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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 09:47

Leslie est une jeune infirmière qui se retrouve désormais « de l'autre côté de la barrière » en tant que patiente. Elle a donc décidé de partager ces deux différentes expériences sur son blog.

 Son billet du jour est consacré au Port-a-cath (PAC) ou chambre implantable.

chambre implantable témoignage d'une patiente infirmière

Le Port-a-Cath : la pose, les complications, la ponction, le quotidien

Lorsque l’on doit avoir une chimiothérapie anticancéreuse par voie intraveineuse, il est conseillé de se faire poser un PAC (prononcez « pack », oui comme pour la bière). Pourquoi, comment et à quoi cela sert, c’est ce que je vais essayer d’expliquer.

Qu’est ce qu'un PAC et de quoi a-t-il l'air ?

C’est l’une des formes de cathéter de voie centrale. Il se présente sous la forme d'un petit boîtier qui sera mis sous la peau et relié à un cathéter placé dans une veine (jugulaire ou sous clavière) rejoignant la veine cave supérieure (grosse veine atteignant le cœur).

Pourquoi doit-on en avoir un ?

Pour plusieurs raisons :

  • les produits de chimiothérapie sont des produits « agressifs » et leur injection répétée dans les veines des bras (veines périphériques) qui sont plus fines et plus fragiles que les vaisseaux centraux (plus gros et plus profonds) finiraient par les abîmer ;
  • une fois ce cathéter mis en place, il va le rester jusqu’au moment où on n’en aura plus besoin. Lors des cures de chimiothérapie, l’infirmier(e) aura simplement à piquer dedans, ce qui évite les traumatismes des veines du bras si on avait à piquer dedans à chaque cure.

Le Port-a-Cath en vidéo

Comment se passe la pose du PAC ?

C’est un chirurgien qui pose le PAC au bloc opératoire, la plupart du temps sous anesthésie locale. Pour certaines personnes il peut être conseillé de le faire sous anesthésie générale. Dans ce cas, une courte hospitalisation peut être nécessaire afin de surveiller les risques liés à l’anesthésie. La veille de la pose, il peut être demandé au patient de prendre une douche antiseptique à son domicile. Le jour J, le patient doit de nouveau prendre une douche antiseptique chez lui ou au sein de l'établissement (selon le protocole). Si le patient dispose de traitements particuliers, le médecin a dû indiquer au préalable s'ils doivent être pris ou non. Selon le protocole de l’établissement il peut être demandé au patient d’être à jeun quelques heures avant le geste, mais en général, comme il s’agit d’une anesthésie locale, ce n’est pas nécessaire.

La pose du PAC effectuée sous anesthésie locale permet d’être réalisée en ambulatoire. Le patient arrive le matin (ou la veille selon les établissements). Viennent ensuite les formalités administratives puis la préparation en chambre (prise des paramètres : tension, pulsations, température, douche antiseptique si non faite à domicile, dépilation du torse si nécessaire, tenue…). Puis, il passe au bloc pour environ 30 minutes/1 heure. Enfin, le patient retourne en chambre et, dès que tout est bon après une courte surveillance et accord du chirurgien, il peut rentrer chez lui. Au bloc, je me souviens avoir senti les piqûres d’anesthésie mais une fois que le produit a agi, je ne ressentais plus que les sensations sans la douleur. En fin d’opération, on vérifie que le cathéter est bien en place avec une radio du thorax.

Le patient aura normalement 2 petites plaies : une qui a servi à l’insertion du cathéter dans la veine et une plus grande au niveau de l’insertion du boîtier sous la peau. Là encore, selon les protocoles, le patient aura soit des fils résorbables ou à faire retirer par un(e) infirmier(e), soit de la colle biologique (et dans ce cas là, il n’y a rien de particulier à faire). L’infirmier expliquera selon le cas comment doit être refait le pansement et au bout de combien de temps s’enlèvent les fils. Personnellement j’ai eu de la colle biologique avec un pansement en spray par dessus et j’ai trouvé ça vraiment bien. Il n’y a pas de pansement à refaire, la pellicule finit par s’enlever au bout de 6 à 7 jours et au niveau de la cicatrice, j'ai juste un trait tout fin.

