohésivité, la silicone reste in situ et ne diffuse pas en dehors du sein reconstruit.
Après la mise en place d’une prothèse, une fossette interne peut être décrite, avec un coup de hache inesthétique à l’union des quadrants internes du sein reconstruit lors de la contraction du muscle grand pectoral. Cette fossette interne peut être évitée en conservant les fibres les plus internes du muscle grand pectoral.
La mise en place d’une prothèse est la méthode la plus simple et la plus fréquemment pratiquée en reconstruction mammaire.
Elle nécessite une information pré-opératoire rigoureuse, un suivi clinique et radiologique régulier, la patiente étant informée que les prothèses ne sont jamais définitives et doivent être raisonnablement changées après un délai de 12 à 15 ans.



LE LAMBEAU DE GRAND DORSAL


Lorsque la peau est abîmée par la radiothérapie et que sa souplesse est insuffisante pour l’introduction d’une prothèse, un lambeau musculo-cutané de grand dorsal est le plus souvent utilisé.

Il peut être utilisé seul ou le plus souvent associé à une prothèse. Ce lambeau de réalisation simple est très utilisé en chirurgie plastique. Une cicatrice verticale est cachée sous le bras ou une cicatrice horizontale cachée dans le soutien-gorge est réalisée pour prélever ce lambeau de grand dorsal.
Cette cicatrice de prélèvement du muscle grand dorsal peut être de mauvaise qualité et notablement élargie lorsque la quantité de peau prélevée au niveau du dos est supérieure à 10 cm de large.
Les séquelles au niveau de la mobilité de l’épaule sont minimes voire inexistantes. Le retentissement sur la vie professionnelle est négligeable, l’activité sportive est conservée. Le lambeau de grand dorsal, avec ou sans prothèse, permet d’apporter des tissus bien vascularisés au niveau de la zone de mastectomie et permet une reconstruction de bonne qualité.
Ce lambeau, dont le prélèvement est techniquement facile et rapide, est largement utilisé en reconstruction mammaire. Dans certains cas, pour reconstruire le volume mammaire, lorsqu’une prothèse ne peut être utilisée seule et que le sein contro-latéral est d’un volume important avec une base large et ptosé, un lambeau de grand dorsal ne pourrait suffire à reconstruire le sein amputé.
Dans ce cas, si les conditions anatomiques abdominales le permettent, un lambeau de grand droit de l’abdomen peut être proposé.


LAMBEAU DE GRAND DROIT DE L'ABDOMEN


Un excès cutanéo-graisseux abdominal sous-ombilical, voire un abdomen en besace débordant le pubis, représentent les meilleures conditions pour réaliser ce type de reconstruction.

Le sein reconstruit avec des tissus autologues (un tissu ou de cellules provenant de son organisme à soi et administrés à soi) sans prothèse, présente l’avantage de vieillir de la même façon que le sein contro-latéral.
La cicatrice du prélèvement du lambeau de grand droit de l’abdomen (TRAM FLAP : Transverse Rectus Abdominis Muscle) se trouve idéalement dans la région sus-pubienne comme lors de la réalisation d’une plastie abdominale. Une cicatrice péri-ombilicale est associée.
L’intervention reste longue et lourde avec des risques thrombo-emboliques non négligeables.
Les séquelles au niveau de la paroi abdominale existent avec des risques d’éventration ou de voussure pariétale, malgré l’utilisation systématique d’une plaque synthétique de renfort musculaire abdominale.
Une nécrose partielle du lambeau est décrite dans certains cas, avec possibilité de réintervention chirurgicale vers le 10ème jour post-opératoire.
Pour diminuer ces risques au niveau de la paroi abdominale et les nécroses localisées du lambeau,un lambeau micro-chirurgical type DIEP (Deep Epigastric Inférior Perforator) peut être proposé.
Il s’agit d’un lambeau identique avec la même palette cutanéo-graisseuse mais sans aucun sacrifice musculaire abdominal, avec anastomose micro-chirurgicale des vaisseaux épigastriques inférieurs assurant la vascularisation de ce lambeau au niveau des vaisseaux de l’aisselle.
Si dans ce cas, la paroi abdominale est solide, sans utilisation de plaque synthétique et avec des risques de nécrose nettement diminués au niveau du lambeau, cette intervention est longue et peut durer entre 6 et 8 heures. Elle doit être réservée à des équipes chirurgicales entraînées, maîtrisant les techniques de micro-chirurgie.


PLASTIE MAMMAIRE DE SYMÉTRISATION


La plastie mammaire de symétrisation utilise toutes les techniques habituelles de plastie mammaire de réduction et de cure de ptose.
Des mammographies pré-opératoires du sein contro-latéral sont réalisées de façon systématique et les tissus glandulaires retirés sont adressés systématiquement en anatomopathologie.

RECONSTRUCTION ARÉOLE ET MAMELON


La reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire est idéalement réalisée à l’aide d’une greffe de peau totale prélevée au niveau du sillon génito-crural au niveau de la face interne de la cuisse, avec une cicatrice placée idéalement dans le pli génito-crural.

Le mamelon est réalisé avec un lambeau local cutané ou une greffe de mamelon contro-latéral si celui-ci est d’un volume suffisant.
Pour les patientes souhaitant une reconstruction simple de l’aréole et du mamelon sans prise de greffe, un tatouage peut être proposé. Celui-ci peut être réalisé en externe sans anesthésie avec un aspect moins naturel et une tendance à s’éclaircir plus ou moins rapidement.

LE POINT SUR LES PROTHÈSES P.I.P.

Prothèses mammaires: la Société française de sénologie s'efforce de rassurer les patientes

PARIS, 20 janvier 2012 (APM) - La Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM), s'est voulue rassurante sur les prothèses mammaires et a regretté que les femmes opérées pour un cancer du sein se privent de reconstruction.
"Il n'y a aucun argument en faveur d'un sur-risque de cancer du sein", soulignent le Dr Richard Villet (Groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris), président de la SFSPM et membre correspondant de l'Académie, le Dr Nathalie Bricout, chirurgien plasticien à Paris, le Dr Rémy Salmon, chef de service du département de chirurgie oncologique de l'Institut Curie (Paris), et le Dr Luc Ceugnart, radiologue au Centre Oscar Lambret à Lille.
Le problème des prothèses de la société PIP est le caractère irritant du silicone insuffisamment purifié qui a été utilisé et est inflammatoire en cas de fuite, ont-ils fait valoir. De plus, leur enveloppe étant plus fragile, ces prothèses s'usent en trois-quatre ans au lieu d'avoir une durée de vie moyenne de 10 ans, ce qui augmente le risque de fuite, a expliqué le Dr Bricout qui n'utilisait pas ces produits dans sa pratique ayant peu confiance en cet industriel qui avait déjà par le passé mis sur le marché deux produits "pas bons" ("des prothèses préremplies de sérum physiologique qui se sont rompues en trois ans et un hydrogel qui devenait liquide à 37°C").
… "Il n'existe pas de preuves d'un sur-risque de cancer du sein. Les cancers qui ont été décelés chez des porteuses de prothèses PIP viennent du fait qu'elles ont eu plus de mammographies et qu'à cette occasion, on a découvert des cancers", a estimé le Dr Salmon….

Lire l’intégralité du communiqué surle site APM NEWS, le site de l'ANSMet le site de l'INCa

Lire l'article sur le site de l' ARS

CONCLUSION

Chaque cancer est particulier et nécessite une reconstruction appropriée (immédiate ou différée, par implant ou par lambeau). Au cours de la consultation et après vous avoir examinée, le chirurgien vous explique la ou les techniques les mieux adaptées à votre situation. Un temps de réflexion vous est toujours proposé afin de vous familiariser avec les options proposées.

Si les traitements conservateurs ont beaucoup augmenté ces 10 dernières années, les indications de mastectomie restent encore fréquentes.
Les reconstructions après mastectomie sont de mieux en mieux codifiées.
Les reconstructions par prothèse, représentant 80% des reconstructions mammaires, donnent actuellement d’excellents résultats grâce au large choix de prothèses disponibles sur le marché. Les lambeaux musculo-cutanés, réalisés dans 20% des cas, sont réservés au cas ne pouvant bénéficier de prothèse.
Texte et photos extraits, avec son aimable autorisation, du site du Docteur Jean Masson.
 08/11/2012
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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 18:00

 

Une protéine jouerait un rôle crucial dans l'établissement des caractéristiques biologiques des tumeurs mammaires.

20081124 seinDes travaux menés par plusieurs laboratoires britanniques et australiens soulignent le rôle essentiel joué par une protéine dans l'évolution des cancers du sein dits luminaux, qui représentent environ 70 % des cas, vers d'autres formes plus dangereuses.

Les cancers du sein du sous-type luminal sont appelés hormono-dépendants car la croissance de la tumeur est favorisée par une hormone, naturellement produite par la femme, l’œstrogène. Ce mécanisme, spécifique à ce sous-type de cancers, est lié à la présence de récepteurs desœstrogènes à la surface des cellules cancéreuses, qui rendent ces tumeurs sensibles à l’hormone en question. Les chercheurs ont observé chez ces sous-types de cancer du sein que la présence d'une protéine appelée ELF5 dans les cellules tumorales peut empêcher celles-ci de produire des récepteurs des œstrogènes : dépourvue de ces récepteurs, la tumeur devient alors insensible à cettehormone et bascule vers un autre sous-type de cancers du sein non hormono-dépendant, de plus mauvais diagnostic. De plus, cette même étude a montré qu'une surproduction de la protéine ELF5 serait également liée à l'acquisition par les tumeurs mammaires d'une résistance au tamoxifène, l'hormonothérapie de référence chez la femme non ménopausée, qui agit sur les récepteurs aux œstrogènes.

