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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 10:45

logo pourquoi docteur

par Melanie Gomez Publié le 2 Juin 2014
Pour diminuer les effets néfastes de la chimiothérapie sur la fertilité, un traitement hormonal a montré son efficacité. La goséréline permettrait aux femmes atteintes d'un cancer du sein de doubler leurs chances de tomber enceinte.  
Cancer du sein : un traitement pour améliorer les chances de grossesse
DURAND FLORENCE/SIPA

Entre la moitié et les deux tiers des femmes traitées pour un cancer du sein seront confrontées à une ménopause précoce à la suite de la chimiothérapie. Et pour la moitié d'entre elles, ce phénomène est malheureusement permanent. Pour toutes ces femmes, les résultats d’une étude qui vient d’être présentée à Chicago au congrès de la société américaine de cancérologie constituent un véritable espoir. Ces travaux révèlent qu’il existe désormais une option efficace pour préserver leur capacité à enfanter.

En effet, ces chercheurs ont constaté qu’un médicament déjà connu, appelé la goséréline, pourrait contribuer à préserver les femmes de moins de 50 ans, de ce risque de ménopause précoce particulièrement accru après un traitement pour cancer. Concrètement, la chimiothérapie augmente le risque que ces femmes souffrent par la suite d’une insuffisance ovarienne. Ce traitement diminue en effet bien souvent la quantité et la qualité des ovules stockés dans les ovaires. Aujourd’hui, la seule option pour ces femmes de mettre toutes les chances de leurs côtés pour espérer porter un jour leur enfant, est de recourir à la congélation d’ovules ou même d’embryons avant d’entamer leur traitement anticancéreux.

 

Un taux de grossesse multiplié par 2

« Les effets peuvent être dévastateurs sur la qualité de vie, d'autant plus que ces femmes se retrouvent ménopausées 10 ou 15 ans plus tôt que cela ne leur serait arrivé naturellement », expliquent ces scientifiques. Ainsi pour mener à bien cette expérience, cette équipe a donc inclus 257 femmes non-ménopausées atteintes par un cancer du sein non hormonaux-dépendant. Les 2/3 des volontaires étaient âgées de moins de 40 ans. Au hasard, 131 patientes ont reçu une chimiothérapie standard et 126 d’entre elles ont reçu une chimiothérapie associée à une injection mensuelle de goséréline.

Résultats, deux ans après le début de l’essai, 45% des femmes qui avaient eu le traitement habituel du cancer du sein étaient ménopausées contre 20% dans le groupe de celles qui avaient eu en plus le traitement hormonal. Enfin, les chercheurs ont surtout constaté qu’1 femme sur 5 qui avait reçu de la goséréline était enceinte contre 1 sur 10 dans l’autre groupe. « Préserver leur fertilité est un objectif et une préoccupation importante pour les jeunes femmes diagnostiquées d'un cancer du sein et les résultats de cet essai clinique offrent une option simple et nouvelle qui pourrait éventuellement s'appliquer à d'autres cancers », a souligné la Dr Halle Moore, de la Cleveland Clinic, principal auteur de l’étude.

 

Moins de récidive et une meilleure espérance de vie

Par ailleurs, l’autre bénéfice très important mis en avant par ces résultats est que ce nouveau traitement aurait également un impact sur l’espérance de vie des femmes atteintes par un cancer du sein. En effet, les auteurs ont constaté qu’en plus de réduire le risque de ménopause précoce, la goséréline permet d'améliorer la survie des patientes. Dans le groupe de femmes sous goséréline, la survie globale était supérieure, avec 92% de volontaires vivantes 4 ans après leur diagnostic, contre 82% dans le groupe standard.


Le risque de récidive est lui aussi apparu mois élevé. Pour les auteurs de cette essai clinique qui ont présenté leur résultat lors d’une conférence de presse vendredi à Chicago, il est évident que cette découverte va très prochainement changer la pratique clinique. « Les femmes non ménopausées commençant la chimiothérapie pour un cancer du sein précoce devraient examiner cette nouvelle option pour prévenir l'insuffisance ovarienne prématurée » concluent-ils. La goséréline est une hormone similaire à celles produites naturellement par l’organisme. Actuellement, ce traitement est approuvé par la FDA dans le cancer de la prostate, pour certains troubles gynécologiques bénins et certains cancers du sein.