Quelles sont les complications possibles au niveau du PAC ?

Les complications sont RARES, mais voici celles qui peuvent arriver « le plus souvent » à  la suite de l’intervention :

  • présence d’un hématome : souvent sans gravité, il suffit de le surveiller mais normalement il disparaît après quelques jours ;
  • pneumothorax : écoulement d’air dans la cavité pleurale. S'il est faible, une simple surveillance sera effectuée. S'il est plus important, un drain sera mis en place pour évacuer l’air pendant plusieurs jours ;
  • mauvaise position du cathéter : détectée à la radio de vérification faite au bloc, le repositionnement se fait directement par le chirurgien ;
  • infection : surveiller l’absence de frissons, fièvre, de rougeur ou d’écoulement au niveau des plaies… En cas de problème, le patient doit contacter immédiatement son médecin.

Des complications ultérieures peuvent également survenir :

  • obstruction du cathéter : le cathéter peut se boucher (à cause des médicaments injectés et mal « rincés », d’un caillot de sang…). Dans ce cas, les médecins tenteront de le déboucher, mais si cela ne fonctionne pas, il faudra le changer ;
  • infection : elle peut être locale (simplement au niveau de la peau ou du boîtier) mais elle risque de s'engager dans la voie centrale et de devenir une infection généralisée (septicémie). En plus de bonnes règles d’hygiène, il faut aussi surveiller l’absence de rougeur, douleur ou gonflement au niveau du boîtier, ainsi que la présence de fièvre, frissons… ;
  • extravasation  : cela arrive pendant que la perfusion est en train de couler. Le produit de chimiothérapie, au lieu de couler dans la veine, s’infiltre dans les tissus environnants. Cela peut être dû à une désunion entre le boîtier et le cathéter, une mauvaise ponction ou au déplacement de l’aiguille. Si c’est pris en charge rapidement, il peut n’en résulter qu’un gonflement douloureux et rouge. Mais, si l’écoulement est plus important, cela peut aller jusqu’à la nécrose (mort) des tissus.

La ponction dans le PAC

La ponction se fait de façon stérile, après une asepsie de la peau en quatre temps (nettoyage, rinçage, séchage, antiseptique). L'infirmier(e) pique dans le PAC à l’aide d’une aiguille de Huber (aiguille spéciale pour les chambres implantables). Lors du geste, l’infirmier(e) maintien le PAC pour qu’il ne bouge pas. Il/elle demande au patient de prendre une grande inspiration et de bloquer. A ce moment là il/elle pique bien au centre, perpendiculairement à la peau et bien au fond jusqu’à la « buttée » de l’aiguille. Il/elle s’assure que le produit passe correctement dans le cathéter, protège l’aiguille à l’aide d’une compresse et d’un pansement transparent, puis branche la perfusion. Une fois la perfusion terminée, l’infirmier(e) déconnecte la perfusion, retire le pansement, puis l’aiguille et laisse un petit pansement enlevable quelques heures plus tard.

Pour ma part au niveau des sensations : lorsqu’on pique, ça me fait aussi mal qu’une prise de sang et une fois que l’aiguille est bien en place, je la sens mais ce n’est pas douloureux. Lorsqu’on l’enlève je ne trouve pas ça douloureux non plus. Mais nous avons chacun notre sensibilité et notre tolérance. Si cela est douloureux, le médecin peut prescrire des patchs qui anesthésient la peau localement. Ils sont à poser une à deux heures avant le geste pour une efficacité optimale.

