Lors de son apparition dans les années 50, le traitement hormonal de la ménopause a été considéré comme un progrès pour les femmes : c’était la fin des troubles dus à la carence en œstrogènes (bouffées de chaleur, irritabilité, sécheresse vaginale, risque d’ostéoporose…). Depuis la controverse n’a pas cessé, laissant les femmes dans l’incertitude.
L’enjeu est en effet de taille puisque rien qu’en France, en ce début de 21e siècle, 400 000 femmes deviennent ménopausées chaque année et l’on compte actuellement 10 millions de femmes ménopausées, dont 3,5 millions entre 50 et 60 ans. Aujourd’hui seules 20 % des femmes ménopausées prennent un traitement hormonal en France. Reflet des doutes existant entre les bienfaits et les risques de ce traitement.
Alors que faire quand on est une femme d’une cinquantaine d’années tout juste ménopausée face aux controverses scientifiques – fortement relatées par les médias – relatives au traitement hormonal de la ménopause, ou plutôt faudrait-il dire aux traitements hormonaux. « En effet, il n’existe pas UN traitement mais DES traitements hormonaux, précise le Dr Nasrine Callet, suivant le mode d’administration, la posologie et la nature de ce traitement, le risque varie.
Ainsi, un traitement par œstrogènes naturels seuls ou par œstrogènes naturels et progestérone micronisée ne semble pas entraîner de « sur risque » de cancer du sein ; quant aux œstrogènes transdermiques, contrairement aux œstrogènes oraux, ils n’augmentent pas le risque de thrombose. Le Dr Callet ajoute que « le traitement hormonal de la ménopause, comme tout traitement, doit être prescrit s'il y a une indication et en respectant les contre-indications. Ce traitement doit être "sur mesure" pour chaque personne et régulièrement évalué dans le temps, en considérant le "risque/bénéfice". »
D’autre part, ces traitements pourraient avoir un effet bénéfique sur le plan vasculaire, neurologique, voire de prévention du cancer colorectal. La décision doit donc être individuelle lors de l’évaluation médicale et du colloque singulier entre les femmes et leur médecin.
« Les dernières études laissent à penser que le sur-risque, s’il existe, est de faible amplitude en cas de traitement de courte durée » précise Nasrine Callet. Le traitement doit être prescrit pour les ménopauses récentes, le moins longtemps possible, à la dose minimale efficace et privilégier les œstrogènes percutanés naturels (patch ou gel), associés à la progestérone micronisée.
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