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AVANT LA CHIMIOTHÉRAPIE, LES PRÉCAUTIONS A PRENDRE...
- Pourquoi ?
Au moment du diagnostic et avant d’entreprendre le traitement. Il est préférable d’éliminer toute source d’infection avant de débuter une chimiothérapie. La source d’infection la plus fréquente est dentaire. Si votre traitement de chimiothérapie n’est prévu que dans 2 ou 3 semaines, vous avez le temps de faire examiner et traiter vos dents chez votre dentiste, avant de débuter.
- Comment ?
Une prise de sang sera systématiquement réalisée avant la chimiothérapie pour s’assurer du bon fonctionnement d’organes essentiels pour le métabolisme et l’élimination des médicaments, tels que le foie et le rein. Dans cette prise de sang, il sera également vérifié que les cellules circulantes du sang (globules blancs, globules rouges et plaquettes) sont à un taux satisfaisant, car ce sont les cellules saines de l’organisme dont la production est la plus sensible aux médicaments de la chimiothérapie. Si le taux de globules rouges (ou plus précis, le taux d’hémoglobine) est trop bas, il vous sera proposé de recevoir une transfusion de sang (culots globulaires) avant de réaliser la chimiothérapie.
- Les « organes » à risque lors d’une chimiothérapie …
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent présenter une toxicité orientée vers certains organes précis. Des examens peuvent alors être utiles pour vérifier que cet organe fonctionne de façon satisfaisante chez vous avant d’administrer le médicament. Ainsi, une échographie ou une scintigraphie cardiaque est souvent proposée avant d’administrer certains médicaments comme les anthracyclines qui peuvent être toxiques sur le cœur à des doses plus importantes que les doses habituelles.
- La contraception
Pour les femmes en âge de procréer, la réalisation d’un test de grossesse avant traitement est nécessaire et le maintien d’une contraception, pendant le traitement, est vivement recommandé.
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COMMENT S'ADMINISTRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
UN TRAITEMENT SYSTÉMIQUE
Les médicaments de chimiothérapie circulent dans le corps au travers du flux sanguin. Les médicaments peuvent être administrés, très souvent par voie injectable, parfois par voie orale ( per os ), très rarement par voie cutanée (topique)
UN TRAITEMENT EN PERFUSIONS, LE PLUS SOUVENT...
- Dans une veine du bras …
La chimiothérapie est souvent administrée directement par voie intraveineuse au moyen d’une aiguille qui est placée temporairement dans une veine du bras. Les médicaments de chimiothérapie sont injectés dans cette veine grâce à une perfusion. Une perfusion est une poche de plastique remplie de liquide et placée en hauteur pour que le liquide coule dans un tube de plastique fin et flexible (ou tubulure) qui relie la poche à l’aiguille de la veine du bras.
Les médicaments de chimiothérapie sont soit dilués dans le liquide de la poche, soit injectés dans la tubulure par l’intermédiaire d’une seringue. L’injection des médicaments de chimiothérapie directement dans les veines du bras est une solution qui peut être proposée dans les cas suivants :
- Une durée de perfusion courte pour chacun des médicaments
- Un nombre prévu réduit d’injections
- Un bon capital veineux
- Les cathéters centraux
Si un médicament doit être administré sur plusieurs heures et à fortiori sur plusieurs jours, si la durée de la chimiothérapie peut être assez longue, si les veines du (ou des) bras ne sont pas suffisantes ou si les injections précédentes de chimiothérapie ont entraîné une inflammation des veines (veinite), il peut vous être proposé la mise en place d’un cathéter central pour la durée de la chimiothérapie.
Ce type de cathéter est appelé central car une des extrémités du tube fin est située au niveau d’une grosse veine centrale, avant que celle-ci rejoigne le cœur (veine cave supérieure). Les cathéters sont composés de matériaux biocompatibles (silicones, polyuréthanes) qui sont bien supportés par l'organisme.
Avec un suivi approprié, ces cathéters peuvent rester placés aussi longtemps que nécessaire ce qui évite au patient d’être piqué dans le bras à chaque séance de chimiothérapie.
- Les cathéters extériorisés à la peau (tunélisés)
Ils ont leur extrémité qui ressort à travers la peau, par une petite incision généralement située sous la clavicule, l’os qui relie le sternum à l’épaule. Ils sont installés sous anesthésie locale. On pose la perfusion directement au niveau de l’extrémité du tube du cathéter qui ressort.
- Les chambres implantables
Elles n’ont pas leur extrémité qui ressort à travers la peau, car elles sont reliées à un réservoir ou chambre (Port-A-Cath™, Infusaport™, etc.) qui est inséré sous la peau.