Le PAC au quotidien

Une fois la cicatrisation complète, on peut reprendre des bains, aller à la piscine, faire du sport (à part pour quelques exceptions comme les sports trop violents ou pouvant tirer sur le PAC (golf), ou la plongée pour des questions de pressions), et on ne sonne pas aux portiques (enfin normalement:) ). En gros le PAC ne change pas grand chose au quotidien. Son seul inconvénient, c’est qu’il peut être perçu par certain(e)s comme un « stigmate » de la maladie, surtout en été lorsque l’on porte des décolletés ou si l'on se promène en maillot de bain.

Pour ma part, je l’ai toujours assumé. Il faut dire aussi que j’ai toujours aimé ce qui touche aux modifications corporelles (tatouages, piercings…). Du coup, ça ne m’a pas dérangée plus que cela. En général, quand les gens me demandent « c’est quoi ça ? » en le pointant du doigt, je leur réponds simplement « j’ai un cancer et ça comme tu dis, c’est ce qui me permet d’avoir mes traitements de chimiothérapie ». Bon j’avoue ça met souvent les gens mal à l’aise sur le coup, mais ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ?

Mon PAC fait partie de moi pour le moment et même s’il déforme quelque peu mon corps, il est là pour me permettre de continuer à me battre. Je le vois comme une arme et non comme une faiblesse.

 

Lesliehttp://www.pink-loutre.com/

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 09:52

Un antidépresseur s’avérerait efficace pour diminuer les douleurs que ressentent certains patients après une chimiothérapie.


PERFUSION.jpgDans certains cas, la chimiothérapie provoque des effets secondaires douloureux affectant le système nerveux pouvant nécessiter l'arrêt temporaire du traitement.

Alors qu'il n'existe aujourd'hui aucun traitement contre ces troubles d'origine neurologique, des médecins américains montrent qu'un antidépresseur permet de diminuer les douleurs.


L'équipe américaine du Dr Eden Lavoie Smith, de l'université du Michigan (États-Unis), a cherché à améliorer la qualité de vie des patients atteints par ces affections nerveuses entraînées par la chimiothérapie ; elles peuvent entraîner tremblements, fourmillements, crampes et douleurs inhabituelles, semblables à des brûlures ou des décharges électriques et se maintenir des mois, voire des années après l'arrêt du traitement antitumoral.

Pour cela, elle a évalué l'intérêt d'un antidépresseur, la duloxétine, prescrit aujourd'hui contre les douleurs liées à laneuropathie diabétique.

Dans le cadre d'un essai clinique de phase III, plus de 100 patients ont suivi ce traitement pendant 5 semaines, alors qu'un groupe équivalent était traité par un placebo.

La baisse d'intensité de la douleur, évaluée sur une échelle graduée de 0 à 10, était plus marquée dans le groupe soigné par la duloxétine que par le placebo.

Cette diminution des douleurs, observée dès la troisième semaine de traitement, se traduit par une amélioration de la qualité de vie des patients, bien que certains patients aient témoigné d'effets secondaires modérés (fatigue, insomnie, nausées).

Ce traitement pourrait ainsi intégrer la prise en charge des patients traités par chimiothérapie.

G. F.


Source : E.M. Lavoie Smith et al. Effect of duloxetine on pain, function and quality of life among patients with chemotherapy-induced painful peripheral neuropathy. Journal of the American Medical Association. 2013;309(13):1359-67.

Dernière mise à jour : 08-04-2013

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 07:30

      logoInfCancer

 

RENDRE LA CHIMIOTHERAPIE PLUS PERFORMANTE

LES MODALITÉS D’ADMINISTRATION 

La chimiothérapie du traitement du cancer du sein est maintenant plus efficace, mais plus toxique.  
Le standard, il y a 10 ans, était le FEC50 administré toutes les 3 semaines. Aujourd’hui, les nouveaux protocoles de chimiothérapie sont : 

  • Plus intensifs (2001), FEC100 qui entraîne une réduction du risque relatif de décès de 35 %
  • Plus denses (2003), dans ce cas la chimiothérapie est administrée toutes 2 semaines au lieu de toutes les 3 semaines ce qui aboutit à une réduction du risque relatif de décès de 32 %
  • A base de taxane TAC (2003), une réduction du risque relatif de décès de 30 %