L'étude australo-britannique ouvre deux pistes pour améliorer le traitement des cancers du sein en ciblant cette protéine qui joue un rôle central. D'une part, en diminuant la quantité de la protéine ELF5 dans les cellules tumorales, les chercheurs espèrent pouvoir faire évoluer les cancers du sein vers les sous-types de meilleur diagnostic. D'autre part, la protéine ELF5 pourrait servir de marqueur prédisant une éventuelle résistance au traitement par le tamoxifène.

G.F.

Source : M. Kalyuga et al. ELF5 suppresses estrogen sensitivity and underpins the acquisition of antiestrogen resistance in luminal breast cancer. PLOS Biology. En ligne le 27 décembre 2012.

Crédit photo : iStockphoto

Dernière mise à jour : 21-01-2013

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 12:51

 

ERI René Gauducheau Nantes

 

1er sem Nantes                                                

  

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 09:19
Le choix du port d’une prothèse externe dépend de plusieurs facteurs : 
  • attente d’une reconstruction
  • choix délibéré de la patiente qui ne désire pas être reconstruite
  • problèmes cutanés rendant l’intervention difficile. 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROTHÈSES

Les prothèses temporaires, coussinets souples et légers qui peuvent être épinglés à l’intérieur d'un vêtement ou glissé dans un soutien-gorge ample. Grâce à leur souplesse et à leur légèreté, elles sont très confortables, mais elles peuvent nécessiter un temps d’adaptation..
Les prothèses partielles (aussi appelées coquilles ou enveloppes) peuvent être utilisées dans le cas où une grande quantité de tissus mammaires a été enlevée. Elles se portent par-dessus le sein pour lui donner une apparence plus naturelle et uniforme. Vous pouvez utiliser votre soutien-gorge habituel ou opter pour un soutien-gorge spécialement conçu à cet effet car muni d'une pochette cousue à l'intérieur. Il est aussi appelé soutien-gorge post-mastectomie.
Lors des premières utilisations de votre prothèse, il se peut que vous la trouviez lourde. N’hésitez pas à la porter régulièrement, votre corps s’y adaptera plus facilement.
Les prothèses permanentes elles sont conçues de façon à avoir le même poids et la même apparence que le sein normal. Ajustées correctement, elles procurent un équilibre qui favorise un bon maintien, empêchent le soutien-gorge de remonter vers le haut et donnent une forme naturelle aux vêtements. Certains modèles se fixent directement sur la poitrine à l'aide d'une colle spéciale tandis que d'autres se glissent dans un soutien-gorge normal ou post-mastectomie.
Des soutiens-gorge et des maillots de bain adaptés aux prothèses externes vous donnent la possibilité de maintenir vos activités habituelles. Certains modèles de prothèses sont conçus spécialement pour les maillots de bain. Vérifiez que votre maillot habituel soit compatible. Il est parfois nécessaire d’en acheter un spécialement conçu pour la prothèse qui vous intéresse.

TARIFS ET PRISE EN CHARGE PAR L'ASSURANCE MALADIE

Les prothèses sont vendues dans les pharmacies et chez les commerçants prothésistes spécialisés. Leur choix dépend du mode de vie de chaque femme, de son désir de faire du sport, de faire comme avant l’ablation de leur sein, et bien sûr du budget dont elle dispose. Leur prix varie de 80 à 200 €, en fonction du modèle et de la marque. La Sécurité sociale rembourse 69,75 € pour un modèle de base, une fois par an, sur présentation de la prescription établie par le médecin traitant, sauf si une seconde prothèse se justifie médicalement (variation morphologique importante par exemple). Le soutien-gorge spécifique imposé par les prothèses non solidaires n'est pas du tout pris en charge par l'Assurance maladie. En revanche, certaines mutuelles proposent une prise en charge variable en fonction de leurs propres critères.
Les prothèses sont des produits chers, mais indispensables pour de nombreuses femmes. Elles demandent un choix de départ réfléchi, un essayage avec un spécialiste capable de présenter plusieurs modèles de marque et de formes différentes. Il prendra en compte le gabarit du sein intact et le style de chaque femme. 

FABRICANTS DE CONFIANCE

Plusieurs fabricants de prothèses mammaires externes conçoivent des soutiens-gorge adaptés munis d’une pochette dans chaque bonnet qui maintient la prothèse en place. Ces soutiens-gorge supportent le poids de la prothèse et sont habituellement en vente dans les boutiques offrant des produits post-mastectomie. Le bon soutien-gorge peut aussi être celui que vous avez toujours porté avec quelques ajustements permettant de le rendre confortable.
Des soutiens-gorge conçus pour le sommeil ou les loisirs sont également disponible. 
Nous avons choisi de citer les fabricants ci-dessous pour la variété et la qualité des prothèses proposées, ainsi que de la lingerie adaptée à leur port :
 
AMOENA
Prothèses traditionnelles, avec support, auto-adhérentes, en version normale ou « light ». 
ANITA CARE
Cinq type de prothèses, traditionnelles ou légères, pour le sport ou la vie quotidienne ; 
SILIMA(Thuasne)
Une large gamme de prothèses, légères, traditionnelles

 12/11/2012
Dossier reproduit avec l’aimable autorisation de l’INCa
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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 09:13
Dossier réalisé avec le concours du Pr Laurent Zelek, Hôpital Avicenne, Bobigny

INTRODUCTION

Au cours de notre vie, nous sommes tous amenés à être exposés aux facteurs nutritionnels. Bien qu’il soit actuellement reconnu que la nutrition représente un des multiples facteurs de risque des cancers primitifs, des récidives et des seconds cancers, il n’en demeure pas moins vrai que l’on doit se montrer encore plus vigilant concernant son alimentation après le traitement du cancer du sein.

Il est particulièrement important de respecter les règles d’une alimentation saine et équilibrée, de surveiller son poids ainsi que d’adapter son régime alimentaire en cas d’augmentation de la glycémie et du cholestérol, par exemple. Se sentir concernée par son alimentation, se faire aider par les conseils avisés d’un diététicien ou d’un médecin nutritionniste sont autant de points positifs dans une démarche d’amélioration de son mode alimentaire.
Ce document est donc destiné à répondre aux questions sur la nutrition que toute femme atteinte d’un cancer du sein peut être amenée à se poser, au cours et après son traitement. Il est complémentaire des explications données par l’oncologue et son équipe. Nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions, mais essayons d’aborder les plus fréquemment posées lors des consultations.

I - TRAITEMENT DU CANCER DU SEIN ET ALIMENTATION

Faut-il adapter son alimentation en cas de nausées/vomissements pendant le traitement ? OUI
  • Certains traitements, dont certaines chimiothérapies, peuvent provoquer nausées et vomissements. Quelques bonnes pratiques alimentaires permettent de les limiter.
  • Privilégiez les aliments froids ou tièdes, moins odorants que les aliments chauds ;
  • Evitez les aliments difficiles à digérer : frits, gras, épicés ;
  • Privilégiez plusieurs petits repas au cours de la journée, plus faciles à digérer que les deux repas habituels ;
  • Mangez lentement, pour faciliter la digestion ;
  • Evitez de boire pendant les repas, mais plutôt avant et après ;
  • Les boissons fraiches et gazeuses, de type cola, aident parfois à diminuer les nausées ;
  • Mangez léger avant et après le traitement.
  • Pour limiter les troubles digestifs, il est préférable à chaque repas de consommer des fruits et légumes cuits et en faible quantité.
  • S’il le faut, votre médecin vous prescrira les médicaments indiqués en cas de nausées ou de vomissements.
Faut-il adopter un régime pauvre en graisse ? OUI
Certaines études scientifiques réalisées auprès de femmes ayant eu un cancer du sein ont mis en avant qu’une alimentation saine, pauvre en graisse et en viande rouge, riche en fruits et en légumes, aurait une influence bénéfique sur la qualité de vie et sur des pathologies telles que l’hypercholestérolémie et le diabète. Cette alimentation saine serait également un facteur de réduction des risques de rechute du cancer.
5 fruits et légumes par jour ? OUI
Les fruits et les légumes sont des sources naturelles de fibres, de vitamines et de nutriments. Quelle que soit leur forme, crus, cuits, frais, surgelés ou en conserve, il est recommandé d’en absorber au moins 400 g par jour. Il ne faut pas oublier d’autres familles d’aliments, comme les céréales et les légumes secs, riches en fibres, et qui améliorent le transit intestinal et participent à la sensation de satiété.
Mon traitement me fait prendre du poids. Est-ce que cela peut avoir des conséquences ? OUI
Certains traitements peuvent entraîner une prise de poids chez certaines patientes. Cela concerne environ 40 à 50% d’entre elles, et la prise de poids moyenne est d’environ 3 kg. Les conséquences peuvent être multiples : cholestérol, hyperglycémie, pathologies secondaires. La prise de poids augmenterait également le risque de lymphœdème et aurait un impact négatif sur la qualité de vie des patientes.
La nutrition est un des déterminants de récidive et de seconds cancers, d’où l’importance de ne pas la négliger. Surveillez votre poids, pratiquez une activité physique régulière, et le cas échéant, faites appel à un diététicien.
Existe-t-il des contre-indications à une alimentation riche en produits laitiers, poissons, œufs (source de calcium) et vitamine D, en cas de cancer du sein après la ménopause ? NON
La vitamine D est très importante, car elle permet au calcium de se fixer sur l’os. Avec l’âge et après la ménopause, les carences en vitamine D sont relativement fréquentes et peuvent augmenter le risque de fracture. Il faut donc veiller à apporter assez de vitamine D et de calcium pour prévenir l’ostéoporose après la ménopause.
Le cancer du sein et certains de ses traitements augmentent le risque d’ostéoporose. Il est donc recommandé de réaliser un bilan osseux et un dosage sanguin de calcium et de vitamine D, et de veiller à ses apports journaliers alimentaires.
Les sources de calcium sont les produits laitiers, certaines eaux minérales, les poissons et les œufs. Si vous digérez mal le lait, privilégiez les yaourts, les fromages blancs et les fromages (mais attention aux graisses), et privilégiez les eaux minérales riches en calcium, ou certains légumes verts comme le cresson et les épinards. Votre médecin peut vous prescrire un apport spécifique de vitamine D après avoir réalisé un bilan sanguin. Enfin, un exercice physique régulier contribue à la solidité du squelette.