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 11:26

Le cancer du sein ne touche pas moins de 50 000 femmes par an.

Pour autant, les patientes ne doivent pas craindre d'avoir une vie sexuelle affectée après la maladie.

Parce qu'affirmons-le haut et fort :

oui, il y a une vie sexuelle après le cancer du sein.

 

 

 

1. 1 FEMME SUR 2 VOIT SA VIE SEXUELLE AFFECTÉE APRÈS LA MALADIE

Selon une étude* menée par les psycho-oncologues à l'Institut Curie, plus de la moitié des personnes interrogées présentent des difficultés ou une insatisfaction sexuelle qu'elles attribuent à la maladie, et ce parfois plusieurs années après l'arrêt de leur traitement.

En termes de chiffres, on note que 29% des femmes déclarent ne pas avoir d'activités sexuelles après la maladie.

Sur les 71% ayant une activité régulière, plus de la moitié exprime une altération du désir (58%) ou de la capacité à atteindre l'orgasme (71%). 20% ressentent une distance émotionnelle au sein du couple, 25% perçoit une peur des rapports sexuels chez leur partenaire et 65% estime ne pas avoir été suffisamment informées des effets du cancer et de ses traitements sur la sexualité.

*Étude menée grâce au soutien de l'entreprise Simone Pérèle par les psycho-oncologues de l'Institut Curie. Un questionnaire a donc été proposé à 850 femmes de 18 à 70 ans traitées pour un cancer du sein non métastatique, dans une période allant de 6 mois à 5 ans après leur traitement (hors hormonothérapie).

 

2. EN CAUSE : LES TRAITEMENTS ET L'IMAGE DE SOI DÉGRADÉE

Les traitements

Claire, 39 ans, a vécu le cancer du sein et témoigne "Les traitements sont terribles : je crois que perdre ses cheveux avec la chimio est ce qu'il y a de pire. Les cheveux sont importants pendant l'acte sexuel, l'homme les touche, les caresse. Et puis on retrouve un corps de petite fille après la maladie, c'est très déstabilisant."

L'avis du sexologue Gérard Leleu : les traitements sont de plus en plus efficaces mais comportent effectivement un ensemble d'effets indésirables et de séquelles qui peuvent persister plusieurs années. Ils coupent le désir. Ça peut durer longtemps. Les muqueuses sont affectées : le vagin est alors asséché et il faut passer par la lubrification pour parvenir à faire l'amour.

Les femmes se sentent mal dans leur peau
"C'est vrai que la femme ne se sent plus… femme. C'est très dur mais il faut se battre. J'ai accepté que mon image corporelle change et mon conjoint l'a accepté avec moi, explique Claire. Il faut s'aimer soi-même, faire tout un travail"

L'avis du sexologue Gérard Leleu : en effet, après un cancer du sein de nombreuses femmes se dévalorisent. La chirurgie donne une toute autre image de son propre corps. A partir du moment où les seins sont affectés, tout son corps se sent troublé. La femme subit comme une perte de féminité. "La femme n'ose plus montrer ses seins. Cette partie du corps, d'ordinaire ostentatoire, devient un complexe. Elle se sent mutilée".
La femme doit retrouver une grande confiance en elle. Il y a tout une reconstruction à faire, c'est certain.

 

3. LE SECRET POUR RETROUVER UNE VIE SEXUELLE ÉPANOUIE

L'amour !

Claire témoigne : "J'ai été très chanceuse je crois. Mon conjoint a tout compris, il a été formidable. Il ne faut surtout pas que l'homme évite sa compagne. Surtout, qu'il ne dise pas tout bêtement que ça "reviendra" alors que la femme souffre ! Non ! Il doit juste montrer qu'il comprend, qu'il accepte le changement. Le couple doit trouver ensemble un nouveau rythme en fonction de la fatigue, des semaines de traitement…"

L'avis de Gérard Leleu : le désir biologique est toujours là, donc l'envie de faire l'amour existe bel et bien. Il faut que l'homme prenne son temps et complimente sa femme. Souvent, l'homme se voit confronter à la maladie et prend peur. Il doit juste apprendre à se passer quelques temps d'une partie du corps de sa femme, si cela l'aide. Le désir l'emportera vite sur les réticences rencontrées. Quand on s'aime, ça prend le temps que ça prend mais on y arrive, insiste Gérard Leleu. Il faut se baser sur le capital amour du couple, trouver d'autres façons d'être ensemble et rester très proches.