UNE TOLÉRANCE OPTIMISÉE

La réduction des effets secondaires de la chimiothérapie est un autre domaine d'études actives. Des essais thérapeutiques sont en cours pour définir le rôle des facteurs de croissance des globules blancs dans le traitement et la prévention de la baisse du taux de globules blancs qui est un effet secondaire important de la chimiothérapie. 
Les fortes doses de chimiothérapie et la transplantation de cellules souches de moelle osseuse ou de sang périphérique ont fait l’objet d’études importantes. L'utilisation de médicaments à des doses plus élevées suivie de transplantation de cellules souches venant de la moelle osseuse fait l'objet d'essais thérapeutiques contrôlés. Les résultats d'études récentes indiquent qu'une chimiothérapie à fortes doses avec transplantation de cellules souches n'est pas plus efficace qu'une chimiothérapie à dose normale. De plus, cette technique entraîne des effets secondaires plus sérieux. Actuellement, les patientes ne devraient être soumises à ce traitement que si elles participent à un essai thérapeutique. 

DE NOUVELLES OPTIONS EN TRAITEMENT ADJUVANT 

Des nouvelles associations de médicaments de chimiothérapie sont actuellement testées au cours d'essais thérapeutiques. Les principales recherches portent sur 

  • Le docétaxel (Taxotère™),
  • La gemcitabine (Gemzar™),
  • L'irinotécan (Campto™).


D'autres essais thérapeutiques comparent l'efficacité de la chimiothérapie néoadjuvante (administrée avant les traitements comme la chirurgie et la radiothérapie) et la chimiothérapie adjuvante (administrée après). 


Génération      
1ère génération CMF FEC 50 CA
2ème génération CAF ou CEF 
FAC 
(A=adriamycine ; E=épirubicine)
FEC 100 CA x 4 puis P toutes les 3 semaines x 4
3ème génération DAC 
(Docetaxel)
FEC 100 x 3 puis D x 3 
FEC x 4 puis P hebdomadaire x 8 
(P = paclitaxel)
CA x 4 puis P tous les 15 jours x 4


DE NOUVELLES MOLÉCULES

LES NOUVELLES FORMES DE PACLITAXEL 

De nouvelles formes de paclitaxel, soit fusionnées avec des protéines, soit pégylées qui ne contiennent plus de Crémaphor™ comme solvant, devraient être beaucoup plus maniables et mieux tolérées. 
La forme pégylée du paclitaxel (Taxol™), l’Abraxane™, est déjà homologuée aux USA et en Europe pour le traitement des formes avancées de cancer du sein. 

L’IXABEPILONE (IXEMPRA™) 

Cette molécule appartient à la famille des épothilones, molécules proches, en ce qui concerne leur mode d’action, des taxanes. 
Elle est active en perfusions intraveineuses et nécessite une prémédication du même type de celle utilisée pour les taxanes. 
Ce médicament n'est homologué qu'aux USA pour le traitement des cancers du sein métastatiques résistants aux autres médicaments, y compris le Taxotère™ et le Taxol™. Il s’utilise seul ou en association avec la capécitabine (Xéloda™).

ERIBULINE (HALAVEN™) 

L'éribuline est une molécule dérivée d'une éponge de mer et dont les propriétés sont voisines de celles des taxanes. 
Les résultats d'une étude de phase 3 a montré que cette molécule permet d'améliorer la médiane de survie globale par rapport au traitement standard des cancers du sein métastatiques lourdement prétraités.
Il est homologué en Europe et en France..."en monothérapie dans le traitement des patients atteints d’un cancer du sein localement avancé ou métastatique, dont la maladie a progressé après au moins deux protocoles de chimiothérapie pour le traitement du stade avancé. Le traitement antérieur doit avoir comporté une anthracycline et un taxane sauf chez les patients ne pouvant pas recevoir ces traitements".