II CANCER DU SEIN ET PRISE DE POIDS

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Après un traitement du cancer du sein, la prise de poids est-elle systématique ? OUI NON
La prise de poids après le traitement du cancer du sein n’est pas systématique mais concernerait environ une femme sur deux. Elle est probablement le résultat de multiples facteurs.
La prise de poids est l’un des effets secondaires possibles des traitements adjuvants, la chimiothérapie et l’hormonothérapie, la première étant probablement la plus en cause. En effet, la corticothérapie administrée pendant ce traitement, ou l’aménorrhée induite par la chimio chez les femmes non ménopausées sont des facteurs de prise de poids. . Elle n’est pas systématique.
Enfin, elle est associée à une diminution de la dépense énergétique, du fait de la réduction de l’activité physique sans réduction de la prise alimentaire.
La surcharge pondérale a-t-elle un impact sur l’évolution du cancer du sein ? OUI
Le surpoids exposerait à un risque accru de cancer. Dans le cas du cancer du sein, outre les risques associés à la surcharge pondérale (diabète, hypertension, etc.), la prise de poids serait susceptible d’avoir un impact sur la récidive de ce cancer.
Il ne faut donc pas hésiter à demander les conseils d’un diététicien ou d’un médecin nutritionniste, pour mieux suivre les recommandations relatives à l’alimentation, au poids optimal et à l’activité physique.
Comment combattre la prise de poids associée au traitement du cancer du sein après la ménopause ?
Pour garder un poids stable, mieux vaut privilégier les aliments à faible densité énergétique : les fruits, les légumes, et limiter la consommation des aliments gras et sucrés.
Aliments gras : évitez les graisses d’origine animale, beurre, charcuterie et viandes grasses, privilégiez les poissons (riches en oméga 3).
Réduisez la consommation d’alcool et de sucres rapides (pâtisseries, pain blanc), et composez des repas avec légumes et céréales, riches en micronutriments et fibres, ces dernières aident à réduire le cholestérol alimentaire.
Réduisez la quantité d’aliments absorbée : dans l’expression « bol alimentaire », il y a le mot bol, et un bol, de la taille de votre poing, représente la quantité d’aliments suffisante pour un repas. Petit conseil, pour réduire vos portions sans avoir à tout peser, utilisez des petits plats, des assiettes à dessert, qui paraissent pleins plus vite !
Enfin et toujours, un exercice physique régulier vous permettra d’augmenter votre dépense d’énergie. 30 minutes de marche quotidienne à un rythme soutenu est l’exercice le plus recommandé, le plus facile à pratiquer et le moins cher !
Comment vous faire aider dans une démarche de perte de poids ?
Ne succombez pas aux sirènes des régimes à la mode ! Vous perdrez certainement du poids, très vite, au prix de frustrations et, une fois le régime terminé, le surpoids arrive au galop !
Un médecin nutritionniste ou un diététicien (en structure hospitalière, les consultations seront prises en charge à 100% dans le cadre de l’affection longue durée), un soutien psychologique (idem pour la prise en charge) vous aideront d’une part à déterminer l’alimentation qui correspondra le mieux à votre métabolisme et, d’autre part, à régler les problèmes psychologiques éventuels qui vous poussent parfois vers ce qui est trop gras, trop sucré, mais si bon quand on a un « coup de blues ».
Vous ne savez pas où vous adresser ? Prenez conseil auprès de l’assistance sociale du service qui vous suit ou de votre centre de Sécurité sociale.

III - ALIMENTS AUTORISÉS/INTERDITS

Le soja sous toutes ses formes est-il interdit ? NON
Il est vrai que le soja est une source naturelle de phytoestrogènes. Ces molécules, proches des estrogènes (hormone féminine stimulant la croissance du cancer du sein), ont été soupçonnées dans ce contexte. Aujourd’hui, la diversité des études ainsi que l’origine du soja utilisé (tofu en Asie, additif de soja dans les pays occidentaux), ne permettent pas d’établir de réelles conclusions. Néanmoins, il ne semble pas exister de lien de cause à effet entre la consommation de soja et le risque de développer un cancer du sein.
Aussi, dans le cas d’une alimentation équilibrée et diversifiée, il est possible de consommer des aliments à base de soja, mais sans excès, pour limiter les apports en phytoestrogènes. Les compléments alimentaires à base de soja ne sont pas recommandés.
Une consommation régulière d’alcool est-elle autorisée après un cancer du sein ? NON
Pas plus qu’avant !
S’il n’est pas nécessaire de bannir définitivement l’alcool de votre alimentation, il est à consommer avec beaucoup de modération. Tout d’abord, il n’est jamais superflu de rappeler que l’alcool est, derrière le tabac, la deuxième cause de mortalité par cancer, et les boissons alcoolisées sont classées parmi les facteurs cancérogènes en général, et du cancer du sein en particulier. Une étude américaine portant sur 472 femmes consommatrices de bière indique un risque de rechute en hausse de 40% !
Il n’est donc pas recommandé de consommer régulièrement de l’alcool, vin, spiritueux ou bière, quels que soient la quantité, la fréquence et le type de boisson (bière, vin, spiritueux…) en particulier lorsqu’on a été traitée pour un cancer du sein.
Verre standard pour différentes boissons alcoolisées et équivalence en grammes d’alcool. Volumes de différents types de boissons alcoolisées équivalant à environ 10g d’alcool pur. Source Fiche Repère Alcool et cancers, INCa 20 janvier 2011.
Y a-t-il des conseils diététiques à appliquer en ce qui concerne les graisses et les sucres de l’alimentation ? OUI
Les matières grasses sont indispensables, mais leur consommation excessive et répétée est un risque de récidive du cancer du sein. Il arrive souvent qu’avec l’âge, nous soyons davantage attirés par les produits sucrés. S’il n’est pas question de les supprimer, leur consommation doit rester modérée.
Existe-t-il une prise en charge spécifique en cas d’anomalie du bilan lipidique préexistant du cancer du sein ?OUI
En cas de diagnostic de cancer du sein, et de traitement par hormonothérapie, votre médecin demandera un bilan lipidique. Il évaluera ses résultats et prescrira une intervention thérapeutique en fonction du taux de LDL-cholestérol (dit le « mauvais » cholestérol). Le traitement dépendra du niveau de risque et déterminera le taux cible de LDL-cholestérol à atteindre.
La viande est-elle un aliment conseillé en cas de cancer du sein ? OUI NON
La viande rouge est riche en graisses animales. Elle serait, d’après plusieurs études, un facteur de risque de récidive du cancer du sein. Sa consommation est à limiter autant que possible. Les recommandations du Programme National de Nutrition, qui limitent la consommation de viande rouge à moins de 500 grammes par semaine, sont tout à fait adaptées. A l’inverse, il n’existe aucune contre-indication à consommer du poulet, de la dinde, des viandes blanches ou, bien sûr, du poisson.
Les graisses et les sucres
Si ces aliments sont indispensables, il convient cependant de modérer leur utilisation car leur consommation excessive augmente les risques de récidive du cancer du sein. C’est parfois une surveillance difficile à effectuer car le goût du sucré augmente avec l’âge. Faites-vous aider et conseiller par un diététicien ou par votre médecin.

IV - COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Peut-on les prendre sans en parler au médecin ?
Que ceci soit clair : les compléments alimentaires ne sont pas des thérapies et ne représentent en aucune manière une alternative à votre traitement. Les études existantes ne sont pas assez nombreuses et précises pour évaluer leur efficacité sur le cancer du sein.
En outre, une alimentation équilibrée apporte suffisamment de vitamines, sels minéraux, oligo-éléments, etc. sans que vous deviez recourir à ces compléments. Des aliments frais, de saison, des conserves et des surgelés, le moins transformés possible vous éviteront toute carence. Si vous éprouvez malgré tout la nécessité d’en consommer, parlez-en d’abord avec votre médecin qui saura évaluer l’impact éventuel sur votre traitement et vous conseiller les compléments adaptés en cas de déficience avérée.
Existe-t-il des données scientifiques sur les bénéfices et les risques des compléments nutritionnels en cancérologie ? OUI NON
Le rôle possible des micronutriments, vitamines et antioxydants, après le traitement d’une tumeur maligne reste controversé.
Lorsqu’on se réfère à un rapport portant sur 39 essais cliniques, on remarque qu’aucun effet bénéfique n’a pu être démontré après traitement d’une tumeur, quel que soit le complément nutritionnel étudié.