 

4. COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR RETROUVER UNE VIE SEXUELLE ÉPANOUIE ?

"Si j'avais à chiffrer le temps qu'il faut pour retrouver une vie sexuelle à peu près "normale" ? Je la chiffrerais en termes d'acceptation tout simplement. Il faut le temps de l'acceptation. Quand on commence à être moins préoccupée, à se décharger, on se laisse aller au plaisir. Quand l'esprit se libère, qu'on passe une étape… Et le temps de l'acceptation peut être très rapide quand le conjoint est là, avec les bonnes paroles et les bons gestes. Ce fût mon cas et je le répète : l'amour est le secret du retour à une vie sexuelle épanouie. En tout cas aujourd'hui, on a toujours envie l'un de l'autre, même plus qu'avant !"

La réponse de Claire est aussi belle que pleine d'espoir : il y a bel et bien une vie sexuelle après le cancer du sein. Concrètement, Claire a mis à peu près trois mois à retrouver une vie sexuelle "normale", soit au bout de 3 ou 4 séances de chimiothérapie. Chaque femme y va de son propre rythme. Le temps de se reconstruire et d'accepter est différent pour chacune. Plus le couple dialogue et s'aime, mieux la vie intime s'épanouit de nouveau.

 

5. L'ACCOMPAGNEMENT DES FEMMES PAR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

Claire réagit : "Le corps médical ne nous parle pas des répercussions de la maladie sur notre vie intime. Leur métier, c'est d'être des techniciens de la santé, en quelques sortes. Et puis, ce sont souvent des hommes, ce qui explique peut-être une certaine gêne à en discuter. Du coup, on se sent seule dans son espèce ! Or on est toutes dans le même cas..."

L'avis de Gérard Leleu : il est vrai qu'aujourd'hui, on ne s'intéresse pas tellement au côté humain de la maladie, à l'après. Pour le corps médical, le principal c'est de guérir. C'est leur métier mais les femmes se sentent parfois bien seules après la maladie et face aux conséquences.
L'Institut Curie a décidé d'intervenir. Pour palier ce souci et aider les femmes à mieux vivre "l'après-cancer" des formations pour les professionnels de santé et des consultations spécifiques de psycho-oncologie pour les couples ont été mises en place, ce qui leur permet d'aborder les problématiques de sexologie (voir de fertilité) avec les patientes.

Plus d'infos :
Le site spécifique pour informer les femmes sur le cancer du sein : www.cancersdusein.curie.fr
Le site de l'Institut Curie : www.curie.fr

Un grand merci à Claire pour son témoignage extrêmement touchant et plein d'espoir.
Un grand merci à l'Institut Curie. Merci également au docteur Gérard Leleu pour ses précieux conseils et commentaires.

Mis à jour le Vendredi 29 Octobre 2010 sur le Clic  SITE

 

 

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 21:04

 

logoInfCancer

 

  • CE N'EST PAS RARE...

LES CHIFFRES

L'association cancer du sein et grossesse est définie par la survenue d'un cancer du sein durant la grossesse ou durant l'année suivant l'accouchement.
Il s'agit d'un évènement rare mais qui devient plus fréquent du fait de grossesses de plus en plus tardives, et notamment de la première grossesse.
Les statistiques révèlent qu’un cancer du sein est diagnostiqué chez environ 3 000 femmes enceintes ou en cours d'allaitement. Ceci représente, en France, environ 750 cas par an.
 L'âge moyen de survenue de la maladie se situant entre 31 et 35 ans, ces cancers doivent faire évoquer une prédisposition génétique et une consultation d'oncogénétique vous sera proposée.

CE QUI EST ÉTABLI SCIENTIFIQUEMENT...