La première chambre implantable fut posée en 1982 par Niederhuber. Depuis, ses indications se sont multipliées afin de préserver le capital veineux, pour la chimiothérapie essentiellement, mais aussi la nutrition parentérale, les transfusions itératives. Il existe deux techniques d’implantation les plus répandues sont :
La chambre est mise en place sous la peau du thorax, au-dessous de la clavicule, généralement assez loin du sternum pour des raisons esthétiques. La chimiothérapie est administrée en piquant dans le réservoir avec des aiguilles spéciales.
- En pratique...
L e cathéter et la chambre sont implantés sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale de courte durée.
Les avantages et les désavantages des deux types de cathéters sont résumés dans le tableau ci-dessous :
| CATHÉTERS À LA PEAU | CHAMBRE |
Nombre de tuyaux | 1 à 3 | 1 |
Maintenance | Tous les jours | Utilité mise en question |
Restriction d’activités | Douche, natation | Aucune |
Prises de sang | Aisées | Peu fiables |
Accès | Externe | Aiguille spéciale |
Débit | Fonction du diamètre du tuyau |
Complications | Possibles | Plus rares |
Ablation | Facile en ambulatoire | Petite intervention |
PENDANT LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMMUNIQUEZ !
Certains patients souhaitent s’investir totalement dans tous les aspects de leur maladie et de leur traitement. D’autres choisissent de ne se préoccuper que de l’information. Le choix vous appartient, mais il y a quelques questions sur lesquelles chaque patient sous chimiothérapie devrait s’informer.
Vous devez toujours vous sentir libre de poser à votre médecin ou à votre infirmière autant de questions que vous souhaitez !
- Si vous avez un doute, demandez des détails jusqu’à ce que vous ayez compris.
- Vous pouvez trouver utile de faire une liste de questions avant votre rendez-vous.
- Certains patients ont même une liste permanente sur laquelle ils notent chaque nouvelle question qui leur vient à l’esprit.
- Vous pouvez souhaiter prendre des notes pendant votre rendez-vous.
- Ne craignez pas de demander à votre médecin de vous expliquer lentement pour que vous ayez le temps de noter ses explications.
- Il y a peut-être une note explicative déjà existante sur votre cas précis. Demandez à votre infirmière si certaines informations sont déjà notées pour vous. Souvent, l'équipe soignante a l'idée de recenser les idées concernant les réponses aux questions que peuvent se poser les patients au cours de leur traitement.
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- Comment la chimiothérapie affecte-elle vos émotions ?
La chimiothérapie peut amener de grands changements dans votre vie. Elle peut affecter votre santé, déranger vos activités quotidiennes et limiter vote vie personnelle. De nombreux patients sont inquiets, soucieux, en colère ou déprimés au cours de leur chimiothérapie. Ces émotions sont normales et compréhensibles. Cependant, elles peuvent aussi être dérangeantes. Heureusement, il y a différentes façons de résoudre ces effets secondaires émotionnels, comme il y a des façons de traiter les effets secondaires physiques de la chimiothérapie.
- Comment trouver l’aide nécessaire ?
Vous pouvez trouver de l'aide auprès de plusieurs sources.
- Si vous avez des questions au sujet de votre traitement, parlez-en avec les membres de l’équipe soignante. De plus, il existe des conseillers qui peuvent vous aider à vous exprimer, à vous comprendre. Selon vos préférences et vos besoins, vous pouvez souhaiter rencontrer un psychiatre, un psychologue, une assistante sociale.
- Le fait de parler avec des membres de votre famille ou avec des amis peut vous aider à vous sentir beaucoup mieux. Ils peuvent vous réconforter et vous rassurer. Vous pouvez être amenés à constater que vous devez les aider à vous venir en aide. Quelquefois, alors que vous pouvez vous attendre à ce qu'ils se pressent pour vous venir en aide, il peut être nécessaire que vous fassiez le premier pas pour les solliciter.
- De nombreux malades trouvent une aide en communiquant avec d'autres malades qui se trouvent dans leur situation. Parlez avec d’autres patient(e)s. Vous serez surpris de constater que vos pensées sont très partagées. Il est d'une grande aide pour certains patients de constater qu'ils ne sont pas les seuls dans leur cas.
- Que puis-je faire pour rendre la séance de chimiothérapie plus agréable ? Vous pouvez prévoir des lectures, des travaux manuels, des CD ou une radio avec casque ou tout autre passe-temps et distraction. Certains patients en chimiothérapie ont un goût métallique dans la bouche. Des pastilles mentholées peuvent aider à détruire ce goût désagréable. Vous pouvez aussi souhaiter apporter des petits gâteaux ou d’autres friandises. Un membre de votre famille ou un(e) ami(e) est aussi le bienvenu. La présence d'un parent ou d'un(e) ami(e) est quelquefois utile pour vous conduire à votre traitement. Sa présence pourra à vous sentir moins tendu pendant le trajet et la durée du traitement. Il ou elle vous ramènera chez vous au cas où vous ne vous sentiriez pas très bien. Apprendre à connaître les autres patients qui traversent la même épreuve et le même traitement que vous, peut aussi se révéler être une expérience positive.