V - QUELQUES CONSEILS POUR UNE ALIMENTATION EQUILIBREE

(Conseils issus des objectifs du programme national nutrition-santé).
Une alimentation équilibrée se fonde sur des règles simples d’équilibre entre les différents nutriments et aliments absorbés chaque jour. Elle ne se fonde pas sur les interdits mais sur la modération.
Équilibrer son alimentation ne passe pas par l’adoption d’un régime standardisé, ou à la mode, par celui dont tout le monde parle et qui, in fine, comporte plus de risques et de frustrations que de bienfaits.
Quelques conseils simples et faciles à suivre vous permettront d’avoir une alimentation équilibrée et saine.
  • Augmentez la consommation de fruits et légumes, quelles qu’en soient les formes (crus, cuits, nature, préparés, frais, surgelés ou en conserve), pour atteindre une consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour, crus ou cuits (dans ce cas ils perdent leurs vitamines mais conservent leurs fibres et leurs sels minéraux) ;
  • Consommez des aliments sources de calcium, essentiellement les produits laitiers, pour atteindre les apports conseillés soit 3 produits laitiers par jour, et, en complément, les légumes. Certaines eaux minérales sont riches en calcium. Si vous n’aimez pas le lait, choisissez des produits laitiers fermentés plus digestes (voir Portrait 12) : fromages frais, yaourts, fromage blanc et autres fromages (gruyère, cantal, camembert, etc.).
    En alternant le lait, les fromages frais et les autres fromages vous obtenez un bon compromis entre calcium et matières grasses.
  • Attention aux desserts lactés (flans, crèmes desserts, etc.). Ils sont, sur le plan nutritionnel, différents des yaourts et laits fermentés, car ils contiennent moins de lait donc moins de calcium et ils sont plus gras et plus sucrés.
  • Limitez la consommation des graisses totales (lipides totaux) et particulièrement des graisses dites "saturées". Ces graisses sont fournies par certains aliments à consommer avec modération (viennoiseries, pâtisseries, charcuteries, beurre, sauces, certains fromages…) ;
  • Consommez des céréales, si possible complètes (riz, boulghour, pâtes, quinoa, céréales du petit déjeuner non sucrées) et des légumineuses (lentilles, pois chiches). Préférez le pain complet au pain blanc, faites l’impasse sur les croissants et autres viennoiseries… Les céréales sont des sources appréciables d’énergie et évitent les fringales ;
  • Consommez des protéines animales, volailles, viandes, poissons et œufs (avec modération), en quantité inférieure à l’accompagnement de légumes et céréales. Privilégiez les morceaux maigres et favorisez le poisson, au moins deux fois par semaine ;
  • Limitez la consommation de sucre et d’aliments riches en sucres rapides (sodas, confiserie, chocolat, pâtisseries, desserts sucrés, etc.) ;
  • Limitez la consommation de boissons alcoolisées : pas plus de 20 cl de vin par jour ;
  • Limitez la consommation de sel et préférez toujours du sel iodé.
Enfin, ne négligez pas l’activité physique, dont il est maintenant avéré qu’elle joue un rôle important dans la lutte contre la récidive. Elle doit être faite de manière régulière, avec des gestes simples : marchez d’un bon pas, préférez les escaliers aux escalators et aux ascenseurs, faites vos courses à pied, etc. En outre, la lumière du jour permet de recharger vos réserves en vitamine D, indispensable pour la métabolisation du calcium donc la solidité de vos os.

ALIMENTS « ANTICANCER », INFO OU INTOX ?
Extrait de la fiche repère Nutrition et Cancer publiée par l’INCa en 2009.

Le terme « anticancer », peut laisser supposer soit que la consommation d’un aliment particulier va guérir les personnes atteintes d’un cancer, ce qui est scientifiquement et cliniquement infondé, soit laisser penser que la consommation d’un aliment donné va protéger du cancer. Le cancer est une pathologie multifactorielle (facteurs environnementaux et génétiques). Si une alimentation équilibrée peut contribuer à réduire le risque de certains cancers, aucun aliment à lui seul ne peut s’opposer au développement de cette pathologie. Ce terme ne devrait pas être utilisé car il ne repose pas sur des données scientifiques.

VI - AIDE-MEMOIRE

Facteurs de risque liés à l’alimentation : Surpoids, obésité, viande rouge, charcuterie, boissons alcoolisées, tabac.
Facteurs protecteurs : fruits et légumes, céréales, fibres, activité physique.
Attention à la bonne conscience : une alimentation riche en fruits et légumes ne masquera pas les excès caloriques apportés par trop de sucres et de corps gras. Ajouter des bonnes choses à un comportement délétère ne diminue pas le risque !
Les huiles d’olive et de colza ont un intérêt alimentaire certain. Ce n’est pas une raison pour en consommer avec excès : ce sont des lipides hautement caloriques !
Bio ou pas bio ? Le bio n’est pas à la portée de tous. En revanche, la fraîcheur des fruits et légumes l’est. S’il ne vous est pas possible de faire le marché souvent, privilégiez les surgelés aux légumes séjournant plusieurs jours au réfrigérateur, qui perdent leurs vitamines et leur intérêt nutritionnel. En cas de légumes frais, lavez-les soigneusement avant de les préparer.

Liens utiles
Le réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche)
Télécharger le guide La Santé vient en mangeant sur le site de L'INPES
Télécharger Alcool et Cancers et Nutrition et Cancers sur le site de l’INCa

Mise à jour le 18/05/2011
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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:18

LE VÉCU PSYCHOLOGIQUE DU CANCER DU SEIN

Nous entretenons un comportement étrange et ambigu avec notre corps et l’intérêt que nous lui portons doit être payé de retour dans une demande de réciprocité. Ceci fait que nous sommes particulièrement désarmées quand il souffre. Une malade disait à ce propos : « C’est comme si je ne faisais plus confiance à mon corps, comme s’il pouvait se dérober à tout moment. »
Le cancer pose alors des questions sans réponses et confronte directement à l’horreur de la chute, à la mort au détour du chemin. Ce n’est plus un jour sûrement, mais peut-être dans quelques mois, dans quelques années. Le présent se fige et l’avenir s’effondre. La phrase si souvent prononcée, « Rien ne sera jamais plus comme avant », illustre bien cette situation.

LE TRAUMATISME

Les malades se trouvent prises dans une dialectique effrayante. Il n’y a plus d’identification à ce que « Je » était, au « Je » bien portant, travaillant, vivant. Les repères qui existaient jusqu’alors perdent leur fonction contenante et protectrice. Les femmes ont le sentiment d’être englouties dans ce qu’elles qualifient d’état de précarité.
Il n’y a plus de mots pour le dire. Il n’y a plus d’images, comme si le corps et l’esprit se recroquevillaient dans l’attente.
Comment vivre alors avec les conséquences du cancer puisque ces repères, parfois si chèrement acquis, dont je viens de parler, vont se trouver, si ce n’est détruits, du moins mis à mal par le cancer. Schématiquement, cette destruction se déroule en trois étapes : l’annonce du diagnostic, la période des traitements, la fin des traitements et le retour à la vie normale, ce qui nous préoccupera plus particulièrement aujourd’hui.
A chaque étape, la patiente devra accomplir ce que j’appellerai un travail psychique. Travail qui va consister à reconstituer des repères provisoires qui seront remis en cause à l’étape suivante. Cela signifie que chaque patiente devra réussir à sortir du vécu-catastrophe intervenant au moment du diagnostic pour trouver, ou retrouver, petit à petit les moyens psychologiques de venir aux consultations, de suivre ses traitements, de vivre avec la maladie et supporter ensuite la menace de la rechute, et cela tout en maintenant sa relation avec ses proches.
Tout au long de ce parcours du combattant, le travail psychique est constamment à l’œuvre avec des moments plus ou moins difficiles qui nécessitent que la patiente soit aidée, ou tout au moins soutenue.
Chaque patiente réagit comme elle le peut, oscillant de l’incrédulité à l’angoisse en passant par la sidération, l’hyperactivité, le déni, l’incompréhension et l’impossibilité d’assimiler une information quelconque.
Cette diversité de réactions témoigne de la violence du choc. Il n’est pas question de tergiversations ou de choix pour la patiente, car la seule alternative devient alors celle de la mort. Le cancer s’installe dans le corps et dicte sa loi relayée en cela par une autre loi, celle du corps médical.

LA PRISE DE CONSCIENCE DE LA MALADIE

On voit donc que la prise de conscience de la malade est progressive, qu’elle ne peut s’effectuer d’un seul coup. La mise en route des traitements, l’hospitalisation, le rythme des traitements et des consultations fixent le cadre et la réalité de la malade. Cela signifie qu’aux différentes étapes de prise en charge correspondent différents niveaux de prise de conscience de la maladie et de la perception de ses implications. Ainsi dans ce contexte de confusion, vivre avec le cancer, c’est vivre avec les rythmes imposés par le fonctionnement de l’hôpital.