- Une influence de la grossesse sur l’évolution du cancer

Elle est très souvent discutée mais plusieurs études récentes ont montré qu’à âge et à stade égaux, le pronostic de ces cancers n’est pas modifié significativement.
La plupart de ces études soulignent que ces cancers se caractérisent par les mêmes types histologiques qu'en dehors de la grossesse. Cependant, elles notent, une fréquence plus élevée des cancers inflammatoires, de cancers avec un grade histo-pronostique (sbr) plus élevé, par un envahissement ganglionnaire plus fréquent et par une évolution métastatique plus fréquente.

- Il ne faut pas oublier que la grossesse exerce une influence indirecte...

Sur la précocité du diagnostic
Les modifications du sein peuvent retarder le diagnostic.
La lecture des clichés de mammographie dans les cancers du sein est parfois délicate et certaines explorations radiologiques ou isotopiques sont impossibles Ceci explique que 65 à 90 %, selon les études, des cancers chez les femmes enceintes sont diagnostiqués à un stade II et III contre 45 à 66 % chez les témoins non enceintes.
Lorsque le diagnostic est posé avant la douzième semaine et que le traitement chirurgical n'est pas possible, la préservation de la grossesse entraîne un retard thérapeutique.

Le traitement diffère peu de celui hors grossesse  mais la grossesse n’autorise pas certains traitements..
La chirurgie, tumorectomie ou mastectomie avec curage axillaire, si à distance du terme, il n’y a pas de contre-indication, les interventions le sont au cours du troisième trimestre.
La chimiothérapie ne pourra être entreprise qu'après le 1 er trimestre de grossesse car elle fait courir un risque pour l’enfant à naître. Ce risque dépend des drogues utilisées, maximal avec les antifolates, les antipuriques et les alkylants, et surtout de la période d’administration.
L'hormonothérapie est contrindiquée car tératogène.
La radiothérapie implique un risque tératogène qui est majeur pendant l’organogenèse. Le risque mutagène apparaît dès la dose de rayons de 0,2 Gy. L’irradiation sous-diaphragmatique et les radio-isotopes sont donc contre-indiqués. Au-dessus du diaphragme, une radiothérapie est envisageable après le premier trimestre, et une cobaltothérapie focale lors du troisième trimestre.

 

LE PRONOSTIC


- Pour la mère


Le pronostic maternel est globalement plus défavorable, étant donné le retard au diagnostic, donc un stade plus avancé, et l'association plus fréquente avec les formes familiales des mutations BRCA1 ou BRCA2 .
Dans la majorité des cas, l'interruption de grossesse ne modifie pas le pronostic.

- Pour l'enfant à naître

Aucun effet néfaste direct du cancer sur le fœtus n’a été documenté. Aucun cas de transmission de la maladie au fœtus n’est rapporté. Le taux de malformation est identique à celui de la population générale, s’il n’y a pas eu exposition à la chimiothérapie au cours du premier trimestre.

 

  • LES OPTIONS DE TRAITEMENT

LA RADIOTHERAPIE

Le champ d’irradiation concerne le sein, la paroi thoracique et les aires ganglionnaires.
Durant les deux premières semaines, le risque de l’irradiation est la fausse couche spontanée.
Entre deux et huit semaines le risque fœtal est malformatif.
Après huit semaines, le fœtus est à risque de retard psychomoteur et l’enfant à naître aurait un risque accru de présenter un cancer durant sa vie. De ce fait, cette option n'est pas recommandée.


LA CHIRURGIE

La biopsie du sein et la mammectomie sont, elles, sans danger pour la mère et le fœtus.
Le traitement conservateur du sein (tumorectomie et radiothérapie) n'est pas considéré comme une option si le traitement ou une partie du traitement ne peut pas être retardé jusqu'à ce qu'il soit sans danger pour le bébé.

 

LA CHIMIOTHÉRAPIE

Jusqu'à récemment, on pensait que la chimiothérapie était dangereuse pour le fœtus et donc contre-indiquée.

L’effet tératogène des agents anticancéreux est majeur au premier trimestre, contre-indiquant leur utilisation pendant le premier trimestre. De plus, durant le premier trimestre, le risque d’avortement spontané ou de malformations est supérieur à 17 % tandis qu'au cours du troisième trimestre, il est de moins de 1,5 %.
Plusieurs études récentes ont montré que la chimiothérapie au cours du deuxième et du troisième trimestre (entre le quatrième mois jusqu'au neuvième mois) n'augmente pas le risque d'anomalies à la naissance ou de bébés mort-nés.