En résumé, quelques suggestions :
- Essayez de garder la finalité de votre traitement à l'esprit. Ceci vous aidera avoir une attitude positive les jours où les choses semblent plus difficiles.
- Garder en tête qu'une alimentation équilibrée est importante. Votre corps a besoin de nourriture en quantité normale mais saine, pour reconstruire ses tissus.
- Prenez soin de vous ! Certains jours vous aurez envie de rester à la maison en pyjama. Ceci peut être une bonne thérapie. Cependant, autant que possible, essayez de conserver vos habitudes de soins quotidiens (coquetteries). Si vous avez perdu vos cheveux et que vous portez une perruque, prenez soin de votre perruque. Informez-vous pour savoir comment procéder.
- Informez-vous autant que vous voulez sur votre maladie et son traitement. Ainsi vous aurez moins peur de l'inconnu et vous augmenterez votre sentiment de mieux contrôler la situation.
- Faites un journal intime pendant que vous êtes en traitement. Ceci vous aidera à comprendre les sentiments qui vous animent pendant que vous êtes sous traitement et à vous souvenir des questions que vous voulez poser à votre médecin ou à votre infirmière. Vous pouvez aussi utiliser votre journal pour vous rappeler les étapes de votre lutte contre les effets secondaires et comment vos efforts portent leurs fruits. Ainsi, vous pourrez savoir quelles méthodes sont les plus efficaces dans votre situation.
- Fixez-vous des objectifs réalistes et ne soyez pas trop dur avec vous-même ! Vous pouvez ne pas avoir la même énergie qu'avant. Ainsi, essayez de vous reposer dès que vous en avez besoin, laisser passer les petites choses à régler et concentrez-vous sur les actes essentiels pour vous.
- Essayez-vous à de nouveaux violons d'Ingres et apprenez de nouvelles choses. Pratiquez-les si vous pouvez. Utiliser son corps (yoga, sophrologie, etc.) peut contribuer à vous réconcilier avec vous-même et à vous débarrasser des tensions ou de la colère.
- Faites-vous plaisir !
Vous en avez besoin. Le diagnostic et les traitements sont de fortes frustrations. Alors, pensez à vous en premier lieu.
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LES QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ SUR LE DÉROULEMENT DU TRAITEMENT...
COMMENT?
La chimiothérapie est administrée sous forme de cycles ou cures. Chaque cycle consiste en des jours de traitement suivis d'une période de repos pendant laquelle les cellules normales peuvent régénérer. Puis, le cycle est répété.
Votre médecin choisira le meilleur schéma pour votre cas personnel. Ce schéma est basé sur un certain nombre de facteurs, tels que le type de cancer et son stade, le type de médicament utilisé, les autres traitements reçus, la réponse au traitement lui-même.
Il est très important de respecter strictement le schéma du traitement. C'est la condition indispensable pour optimiser le résultat.
Le schéma ainsi décidé peut cependant être réajusté en raison d’évènements spéciaux et parfois les vacances. Dans ce cas, parlez-en au médecin ou à l'infirmière pour reprogrammer un rendez-vous.
À L'HÔPITAL OU À LA MAISON?
La plupart des patients reçoivent la chimiothérapie dans un hôpital de jour ou en ambulatoire. Les chambres de chimiothérapie procurent des équipements confortables où les patients reçoivent leur traitement et sont soigneusement surveillés par une infirmière de chimiothérapie qui est spécialisée et entraînée à administrer la chimiothérapie.
Quelquefois, les patients reçoivent leur traitement à l'hôpital. C'est le cas lorsque les effets secondaires des médicaments doivent être surveillés de près ou si le médicament doit être administré pendant plusieurs heures.
Enfin, plus rarement, des patients reçoivent certains types de chimiothérapie à la maison.
EST-CE DOULOUREUX ?
La plupart des médicaments de chimiothérapie ne provoquent pas d'inconfort pendant le traitement.
Si la chimiothérapie est administrée par voie veineuse, signalez à votre infirmière toute brûlure, sensation de froid, douleur ou autre sensation inhabituelle à l'endroit où le produit est injecté.
Signalez à votre médecin tout gonflement, rougeur ou inconfort après le traitement.
Mise à jour
26 janvier 2011