L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC ET LES TRAITEMENTS

Le choc lié au diagnostic et le déroulement des différents traitements vont ainsi renvoyer la femme à sa situation de malade et la confronter à la peur de la mort. De plus, cette situation de passivité engendrée par le carcan de la maladie et de ses traitements va susciter bien souvent un retour sur soi, un retour à l’histoire personnelle et familiale, une tendance à l’isolement. Mais le cancer renvoie également aux deuils non faits et aux pertes traumatiques.
C’est dans ce même mouvement que la patiente s’interroge sur les origines de son cancer et sur sa signification. « Il est apparu un an après la mort de ma mère. Il est apparu là où j’ai eu un abcès quand je n’arrivais pas à allaiter mon fils » sont des phrases que l’on entend en consultation et qui illustrent les tentatives de certaines patientes pour mettre du sens à l’intérieur de ce chaos.
Chaos qui entre en résonance avec des blessures antérieures, des conflits familiaux non résolus, des pertes et des deuils qui ont jalonné l’existence. Les angoisses archaïques affleurent sous la forme de rêves, ou d’autres formations imaginaires, mais aussi dans les actes et les comportements sous la forme de troubles de l’humeur. Ainsi, une patiente justifiera son agressivité à l’égard des infirmières, comme du cancérologue, en rapportant qu’elle a vécu l’annonce de son cancer dans le brouillard, figée sans penser, puis qu’elle a ressenti l’équipe soignante comme l’image d’une intrusion persécutrice dans son corps et son esprit.
Passé et présent sont alors étroitement intriqués, et le travail psychique dont j’ai fait état au début de cet exposé l’aidera à sortir de cette situation, à condition, bien sûr, qu’il puisse se réaliser effectivement.

LA FIN DES TRAITEMENTS

La fin des traitements marque une étape particulièrement délicate. La prise en charge intensive s’arrête, ce qui signifie que tous les repères et soutiens élaborés pendant les traitements deviennent caduques sans qu’il soit pour autant possible de revenir à l’état antérieur. Vivre comme avant n’est plus envisageable. Mais il n’y a plus de traitement, en tout cas hospitalier. La patiente pourrait se considérer comme guérie tout en sachant que la guérison n’est pas assurée puisque le risque de rechute ne peut être écarté pendant plusieurs années. Ceci va constituer un moment particulièrement angoissant où les repères spatio-temporels auxquels la femme et son entourage s’étaient accoutumés durant le traitement disparaissent. Privée de ceux-ci, la patiente se sent perdue, voire abandonnée. "« Depuis que je ne viens plus ici toutes les semaines, je me sens déprimée. »
La patiente est alors seule face aux souvenirs de la maladie et face à des séquelles qui ne sont pas toujours faciles à interpréter et à gérer. Le cancer ne peut être considéré comme un parenthèse que l’on referme très vite à la fin des traitements. La femme n’est plus la même, son image physique a souvent changé, ses désirs également. De plus, elle se trouve face à un avenir incertain et à un entourage désemparé. Cet avenir qui est aujourd’hui rythmé par les contrôles destinés à mettre en évidence les signes cliniques et biologiques de la présence ou de l’absence de la maladie, contrôles ressentis soit comme une agression renvoyant au cancer soit comme une protection quasi magique.
Ainsi Mme L. me raconte-t-elle ce qu’elle ressent à chaque contrôle. Mme L. est une jeune femme de 43 ans qui, au travers de sa mastectomie, de sa chimiothérapie et de sa radiothérapie, a souvent utilisé l’humour comme mode de défense. « Vous voyez », me dit-elle, « j’ai l’impression d’héberger Dutroux, vous savez bien le tueur en série, eh bien il est exilé là ».Elle me montre sa poitrine « dans une petite cellule. Pendant six mois, on l’a gazé d’une substance que je suppose et espère mortelle et tous les jours je lui en remets à tout hasard une petite dose avec le tamoxifène, mais à chaque contrôle, je n’ai qu’une peur, c’est qu’on m’annonce que Dutroux s’est échappé.

LE RETOUR À LA VIE NORMALE

Le retour à la vie normale ne s’effectuera donc pas aisément. L’expérience de la maladie, les traitements font que la femme d’aujourd’hui se sent différente de celle d’avant. Il s’agit d’apprivoiser celle nouvelle image de son corps, souvent sans cheveux. « Je ne me reconnais plus. Ce n’est plus moi. » Rien n’est ici évident, y compris la reconstruction dont on imagine qu’elle pourrait effacer toutes les souffrances et que tout va rentrer dans l’ordre. Mais pour beaucoup de patientes, c’est à nouveau un bouleversement du schéma corporel, et c’est parfois à cette occasion que le deuil du sein perdu s’effectue. Le corps est souvent douloureux et a subi de nombreuses altérations. Les cicatrices et les séquelles des traitements sont là. Certains troubles sont parfois irréversibles, telle la perte des règles, perte qui survient, pour certaines, à un âge où leurs amies, leurs sœurs envisagent une nouvelle grossesse, alors que leur ménopause les renvoie, elles, du côté de leur mère. La question des choix de vie, de l’organisation de leur existence se pose.

L’entourage
L’entourage, mari, enfant(s), parents, même s’ils sont conscients de ces transformations n’en mesurent pas toujours toutes les implications. Et ce d’autant moins qu’ils ont été, eux aussi, touchés par la maladie et ses conséquences. Il y a un décalage entre ce que la patiente vit et attend de ses proches et ce que ceux-ci peuvent lui apporter.
Une patiente rapportait qu’elle avait le sentiment que toute sa famille, que son entourage proche, considéraient, je la cite, « cette histoire comme bâchée » et ne souhaitait plus en entendre parler, ce qui suscitait en elle un immense sentiment de solitude et une grande tristesse.
Ce sont des moments éprouvants où il ne semble plus y avoir de communication possible, chacun souffrant de son côté en silence dans une ronde de non-dit et de rancoeurs. Il s’agit alors de tenter de combler le gouffre qui s’est creusé entre la patiente et ses proches.

Le conjoint
En premier lieu avec son conjoint, qui a également subi un choc à l’annonce du cancer de sa femme. Il a, lui aussi, vécu dans l’angoisse et, aujourd’hui, il doit s’adapter aux différentes transformations, souvent énigmatiques, survenues chez sa femme. Il doit trouver un compromis entre une présence souvent ressentie comme pesante et une distance interprétée comme un abandon. Certains couples traversent cette épreuve renforcés, d’autres choisissent de se séparer, le cancer du sein devenant alors le révélateur d’une crise de couple plus profonde et qui, certainement, existait auparavant.

Les enfants
En second lieu avec les enfants. Quel que soit leur âge, qu’ils aient ou non été informés de la maladie de leur mère, ils savent fort bien qu’elle est gravement malade. Ils vont alors tenter de la préserver en lui dissimulant leur propre détresse. L'angoisse de leurs parents les contraignant au silence, ils vont parfois s’exprimer de façon indirecte par des troubles du comportement, mais ils peuvent également poser des questions crûment « Est-ce que tu vas mourir ? »

Le monde du travail
L’irruption de la maladie et les mois de traitement ont souvent également forcé à une séparation d’avec le monde du travail, même si certaines font le choix de continuer à travailler. A chacune sa solution et sa vérité. On peut opter pour une pause et se concentrer sur soi-même, comme on peut trouver une forme de refuge dans le travail.
Après l’arrêt des traitements, des doutes apparaissent souvent sur ce parcours professionnel ; des craintes du regard des autres conduisent à ne pas reprendre telle ou telle activité qu’elles avaient auparavant.
Parfois, c’est l’entreprise qui aura pris la décision, d’une violence inouïe dans ce contexte, de se séparer de la patiente. « Vous nous coûtez trop cher » est une phrase que certaines ont pu entendre.
Une de mes patientes, enseignante, s’est vu refuser en quelques minutes la prolongation bien légitime d’un mi-temps thérapeutique par un médecin du travail qui trouvait sans doute là à exprimer ses pulsions sadiques.

LE RETOUR À L’ÉQUILIBRE

Qu’est-ce qui va alors permettre, au milieu de toutes ces perturbations, de retrouver un équilibre ? Probablement ce que nous, psychanalystes, appelons un travail d’élaboration. En effet, ainsi que nous l’avons vu, la maladie réveille, au moins en partie, des souffrances psychiques antérieures. Il y a comme un effet de résonance, et c’est en cela que la maladie constitue un traumatisme au sens psychologique du terme. C’est dans ce contexte qu’intervient le retour sur soi, qui est une tentative pour intégrer l’expérience de la maladie.
Mais ce retour sur soi est à double tranchant. Il peut signifier le début d’un processus de réflexion, amener à des remaniements, comme il peut aussi s’arrêter à la rumination mélancolique, les malades ne pouvant s’évader de l’épicentre de la maladie.