Quels médicaments ?

De nombreuses études ont montré que l'épirubicine, du protocole FEC et les taxanes, des protocoles TAC, pouvaient être utilisés sans aggravation des risques liés à ces médicaments.

 

Quelques stratégies thérapeutiques

  • Tumeur T1 à T4a–c, N0 ou N1

 

  • La chirurgie identique à celle de la femme non enceinte excepté le prélèvement du ganglion sentinelle
  • S’il y a indication de chimiothérapie, l’âge de la grossesse sera l’élément décisif :
    • Au premier trimestre : l’interruption de la grossesse sera proposée pour mettre en route au plus vite la chimiothérapie
    • Au deuxième trimestre : une interruption de grossesse est parfois souhaitée par la patiente avant la mise en route de la chimiothérapie, sinon chimiothérapie selon le protocole FEC
    • Au troisième trimestre : l’accouchement sera provoqué dès la maturité fœtale puis chimiothérapie. S’il y a indication de radiothérapie et d’hormonothérapie, elles seront mises en œuvre après l’accouchement.
  •  

  • T4d
    • Au premier trimestre : la grossesse sera interrompue avant la chimiothérapie
    • Au deuxième trimestre : deux options seront discutées
      • Interruption de grossesse puis chimiothérapie
      • Chimiothérapie et continuation de la grossesse
    •  

    • Au troisième trimestre : l’accouchement sera provoqué à maturité fœtale pour mettre en route la chimiothérapie rapidement
    • Le traitement locorégional sera proposé secondairement
  • POUR EN SAVOIR PLUS ...

CALG

Le Centre de Référence
Cancer et Grossesse


Il a été créé en France en 2008 pour optimiser la prise en charge des patientes chez qui un cancer est découvert lors de leur grossesse. Sur le site Internet, vous trouverez des réponses à la plupart des questions que vous vous posez...

Hôpital Tenon - 4 rue de la Chine 75020 Paris
Tél. 01 56 01 60 19
Courriel : cancer.grossesse@tnn.aphp.fr


Témoignage : « j’ai appris mon cancer pendant ma grossesse »

http://www.la-maison-du-cancer.com/magazine/les-chambres/les-parents/j-ai-appris-mon-cancer-pendant-ma-grossesse


Mise à jour

12 avril 2012 

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 16:18
[ Publié le 18 avril 2012 ]

 

L’essentiel du problème va concerner les patientes ayant été traitées pour un cancer du sein. La contraception sera en effet inutile chez une patiente traitée pour un cancer de l’ovaire ou de l’utérus qui aura généralement nécessité une chirurgie suppressive ne permettant plus de grossesse. Ce n’est qu’en cas de cancer de l’ovaire de stade Ia(1), traité par une annexectomie(2) unilatérale, qu’une pilule pourra être utilisée en attendant un désir de grossesse. Quant au cancer du col utérin in situ ou en cas de dysplasies traitées, ce ne sont pas des contre-indications à la pilule.

 

La contraception après un cancer du sein

La survenue d’une grossesse après un cancer du sein ne modifie pas le pronostic de la maladie. La grossesse sera donc possible, et la contraception doit être parfaitement réversible.

 

  • Modalités :

Le choix d’une méthode sera fait avec la patiente, en fonction de son âge, de ses antécédents : nombre d’enfants, antécédents pathologiques dépistant une contre-indication à l’une des méthodes envisagées, des données de son examen clinique, gynécologique et général, des relations du couple et de la fréquence des rapports sexuels. La sexualité est fréquemment perturbée par la maladie, mais souvent de façon temporaire. La prescription contraceptive est donc nécessaire, et constitue souvent un bon moyen pour permettre à la femme d’aborder des problèmes sexuels ou conjugaux. Le choix dépendra également du psychisme de la femme, de ses préférences et de sa capacité à la bonne observance de la contraception.