MISE À JOUR

14 décembre 2012

 

Clic VOIR LE SITE

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 09:32

 

LA CHIMIOTHÉRAPIE

VOS QUESTIONS LÉGITIMES (LISTE NON EXHAUSTIVE)

 

  • Pourquoi dois-je suivre une chimiothérapie ?
  • Quels sont les avantages d’une chimiothérapie ? Y a-t-il d’autres traitements possibles pour mon type de cancer ?
  • Quels sont les risques d’une chimiothérapie ? Quels sont les effets secondaires possibles ? Quels sont ceux qui doivent être signalés aussitôt ?
  • Quels médicaments vais-je recevoir ? 
  • Comment m'administrera-t-on la chimiothérapie ? Où vais-je recevoir mon traitement ?
  • Quelle est la durée de mon traitement ?

 

 

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C'EST UN TRAITEMENT SYSTÉMIQUE DU CANCER


DE QUOI S'AGIT-IL ? 

 

La chimiothérapie tiens une place très importante dans le traitement des cancers du sein. Depuis son introduction dans les schémas thérapeutiques, elle a amélioré fondamentalement le pronostic de la maladie. 
C’est un traitement du cancer à base de médicaments qui ont pour but de détruire les cellules cancéreuses. Ils peuvent être administrés par voie intraveineuse ou par voie orale. Les médicaments circulent dans le sang pour atteindre les cellules cancéreuses dans le corps tout entier. 

 

PLUSIEURS MEDICAMENTS...  

 

Une association de médicaments anticancéreux est généralement plus efficace qu'un médicament seul. 
L’équipe peut utiliser certains qualificatifs pour définir le type de chimiothérapie qui vous sera proposée : 

  • On parle de chimiothérapie intensive lorsque les doses sont augmentées. C’est le cas d’un FEC 100 par rapport à un FEC 50 (voir plus bas dans le tableau ci-dessous). Cela implique parfois des traitements complémentaires pour parer à une myélosuppression profonde.
  • On parle de chimiothérapie dense , lorsque les cures sont plus rapprochées, toutes les deux semaines au lieu de toutes les trois semaines.

 


EN PRATIQUE..

La chimiothérapie est administrée en cycles ou cures. Chaque période de traitement est suivie d'une période de repos thérapeutique permettant la récupération des lignées cellulaires normales affectées par le ou les médicaments. 
Un traitement comporte habituellement 4 à 6 cures espacées de 3 semaines. La durée totale d'une chimiothérapie est de 4 à 6 mois selon les schémas thérapeutiques utilisés.

En général, la chimiothérapie ne nécessite pas d’hospitalisation.

Le traitement débute dans les 3 à 6 semaines après la chirurgie.



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LES TRAITEMENTS DE PREMIÈRE LIGNE


COMMENT ? 

La chimiothérapie de base de  première ligne du cancer du sein fait appel aux médicaments suivants : 


  • Les anthracyclines : (A) adriamycine/doxorubicine ; (E) épirubicine 
    • Doxorubicine versus épirubicine : probablement pas de différence 
  •  

     

  • Les taxanes : docétaxel (Taxotère™) ou paclitaxel (Taxol™) (T), surtout si un ganglion est envahi (N+)
    • Paclitaxel versus docétaxel: probablement pas de différence 
  •  

     

  • Le cyclophosphamide (C) (Endoxan™)
    • Adriamycine/Cyclophosphamide (AC) versus Adriamycine/Taxane (AT) : probablement pas de différence
    • Taxane/Cyclophosphamide (TC) versus Adriamycine/Cyclophosphamide (AC) : bénéfice marginal
  •  

     

  • Le fluorouracile ( F)

Les associations de médicaments les plus utilisées pour le traitement du cancer du sein sont précisées dans le tableau suivant. 

UN CONSEIL... 