La remise en ordre
Le traumatisme, nous l’avons vu, induit une confusion entre le passé et le présent, ce qui est vécu dans la maladie convoquant des images du passé et des souvenirs.
Mais c’est précisément la découverte de ces points de conjonction qui permet de remettre les choses en place, le passé dans le passé, le présent dans le présent. Cette remise en ordre va permettre à la patiente d’intégrer l’expérience de sa maladie comme un événement de son histoire, de rétablir ce que l’on pourrait appeler une ligne de vie dans le temps, ce que Françoise Dolto nomme « Allant – Devenant – Désirant ». C’est ainsi que le travail d’élaboration ouvre de nouvelles perspectives, ce qui permet à la patiente de passer d’un état de stagnation régressive à une étape de maturation et de changement. Ainsi ce désire de renouer ce que Je étais et celui souvent méconnaissable que Je est devenu, témoigne d’un chemin de renaissance, en tous cas de renaissance psychique ou la pensée est de nouveau à l’œuvre, ou le temps reprend son cours avec son cortège de remémorations, d’angoisses et de désirs.
Freud nous rappelle dans le « Moi et le ça » que le moi est avant tout un moi corporel, c’est-à-dire qu’aucune atteinte de l’enveloppe corporelle ne peut laisser l’instance psychique indifférente, car en altérant l’image de soi, on oblige l’appareil psychique à réaliser un nouvel ajustement identitaire.

Le processus du changement
On ne se remet pas du cancer au sens où on imagine qu’on sera un jour « comme avant ». La patiente se transforme, c’est une nécessité interne. Et les effets de cette transformation ne seront repérables que progressivement et supposent ce travail psychique personnel de la patiente.
La psychothérapie peut ainsi aider la patiente à retrouver une certaine prise sur elle-même, prise qui a été perdue du fait de la maladie et du traitement.
Les choses ont à se modifier et à se réaménager autrement. L’intervention du psychanalyste permet que les modifications et les pertes soient prises en compte, tant au niveau psychique que corporel et familial. Elle permet aux unes et aux autres de prendre de la distance par rapport au réel insupportable dans lequel elles sont plongées et de pouvoir, de cette façon, en dire quelque chose.
Certaines patientes font ce travail toutes seules. Aucune ne peut en faire l’économie, et chacune le mène à sa manière. Jacqueline Schaeffer ajoute « Le féminin n’est jamais accompli, comme la poussée constante pulsionnelle, le féminin est sans fin, toujours en devenir, toujours instable. Il n’est pas lié au temps de la défloration, au temps du mariage, au temps de la procréation. La Belle au Bois Dormant est centenaire, mais elle peut être réveillée, désirée et désirante par le Prince. »

CONCLUSION

En conclusion, la survenue brutale du cancer dépossède la patiente de son corps et de son avenir. Lorsque les patientes émergent de cette période difficile, après l’arrêt du traitement, ce n’est que progressivement qu’elles retrouvent une relation normale à leur corps comme avec leur entourage. Il leur faut du temps pour réfléchir, pour prendre de la distance par rapport à l’histoire de leur maladie. Pour chacune, il faudra arriver à rétablir une continuité entre « l’avant » et « l’après ». Il faudra également vivre avec le doute, la peur de la rechute, les séquelles de certains traitements, les modifications du corps, les évolutions psychiques et les transformations relationnelles qui se sont produites.
Alors que peut-on tirer de ce « pire » ? Peut-être tout simplement d’avoir pu traverser tout cela, « d’avoir pu en triompher ». Ainsi, certaines patientes se retrouvent plus libres avec la conviction qu’il faut vivre maintenant, et je serais tentée d’emprunter le mot de la fin au Cimetière Marin de Valéry :
Le vent se lève !….Il faut tenter de vivre !


Mise à jour : 6/07/08
L'aide du psy
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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 13:07

Principe d’action et objectifs

L’hormonothérapie est un traitement du cancer du sein qui s’oppose à l’action des hormones féminines (œstrogènes etprogestérone) au niveau d’une cellule cancéreuse.

 

Le principe d'action

 

Les hormones féminines stimulent la croissance de certaines tumeurs dites hormonosensibles ou hormonodépendantes, c’est-à-dire porteuses de récepteurs hormonaux. En s’opposant à ces hormones, l’hormonothérapie vise à empêcher leur action stimulante sur les cellules cancéreuses des cancers du sein hormonosensibles.

Par définition, l’hormonothérapie ne s’adresse qu’aux tumeurs hormonosensibles. 80 % des patientes ont une tumeur hormonosensible et sont concernées par l’hormonothérapie.

Il est fréquent que les patientes s’inquiètent devant cette appellation “hormonothérapie”, croyant que le traitement est à base d’hormones. L’appellation “traitement hormonal” est en effet source de confusion puisqu’il s’agit plutôt d’un traitement anti-hormone. L’hormonothérapie se différencie à ce titre du traitement hormonal de la ménopause qui lui est à base d’hormones.

Deux types d’hormonothérapie sont utilisés pour traiter les femmes atteintes d’un cancer du sein : les traitements à base de médicaments et, plus rarement, les traitements non médicamenteux : 

  • les traitements médicamenteux agissent par voie générale, c’est-à-dire dans l’ensemble du corps, sur toutes les cellules sensibles aux hormones. On parle de traitement systémique.
  • les traitements non médicamenteux visent à stopper la production d’œstrogènes par les ovaires grâce à la chirurgie (ovariectomie) ou à l’irradiation des ovaires (radiothérapie).

Les objectifs

 

L’hormonothérapie est utile pour :

  • diminuer le risque de récidive locale dans le sein opéré ;
  • diminuer le risque d’atteinte au niveau de l’autre sein ;
  • diminuer le risque d’avoir une évolution générale sous forme d’une métastase à distance.

L’hormonothérapie par médicament est un traitement au long cours (5 ans minimum) qui peut avoir des effets secondaires.

Ces éléments font que certaines patientes sont parfois tentées de l’arrêter alors que les bénéfices en termes de réduction du risque de récidive sont scientifiquement prouvés.

C’est à ce titre que les patientes ont tout intérêt à poursuivre leur traitement jusqu’au bout.

 

 

Les récepteurs hormonaux

 

Les cellules cancéreuses des cancers du sein hormonosensibles ont pour caractéristique de posséder des récepteurs hormonaux. Les récepteurs sont des protéines situées à la surface de la cellule ; ils détectent les œstrogènes ou la progestérone qui passent dans le sang et les captent. La liaison entre les hormones et leurs récepteurs sur les cellules déclenche la stimulation de la croissance de ces cellules cancéreuses.

C’est l’examen des cellules au microscope qui détermine si elles possèdent ou non des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone. Cet examen, appelé examen anatomopathologique est réalisé sur un fragment de la tumeur prélevé par biopsie, ou sur la tumeur enlevée par intervention chirurgicale.  80% des cancers du sein sont hormonosensibles ou hormonodépendants.

 

Plus le taux des récepteurs est élevé (résultats positifs), plus la tumeur réagit à une hormonothérapie.

S’il y a peu ou pas de récepteurs hormonaux sur les cellules cancéreuses (résultats négatifs), cela signifie que les hormones n’affectent probablement pas la croissance des cellules cancéreuses. La maladie n’étant pas sensible aux hormones, l’hormonothérapie ne serait pas efficace et n’est alors pas proposée.

 

 

Les indications de l’hormonothérapie

 

La première condition pour que le médecin vous propose une hormonothérapie, c'est que votre cancer soit hormonosensible.

L’utilité et les bénéfices attendus de l’hormonothérapie dépendent par ailleurs du stade du cancer, c'est-à-dire de son étendue au moment du diagnostic.

Pour les cancers infiltrants hormonosensibles

 

Une hormonothérapie peut être nécessaire après l’intervention chirurgicale ou parfois avant.

- Lorsqu’elle est proposée après la chirurgie, on parle d’hormonothérapie adjuvante. Elle a pour objectif de réduire le risque de récidive et d’améliorer les chances de guérison. L’hormonothérapie est habituellement prescrite pour une période d’au moins 5 ans.

- Lorsqu’elle est proposée avant la chirurgie (situation moins fréquente), l’hormonothérapie a pour but de réduire la taille d’une tumeur trop volumineuse pour être opérée d’emblée ou pour permettre une chirurgie conservatrice. On parle d’hormonothérapie néoadjuvante.

Pour les cancers métastastatiques hormonosensibles

 

La prise en charge repose principalement sur un traitement à base de médicaments : hormonothérapie et/ou chimiothérapie(éventuellement associée à une thérapie ciblée). L’objectif dans ce cas est de stabiliser l’évolution de la maladie et d’améliorer la qualité de vie.

 

Mis à jour : 14.02.12

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 09:00

 

 

LA CHIRURGIE ET SES SÉQUELLES

Les principales morbidités de la chirurgie du cancer du sein sont:

  • la stase lymphatique consécutive au curage axillaire;
  • la possible réduction de la mobilité scapulaire, généralement transitoire.

  • Les séquelles sont fonction du type de chirurgie (ablation du pectoral ou non), de l'importance du curage axillaire, de la précocité et de la qualité de la kinésithérapie.
    L'usage intensif du membre supérieur, les traumatismes de la main et du membre (griffures de chat, piqûres de rosiers, repassage...) sont autant d'éléments capables de favoriser un Iymphœdème. Mais nous connaissons tous des femmes qui à la moindre écorchure subissent un important Iymphœdème et d'autres, par exemple certaines agricultrices, qui ont une activité physique intense sollicitant en permanence leur membre supérieur sans qu'apparaisse la moindre manifestation de stase.
    Le recours à la tumorectomie et à la technique du ganglion sentinelle réduisent considérablement les séquelles au niveau du membre supérieur. Par ailleurs l'irradiation du creux axillaire est de moins en moins réalisée et reste réservée aux cas avec diffusion juxtaganglionnaire.