 

  • Méthodes locales :

On dispose actuellement d’un vaste choix de crèmes et d’ovules spermicides, associés ou non à un diaphragme ou d’éponges imprégnées de crème. S’y ajoutent les préservatifs masculins et même les préservatifs féminins. Ces méthodes sont théoriquement séduisantes chez les femmes atteintes d’un cancer du sein, car totalement inoffensives et sans aucune interaction avec la maladie ni avec son traitement. Leurs inconvénients sont réels : l’astreinte d’utilisation est parfois mal acceptée par les femmes ; l’efficacité n’est pas suffisante, en particulier dans ce contexte ; elles sont souvent onéreuses et non remboursées par la Sécurité sociale. On les choisira à condition de bien en expliquer l’utilisation (utilisation systématique, règles d’hygiène...), si la femme les réclame, si les rapports sexuels sont peu fréquents, si la femme a plus de 40 ans et surtout si les autres méthodes sont contre-indiquées.

 

  • Dispositif Intra-Utérin :

Les dispositifs intra-utérins en cuivre sont, à notre avis, la contraception en règle la plus adaptée aux femmes atteintes d’un cancer du sein. Leur utilisation est en effet facile et généralement bien tolérée, sans répercussion sur le cycle hormonal pour les D.I.U. au cuivre et sans interaction avec les traitements proposés.

 

Concernant le cancer du sein, il est plus prudent d’éviter le DIU au lévonorgestrel, même si nous n’avons aucune donnée de certitude sur le sujet. C’est donc le principe de précaution qui nous fera ne pas poser de DIU au levonorgestrel après un cancer du sein, en raison de son caractère hormonal.

 

  • Contraception hormonale :

Elle reste contre-indiquée après un cancer du sein, même si la preuve de sa nocivité n’a jamais été démontrée.

 

  • Stérilisation, encore appelée contraception définitive

La contraception définitive peut être envisagée chez une patiente ayant eu un cancer du sein comme chez les autres femmes. Une période de réflexion est conseillée et on choisira actuellement de manière préférentielle la méthode Essure®.

 

En conclusion

La contraception chez les femmes atteintes d’un cancer du sein est toujours nécessaire et doit être réversible, car actuellement la grossesse n’est pas contre-indiquée après avoir eu un cancer du sein. En effet, toutes les études montrent qu’elle n’augmente pas le risque, voire qu’elle le diminue. On préférera conseiller d’attendre 3 ans après la fin des traitements pour laisser passer le pic des rechutes précoces qui surviennent dans ces trois premières années. Pour les cancers du sein de bon pronostic, aucun délai n’est justifié.

 

À l’heure actuelle, les répercussions exactes de la contraception hormonale sur le cancer du sein restent mal connues. On préférera donc une contraception mécanique : D.I.U. au cuivre en l’absence de contre-indications, ou les contraceptifs locaux en prenant le temps d’en expliquer l’utilisation qui doit être parfaite pour une efficacité acceptable.

 

 

 

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:38

 

 

logoFrance5 Allodocteurs

 

rédigé le 16 février 2012 par La rédaction d'Allodocteurs.fr, mis à jour le 17 février 2012

 

L'équipe du Pr. Philippe Morice, chirurgien gynécologique à l'Institut de cancérologie Gustave-Roussy (IGR) a coordonné pour la revue The Lancet, un dossier sur la prise en charge des femmes enceintes atteintes d'un cancer. Désormais, la grossesse n'a plus besoin d'être systématiquement interrompue.

 

http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-la-grossesse-peut-etre-menee-a-terme-malgre-un-cancer-6145.asp?1=1

 

Dès 2007, la France a été le premier pays au monde à publier des référentiels de bonnes pratiques sur la prise en charge des cancers du col de l'utérus, de l'ovaire et du sein pendant la grossesse. L'Institut Gustave-Roussy (IGR) étant l'un des trois centres français de référence dans ce domaine, l'équipe du Pr. Philippe Morice, chirurgien gynécologique, a été choisie par The Lancet pour coordonner un dossier sur "Cancer et grossesse". 

 

 

"Les décisions concernant le meilleur traitement du cancer chez une femme enceinte sont souvent difficiles, car elles relèvent parfois d'un conflit entre le bien-être de la mère en lui offrant les mêmes chances de guérison que (…) si elle n'était pas enceinte et celui du fœtus, en préservant la grossesse", présente le chirurgien.