Selon les habitudes des centres et des médecins, des variations de ces protocoles existent. 
N’hésitez pas à demander, à votre oncologue, toutes les précisions concernant le protocole de chimiothérapie qui vous est proposé. 


Les protocoles En pratique pour vous...
CMF 
Cyclophosphamide
Méthotrexate 
5-fluorouracile
J1 et J8 : méthotrexate et fluorouracile en perfusion courte 
J1 à J14 : cyclophosphamide (Endoxan™) en comprimés 
Traitement pour prévenir les nausées, acide folinique (Lederfoline™) à J2 et J9, comme antidote du méthotrexate 
Vous recommencerez ce traitement à J28
FEC 50 ou 100 
5-fluorouracile 
Epirubicine 
Cyclophosphamide
J 1 : cyclophosphamide (Endoxan™) et 5-FU (Fluorouracile) en une courte perfusion ; épirubicine injectée directement dans la tubulure 
Traitement pour prévenir les nausées 
Vous recommencerez ce traitement à J21 
6 cures en tout
FUN 
5-fluorouracile 
Navelbine™
J1 et J5 : vinorelbine en courte perfusion 
J1 à J5 : 5-FU (Fluorouracile) en perfusion continue 
Traitement pour prévenir les nausées 
Vous recommencerez ce traitement à J21
EpiTax 
Epirubicine 
Taxotère™
La veille du traitement de la cortisone qui sera poursuivie 3 jours de suite, pour éviter le risque d’œdèmes allergiques 
J1 : docétaxel (Taxotère™) en perfusion (1 heure) et épirubicine injectée directement dans la tubulure 
Traitement pour prévenir les nausées et parfois pour éviter les brûlures d’estomac 
Vous recommencerez ce traitement à J21 ou 28
FT 
5-fluorouracile 
Taxotère™

La veille du traitement de la cortisone qui sera poursuivie 3 jours de suite, pour éviter le risque d’œdèmes 
Jour 1 : docétaxel (Taxotère™) en perfusion (1 heure) 
De J1 à J 5 : 5-FU (Fluorouracile) en une courte perfusion 
Traitement pour prévenir les nausées et pour éviter les brûlures d’estomac 
Vous recommencerez ce traitement à J21 ou 28

 


 

DES ALTERNATIVES…


LA CAPECITABINE (XELODA™) 

C'est un dérivé du 5-FU (Fluorouracile™) actif par voie orale. 
Ce médicament est donné à la dose de 1250 mg/m² deux fois par jour pendant 14 jours. La cure est renouvelée tous les 21 jours, si la numération formule sanguine (NFS) le permet. 
Ce médicament est relativement bien toléré en dehors d’un syndrome main-pied qui consiste en un rougissement douloureux des pieds et des mains. 

 

LES AUTRES PROTOCOLES 

Ils sont très nombreux, à titre d’exemples, les protocoles suivants peuvent vous être proposés :

  • Myocet™ (complexe doxorubicine encapsulé dans des liposomes) 60 à 75 mg/m² en association au cyclophosphamide (600 mg/m²), toutes les trois semaines
  • FEC 75 sur 6 cycles ou le FEC 100 sur 3 cycles, suivis de Taxotère™ pour 3 cycles
  • SIM comprend un FEC en dose-dense suivi de Taxotère™
  • TAC Taxotère™ + Adriamycine + Cyclophosphamide + filgastrine en support pour parer à la diminution des globules blancsadministrés en perfusion intraveineuse d’environ 3 heures, à l’hôpital. Cette cure sera répétée tous les 21 jours. 
  • Taxotère™ + Xéloda™
  • GT = gemcitabine (Gemzar™) 1250 mg/m² J1 (après Taxol™) et J8 + paclitaxel (Taxol™) 175 mg/m² J1

 

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EN CAS DE SUR-EXPRESSION HER2


En association avec Herceptin™ pour les patientes «  HER2 + » , les médicaments suivants sont souvent proposés : 

 

 

 L’association carboplatine + Taxol™ où les médicaments sont administrés en perfusion intraveineuse de 4 heures tous les 21 jours.