    Les campagnes de dépistage conduisent à découvrir des lésions plus petites et de meilleur pronostic, relevant de techniques moins agressives avec des femmes qui resteront professionnellement actives

LA PATIENTE RELÈVE DU SECTEUR PRIVÉ

Aptitude au poste
Pour le salarié du secteur privé c'est le médecin du travail qui juge de l'aptitude médicale au poste de travail. Si le salarié n'est pas en mesure de remplir les tâches de son poste ou si leur réalisation fait courir un risque pour sa santé, le médecin du travail le déclarera inapte totalement ou partiellement au poste. Un reclassement sera alors demandé sur un poste en accord avec les possibilités du salarié ; soit l'employeur dispose d'un tel poste et accepte de l'attribuer au salarié, soit il n'existe pas de poste convenant aux possibilités et un licenciement est prononcé.


Invalidité et réduction de la capacité de gain
Le médecin-conseil du régime d'assurance maladie s'intéresse dans le cadre de l'invalidité à la réduction de la capacité de gain. Il peut arriver que les capacités de gain ne soient pas réduites des 2/3 et que le médecin-conseil n'attribue pas une invalidité alors même que le salarié est déclaré inapte au poste : le licenciement sera prononcé en l'absence de poste adapté. En effet l'employeur ne maintiendra pas à son poste un salarié jugé inapte par le médecin du travail sauf à engager sa responsabilité personnelle.

Le salarié licencié aura alors le statut de demandeur d'emploi. Il pourra demander à bénéficier d'un reclassement professionnel par la Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel (Cotorep).
À noter que pour le salarié du régime général, l'arrêt de travail pour maladie ne peut aller, pour raison administrative, au-delà d'une durée de 3 ans. Au-delà de cette durée, le salarié qui présente une réduction de sa capacité de gain des 2/3 sera placé automatiquement en invalidité. L'invalidité correspond à une réduction de la capacité de gain et non à une infirmité : on peut être dans un fauteuil roulant et non invalide au sens de la Sécurité sociale, tel un ministre jadis ou un astrophysicien actuellement.

Postes adaptés
Les entreprises sont tenues d'avoir dans leur personnel un pourcentage de travailleurs handicapés (6 %) ; elles peuvent s'exonérer de cette obligation en versant une cotisation à un organisme habilité.

LA PATIENTE RELÈVE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Les fonctions publiques
Un fonctionnaire ne travaille pas, il assume des fonctions ; il n'existe pas d'accident de travail mais des accidents de service ; il n'est pas en relation avec des clients mais avec des usagers du service public, autrement dit la fonction publique connaît des principes et des règles de fonctionnement qui lui sont propres.
Il existe trois types de fonction publique: la fonction publique d'Etat (police nationale, impôts...), la fonction publique territoriale (agents des mairies, conseils généraux...) et la fonction publique hospitalière (personnel des hôpitaux médical ou non médical). Concernant le sujet traité ici il n'y a pas de différence entre les trois fonctions publiques.

L'aptitude aux fonctions
Tout agent de la fonction publique doit faire l'objet d'un examen médical par un médecin agréé afin de s'assurer de son aptitude médicale aux fonctions postulées (décrets n° 86-442, n° 87-602 et 88- 386 respectivement pour les fonctions publiques d'Etat, territoriale et hospitalière).

Les congés maladie des fonctionnaires
Le fonctionnaire peut bénéficier de trois types de congé en cas de maladie : le congé maladie ordinaire (CMO), le congé longue maladie (CLM) et le congé longue durée (CLD).
L'attribution d'un CLM ou d'un CLD se fait après avis du comité médical départemental sur demande de l'agent qui fournira un certificat médical à l'intention des médecins du comité médical. Le CLM est attribué pour une durée maximale de 1 an à condition que l'agent présente une pathologie figurant sur la liste des pathologies ouvrant droit à CLM. Hormis ce cas, le CLM peut être attribué à titre exceptionnel sur avis du comité médical supérieur. Le CLM ne peut être prorogé au-delà d'un an sauf pour les pathologies ouvrant droit à CLD.

Cinq pathologies ouvrent droit à CLD, ce sont:
  • la tuberculose ;
  • la poliomyélite ;
  • les maladies psychiatriques ;
  • le SIDA ;
  • le cancer.
    Si au terme d'un an de CLM l'agent ne peut reprendre ses fonctions et s'il est atteint d'une des 5 pathologies précédentes, il bénéficiera d'un CLD (l'année de CLM est alors incluse dans le CLD).
    Pendant trois ans, le fonctionnaire en CLD perçoit l'intégralité de son traitement, puis pendant deux ans un demi-traitement. L'année de CLM correspond à la première année de CLD.
    À chaque fin de période de CLM ou de CLD (en général période de 3 mois ou de 6 mois) les fonctions peuvent être reprises si l'aptitude a été retrouvée. La reprise des fonctions après CLM ou CLD peut se faire dans le cadre d'un mi-temps thérapeutique attribué par période de 3 mois sans que la durée totale puisse dépasser 1 an. L'avis du Comité Médical Départemental est requis à chaque demande.
    Si l'agent n'est pas apte à la reprise des fonctions au terme de ses congés statutaires (5 ans de CLD en cas de cancer) il peut être mis en retraite anticipée pour raison médicale.

    Le mi-temps thérapeutique
    Il est particulièrement bien adapté pour pallier la fatigabilité souvent notée après le traitement d'un cancer du sein. On veillera toutefois à ce qu'il soit attribué sous la forme d'une demi-journée de travail quotidienne et non sous la forme d’une demi-semaine qui ne permet pas une récupération suffisante pour l'agent.
    Il permet de juger des possibilités de l'agent au regard de ses fonctions et de la survenue de douleurs ou d'une stase lymphatique.

    Mise en retraite anticipée pour invalidité
    Elle nécessite que l'agent soit dans l'incapacité totale et définitive d'exercer ses fonctions (et non pas n'importe quelle fonction). Cela suppose que les fonctions de l'agent sont connues précisément. Un taux d'invalidité est alors retenu en référence au barème indicatif des Pensions civiles et militaires, dont une nouvelle version a été publiée en 2001 (Décret n° 2001-99 du 31.01.01, J.O. du 04 février 2001).

    Le médecin agréé
    L'administration s'attache un certain nombre de médecins agréés (anciennement assermentés) qui sont définis comme les « médecins de confiance de l'administration » et parmi eux un certain nombre de spécialistes (psychiatres, rhumatologues, oncologues…). Pour les pathologies cancéreuses, les médecins du comité médical qui sont majoritairement des généralistes requièrent l'avis d'un oncologue agréé pour les demandes de CLD, mi-temps thérapeutique, reprise à temps plein...

LES DOCUMENTS À FOURNIR AU PATIENT

(Ces documents sont à fournir par le médecin généraliste ou le spécialiste.

Pour un salarié
Un certificat sous pli confidentiel sera remis au salarié pour qu'il le transmette au médecin du travail afin de l'aider dans son évaluation de l'aptitude au poste. Le patient sera informé du contenu du document afin d'éviter tout malentendu ainsi que des conséquences possibles de la remise de ce document. Le médecin du travail est bien évidemment soumis au respect du secret professionnel envers l'employeur.
Le médecin-conseil du régime général peut accéder au dossier médical de l'assuré et généralement il convoquera celui-ci pour valider une prolongation d'arrêt de travail ou pour envisager une mise en invalidité (il n'est pas nécessaire d'attendre 3 ans avant de pouvoir mettre un assuré en invalidité à la différence de la fonction publique où l'agent doit avoir épuisé ses congés statutaires). Certains de ces contrôles s'imposent au médecin-conseil afin de suivre le dossier de l'assuré. Il est souhaitable que le praticien et particulièrement le cancérologue éclaire le médecin conseil par un certificat circonstancié qui permet parfois d'éviter un déplacement au patient.

Pour un fonctionnaire
Ici la mise en retraite anticipée pour invalidité ne peut survenir qu'au terme des congés statutaires (3 ans à plein traitement et 2 ans à 1/2 traitement dans le cadre d'un congé longue durée attribué pour une pathologie cancéreuse) et donc le médecin traitant (généraliste ou spécialiste) fournira au patient des certificats médicaux mentionnant la pathologie présentée et en quoi elle est incompatible avec l'exercice des fonctions. Malheureusement, les fonctions ne sont pas toujours connues du praticien et la rédaction du certificat difficile. Le document est remis au patient qui l'adressera, sous pli confidentiel cacheté, au secrétaire du comité médical qui n'est autre qu'un médecin inspecteur de la santé. Le certificat sera joint à la demande administrative.
Le comité médical demandera généralement l'avis d'un oncologue agréé pour rendre son propre avis.

LE CAS DU CANCER DU SEIN

L'oncologue s'efforcera de délivrer à sa patiente un certificat mentionnant le diagnostic (histologie et stade), les thérapeutiques administrées et énumérant les gestes impossibles ou interdits.
Il sera fait mention du risque de Iymphœdème et des éléments qui le rendent plus probable (irradiation du creux axillaire, chirurgie de Halsted...).
Si le poste ou les fonctions sont connus, le médecin donnera son avis sur le risque qu'encourt sa patiente en reprenant son activité professionnelle. Les tâches ou gestes interdits seront indiqués afin de faciliter une éventuelle adaptation de poste.
Un support écrit concernant les précautions à prendre dans l'usage du membre supérieur sera remis à la patiente qui pourra le présenter au médecin du travail ou au médecin agréé.
Un support écrit concernant les précautions à prendre dans l'usage du membre supérieur sera remis à la patiente qui pourra le présenter au médecin du travail ou au médecin agréé.