Plus spécifiquement, son équipe a rédigé l'article sur les cancers gynécologiques. Les éléments clefs des arbitrages y sont résumés. Pour un cancer du col de l'utérus par exemple, le traitement peut attendre l'accouchement en cas d'un diagnostic précoce. S'il est plus tardif, la grossesse ne peut pas toujours être préservée lorsqu'une radiothérapie et une chimiothérapie s'imposent.

Lorsque l'ovaire est touché, tout dépend de la nature du cancer, de son étendue et du terme de la grossesse. La chimiothérapie ne peut pas être utilisée avant la huitième semaine de grossesse car elle entraine des dommages sur le fœtus, mais les données scientifiques suggèrent qu'elle pourrait être utilisée durant le deuxième et le troisième trimestre sans provoquer d'anomalie congénitales.

"Les données sur les effets de l'exposition des fœtus ou des nouveaux-nés à la chimiothérapie sont rares. Des grandes séries sont attendues, notamment pour évaluer les effets à long-terme de ces traitements", explique le Pr. Morice. Il reste donc à poursuivre les travaux dans ce domaine, mais les équipes insistent d'ores et déjà sur les progrès réalisés qui permettent de ne plus considérer le cancer pendant la grossesse comme une "fatalité".

En savoir plus

 

http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-la-grossesse-peut-etre-menee-a-terme-malgre-un-cancer-6145.asp?1=1

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:38

 

 

 

logo Villejuif petit

 

 

Le Pr Philippe Morice, chirurgien gynécologique à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) de Villejuif a coordonné la rédaction d’un dossier spécial ayant pour thème « Cancer et grossesse » (1), publié le 10 février 2012, dans la revue scientifique Lancet.

Ce dossier, composé d’un éditorial et de trois articles, fait le point sur les avancées récentes concernant la prise en charge pour des femmes enceintes atteintes de cancer gynécologique (col de l’utérus ou ovaire), du sein ou hématologique.

Le Pr Philippe Morice et son équipe signent l’article « Gynaecological cancers in pregnancy » (2) et participent à l’éditorial « Cancer in pregnancy : a challenging conflict of interest » (3).

L’un des faits marquants de ce dossier est la finalisation de recommandations concernant le traitement des cancers du col utérin, de l’ovaire et du sein qui tend de plus en plus vers une préservation de la grossesse, quand cette stratégie n’impacte pas le pronostic des patientes en ce qui concerne leur cancer.

Il y a moins de vingt ans, l’attitude la plus souvent proposée dans cette situation était d’interrompre la grossesse pour pouvoir ensuite traiter le cancer, considérant que l’administration de chimiothérapie était contre-indiquée pendant la grossesse.

« Les décisions concernant le meilleur traitement du cancer chez une femme enceinte sont souvent difficiles car elles relèvent parfois d’un conflit entre le bien-être de la mère en lui offrant les mêmes chances de guérison qu’elle aurait si elle n’était pas enceinte et celui du foetus, en préservant la grossesse », explique le Pr Philippe Morice.

L’association cancer et grossesse n’est pas une situation si rare et peut atteindre jusqu’à un cas pour mille. Dans les pays industrialisés où l’âge de la grossesse est de plus en plus tardif, ce chiffre pourrait augmenter car d’une façon générale, le risque de cancer augmente avec l’âge. Les cancers les plus fréquents dans cette situation sont les cancers du sein, du col de l’utérus, les cancers hématologiques et les mélanomes. Les femmes enceintes n’ont pas plus de risque d’avoir un cancer que les autres.

L’Institut Gustave Roussy est l’un des 3 centres coordinateurs au niveau national pour les cas de cancer et grossesse (avec l’hôpital Tenon et l’hôpital Cochin), au sein du réseau Cancer associé à la grossesse (CALG) (4). Ce réseau permet, à l’échelle nationale, de partager les informations sur les cas de cancers associés à la grossesse et d’avoir une idée précise de l’épidémiologie de cette situation, de proposer dans le cadre de ce réseau des comités multidisciplinaires labellisés « cancer et grossesse » pour conseiller au mieux les praticiens et enfin de réaliser des travaux de recherche cliniques ou plus fondamentaux liés à cette situation.

En 2007, la France a été le premier pays au monde à publier des référentiels de bonnes pratiques concernant la prise en charge des cancers du col utérin, de l’ovaire et du sein pendant la grossesse, diffusés à l’échelon national et en langue anglaise.