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 14:28

 

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LES BIOCHIMIOTHÉRAPIES

 UNE DÉFINITION PARMI D'AUTRES...

Les  
thérapies dites ciblées désignent des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes. 

Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules.

LES CIBLES POTENTIELLES

Différentes options sont théoriquement possibles au niveau de la cellule tumorale

  • Les inhibiteurs du signal de transduction
    • Du facteur de croissance épidermique EGF (Epidermal Growth Factor), comme la famille HER : EGFR , HER2…
    • La voie intracellulaire : KIT, RAS, MAPK, PI3K ou d'autres voies...
  •  

     

  • Les inhibiteurs du cycle cellulaire
  • Les modulateurs de l’apoptose ...

D'autres approches ciblent l'environnement cellulaire comme les agents anti-angiogéniques, par exemple... 


LE TRASTUZUMAB (HERCEPTIN™)

EN DEUX MOTS... 

L’Herceptin™ (à prononcer hercéptine) est le premier anticorps monoclonal utilisé pour traiter les patientes atteintes d'un cancer du sein. Il agit en bloquant la protéine membranaire HER2/neu, un récepteur de facteur de croissance qui stimule la production excessive de cellules cancéreuses. 


SES INDICATIONS HOMOLOGUÉES 


Maladie avancée ou métastatique avec surexpression de HER2 


Le traitement est indiqué pour le traitement du cancer du sein métastatique, en monothérapie, chez les malades réfractaires à la chimiothérapie ou en association avec le paclitaxel (Taxol™), docétaxel, (Taxotère™) ou à un inhibiteur de l’aromatase chez les patients chimiosensibles. 

Le médicament est, dans ce cas, administré de manière hebdomadaire. La dose initiale est de 4 mg/kg suivie d'injections de 2 mg/kg, une semaine après l’administration de la dose de charge.
Le traitement est poursuivi jusqu’à la progression éventuelle de la maladie. 

Traitement adjuvant avec surexpression de HER2 


Le médicament est indiqué après traitement chirurgical, chimiothérapique et radiothérapique (traitement adjuvant). 

Pour cette indication, l’administration du médicament se fait toutes les 3 semaines. La dose de charge initiale est 8 mg/kg, suivie 3 semaines plus tard d’une dose de 6 mg/kg en perfusion intraveineuse d’environ 90 minutes. 
Le traitement est donné pour une durée de 1 an, soit 18 cycles de 3 semaines car les études (HERA et PHARE) n'ont pas montré de bénéfice à traiter 24 mois.


QUEL PROTOCOLE DE CHIMIOTHÉRAPIE ? 


Pour mieux comprendre la problématique... 


Les gènes induisant l’expression de la topo-isomérase-II alpha et du récepteur HER2 sont très proches l’un de l’autre sur le chromosome 11. Ces deux gènes induisent l’expression de récepteurs sur les cellules malignes mais aussi sur celles du cœur. 

De plus, lorsque les tumeurs surexpriment HER2 , elles surexpriment aussi le gène de la topo-isomérase-II..

Les anthracyclines (épirubicine ou adriamycine) inhibent les topo-isomérases-II. Cette inhibition est bénéfique car elle permet de détruire les cellules malignes mais elle est, aussi, à l’origine de la toxicité cardiaque. 


L’Herceptin™, en inhibant le HER2 peut, aussi, avoir une toxicité cardiaque qui devient alors cumulative avec celle des anthracyclines. De ce fait, pour limiter la toxicité cardiaque, aiguë et chronique, l’ordre de prescription des médicaments de chimiothérapie devient un point important. 


Ce qui est proposé… 


Le schéma avec anthracyclines 

Il peut être réalisé avec des protocoles variables, mais nécessitent, tous, une surveillance du cœur précise par échocardiographie et mesure de la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) : 

FEC puis taxane (Taxol™ ou Taxotère™)
En association avec Herceptin™, débutée en même temps que Taxotère™ puis poursuivi seule (18 cures au total soit environ 1 an)

Le schéma sans anthracycline 

Taxotère™ + carboplatine + Herceptin™ » en même temps (étude BCIRG06).

SA TOLÉRANCE 


Les plus fréquents effets secondaires sont des réactions allergiques, de la diarrhée, des nausées ou des vomissements, des douleurs abdominales, thoraciques, articulaires, musculaires, des frissons, de la fièvre, des céphalées ou de la fatigue. 

Comme cela a été souligné, ce médicament possède, aussi, une toxicité pour le cœur, ce qui explique que sa prescription amènera votre médecin à suivre votre fonction cardiaque.

 


LE LAPATINIB (TYKERB/TYVERB™ )

LE MÉDICAMENT 

Cette petite molécule, active par voie orale, bloque de manière réversible la tyrosine kinase associée aux récepteurs HER2 (ErbB2) et aussi au récepteur épidermique de croissance EGFR ou HER1 (ErbB1). 
Un essai thérapeutique de phase III,  a rapporté la comparaison de l’efficacité de cette molécule (1250 mg/jour), en association avec la capécitabine (Xéloda™) (2000 mg/m²) a un traitement par le Xéloda™ seul. Tyverb™ a été donné de J1 à J14, tous les 21 jours, à des patientes présentant un cancer du sein avec métastases et HER2 positives. 
Les résultats de cet essai ont montré un avantage de l’association par rapport au Xéloda™ seul, en termes de temps sans progression de la maladie. 

SON INDICATION 

Tykerb/Tyverb™ est  indiqué en association à la capécitabine dans le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, avec surexpression des récepteurs ErbB-2 (IHC 3+ ou FISH amplifié), chez des patients réfractaires ayant reçu un traitement incluant une anthracycline, un taxane et le trastuzumab et en progression et pour lesquelles la poursuite ou la reprise du trastuzumab ne sont pas indiquées. 

SON MODE D'ADMINISTRATION 

Le médicament est habituellement prescrit à la dose de 1250 mg, soit 5 comprimés, en une seule prise par jour, à prendre à la même heure à distance des repas.

SA TOLÉRANCE

Ce médicament est relativement bien toléré. 

Des précautions sont à prendre en raison de son impact sur certains organes, comme le rein, le foie et le cœur, comme pour Herceptin ™. Les effets secondaires fréquents sont : 

  • Digestifs : nausées, diarrhée qui nécessite sous un traitement complémentaire
  • Un état de fatigue, une perte d'appétit et parfois des insomnies
  • Des éruptions cutanées, surtout lorsque le lapatinib est co-prescrit avec le Xéloda ™

 


LE BEVACIZUMAB (AVASTIN™)

UN INHIBITEUR DE L'ANGIOGENÈSE 

C'est un anticorps monoclonal humanisé, d’où le suffixe zumab et produit par génie génétique. 
Il cible le VEGF . La neutralisation du VEGF, secrété par les cellules tumorales, bloque le développement des cellules endothéliales, cellules constituant la paroi interne des vaisseaux sanguins. 

EN PRATIQUE... 

Les indications du médicament 

Il est homologué pour le traitement de première ligne, du cancer du sein métastatique, en association au paclitaxel (Taxol™) ne surexprimant pas le récepteur HER2. 

Son administration 

Il s’administre en perfusion intraveineuse de 90 minutes, la première fois, puis de 30 minutes, les cures suivantes. L’équipe soignante vous prescrira une prémédication. 
La dose recommandée est de 5 mg/kg tous les 14 jours, après la chimiothérapie, lors de la première perfusion. 
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins un mois avant l'opération. 

Sa tolérance 

Elle est généralement acceptable. Les effets secondaires possibles, mais rares : 

  • Un retard de cicatrisation
  • Une hypertension artérielle
  • Une protéinurie (albumine dans les urines)
  • Une embolie
  • Une tendance hémorragique, accrue

 


L’EVEROLIMUS (AFINITOR™)

SON MODE D'ACTION 

C’est un analogue de la rapamycine 
C'est un inhibiteur de la voie de transduction du mTOR. Il est actif par voie orale et déjà homologué pour la prévention des rejets au décours d’une transplantation d’organes et le traitement de certains cancers du rein.
Son efficacité en association avec l'examestane a été clairement montrée par l'essai BOLERO2 pour les tumeurs de type luminal. Ces résultats confirment ceux obtenus par l'étude TAMRAD réalisée par ARCAGY-GINECO.

EN PRATIQUE

Son indication en France 


Le traitement du cancer du sein avancé avec récepteurs hormonaux positifs, HER2/neu négatif, en association avec l'exémestane, chez les femmes ménopausées sans atteinte viscérale symptomatique dès récidive ou progression de la maladie et précédemment traitées par un inhibiteur non stéroïdien de l'aromatase

La posologie recommandée 

La dose recommandée d'évérolimus est de 10 mg, une fois par jour. Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps qu'un bénéfice clinique est observé ou jusqu'à la survenue d'une toxicité inacceptable.

Sa tolérance 

Les principales toxicités observées sont : 

  • Un état de fatigue
  • Une mucite, des nausées et des diarrhées
  • Un essoufflement (fibrose pulmonaire)
  • Une immunodépression
  • Des anomalies biologiques et hématologiques avec des leucopénies, des hyperglycémies et des hypertriglycéridémies 

 


MISE À JOUR

6 février 2013

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