L’équipe du comité de gynécologie de l’Institut Gustave Roussy traite dans l’article « Cancers gynécologiques pendant une grossesse » les deux types de cancers gynécologiques les plus fréquents : le cancer du col de l’utérus et le cancer de l’ovaire.

 

Cancer du col de l’utérus

Les auteurs expliquent que la décision thérapeutique dépend principalement de 4 critères : l’évolution locale de la maladie (taille et stade), l’atteinte ganglionnaire, le terme de la grossesse et le sous-type histologique.

A un stade précoce, les deux facteurs à prendre en compte sont la taille de la tumeur (et le stade) et l’atteinte ganglionnaire. Chez les patientes avec une tumeur de petite taille et sans atteinte ganglionnaire, le report du traitement (jusqu’à la maturité du foetus) après l’accouchement peut être envisagé, avec un suivi clinique et radiologique rigoureux et régulier.
Le traitement des patientes avec un cancer du col utérin localement avancé (stade II ou plus), est controversé et doit être discuté au cas par cas.

Les deux options sont : une chimiothérapie néo-adjuvante (avant la chirurgie) avec préservation de la grossesse, ou une radio-chimiothérapie concomitante. Cette option a probablement de meilleure chance de contrôler la tumeur mais nécessite l’arrêt de la grossesse.

 

Cancer de l’ovaire

Différents types de pathologies malignes de l’ovaire peuvent apparaitre pendant une grossesse et leur traitement dépend : du diagnostic (sous-type histologique, différentiation de la tumeur et atteinte ganglionnaire), du stade de la tumeur, et du terme de la grossesse.

Pour les cancers de l’ovaire avec atteinte du péritoine (enveloppe des organes de l’abdomen) ou les stades précoces de haut-risque, la chimiothérapie néo-adjuvante avec préservation de la grossesse est une alternative thérapeutique à discuter au cas par cas.

S’il est connu que la chimiothérapie ne peut pas être utilisée avant la huitième semaine de grossesse car elle entraine des dommages sur le foetus, les données scientifiques suggèrent qu’elle pourrait être utilisée durant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse sans provoquer d’anomalies congénitales.

Les auteurs soulignent que ces grossesses comportent le risque de naissance prématurée, naturelle ou induite, associée à un faible poids de naissance et nécessite un suivi médical très particulier. Le Pr Philippe Morice conclut en ajoutant : « Les données sur les effets de l’exposition des foetus ou des nouveau-nés à la chimiothérapie sont rares. Des grandes séries sont attendues, notamment pour évaluer les effets à long-terme de ces traitements ».

Cette série d’articles souligne donc les avancées importantes dans ce domaine acquises en particulier lors de cette dernière décennie. Comme le souligne l’éditorial, cette situation de cancer associé à la grossesse ne doit plus être considérée comme une « fatalité », elle doit relever d’une « concertation pluridisciplinaire en cancérologie », regroupant dans ce contexte particulier chirurgiens oncologues, gynécologues obstétriciens, oncologues médicaux, néonatologistes, radiothérapeutes, radiologues et psychologues. Ces « experts » doivent essayer de résoudre, ensembles, l’équation complexe de la préservation de la grossesse quant elle est possible et de l’optimisation des chances de guérison chez la mère.

 

Notes

(1) Series « Malignancies in Pregnancy » - Lancet 2012; 379: 558–87
(2) « Gynaecological cancers in pregnancy » - Lancet 2012; 379: 558–69
Philippe Morice, Catherine Uzan, Sebastien Gouy, Claire Verschraegen, Christine Haie-Meder - Institut Gustave Roussy
(3) « Cancer in pregnancy: a challenging conflict of interest » - Lancet 2012; 379: 495-496
Philippe Morice, Catherine Uzan, Serge Uzan- Institut Gustave Roussy, Hôpital Tenon
(4) www.cancer-et-grossesse.fr

 

 

Plus d'informations

Contact presse : Chloe Louys, service de presse IGR.

Tél : 01 42 11 50 59 / 06 17 66 00 26 . E-mail : chloe.louys@igr.fr

Le site de l'Institut Gustave Roussy

 

 

 


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