  • Le Taxotère™ hebdomadaire
  • La  Navelbine™ (vinorelbine)

 

 

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UN BÉNÉFICE CLAIREMENT ÉTABLI DE LA CHIMIOTHÉRAPIE ADJUVANTE...


UN PETIT RETOUR EN ARRIÈRE

Ce sont les résultats de l'étude de Gianni Bonadonna, oncologue italien, débutée en 1972 avec le protocole CMF et dont les résultats furent connus en 1975 qui ont démontré la pertinence du traitement adjuvant. 

 

LES BASES SCIENTIFIQUES 

Les études cliniques portant sur plusieurs milliers de femmes ont montré que l’administration d’une chimiothérapie adjuvante réduit très significativement le risque de : 

  • Rechutes
    • 5 % pour les femmes de moins de 50 ans
    • 20 % pour celles âgées de plus de 50 ans
  •  

  • Décès
    • 27 % à 10 ans, pour les femmes de moins de 50 ans
    • 11 % pour celles âgées de plus de 50 ans
  •  

  • Bilatéralisation de la maladie (atteinte de l’autre sein) de 20 %

 


Des études récentes ont montré qu'il était préférable d'utiliser les anthracyclines (épirubicine ou adriamycine) plutôt qu'un schéma n'en contenant pas, lorsque l’utilisation de ce type de molécules est possible, absence de maladies cardiaques et pas d’utilisation d’Herceptin™. 


 

LES MODALITÉS

La chimiothérapie débute normalement dans les 3 à 6 semaines suivant l'intervention chirurgicale. 

Les patientes N+ 

Le Groupe Français d'Études Adjuvantes (GFEA) a montré qu'il valait mieux : 

  • Faire 6 cures de chimiothérapie, plutôt que 3 cures
  • Prescrire un FEC100 (épirubicine 100 mg/m²), plus efficace, qu’un FEC50 ce qui explique que ce schéma a été retenu pour la plupart des protocoles usuels.


Les patientes N0 

Pour les patientes avec des facteurs de risque, le traitement de référence est le FEC100. Des études, comparant 6 cures versus 4 cures de FEC100, devraient permettre de préciser la durée optimale du traitement. 

Il faut savoir, qu’aux États-Unis, le protocole 4 x AC (adriamycine + cyclophosphamide) reste la référence pour les N0. 

L’utilisation des taxanes 

Il n'existe pas actuellement d'études démontrant l’intérêt des taxanes (docétaxel ou paclitaxel) en traitement adjuvant pour les patientes N0. Leur indication est réservée aux patientes N+. 


EN RÉSUMÉ, LES RECOMMANDATIONS ACTUELLES

 

  • N-/HER 2 -
    • 6 FEC100
    • Alternatives : 4 AC60 ; schéma anthracyclines+taxanes
  •  

     

  • N+/ RH-/HER 2- 
    • Schéma séquentiel anthracyclines et taxanes : 3 FEC100 puis 3 docétaxel (Taxotère™) 100
    • Alternatives : 4 AC60 + 4 docétaxel 100 ; 4 AC puis 12 Taxol TM  80 hebdomadaire ; protocole  6 TAC
  •  

     

 

  • N+/RH+/HER 2 -
    • Schéma séquentiel anthracyclines + taxanes : 3 FEC100 puis 3 docétaxel 100
    • Alternatives : 4 AC60 puis 4 Taxol TM 175 ; protocole TAC ; 6 FEC100
  •  

     

  • HER2+
    • 3 FEC100 puis 3 docétaxel (Taxotère™) + Herceptin™
  •  

     

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LA CHIMIOTHÉRAPIE NÉOADJUVANTE (AVANT LA CHIRURGIE)

LE PRINCIPE 

C'est une option pour certaines femmes qui souhaitent avoir un traitement conservateur du sein pour des tumeurs ayant entre 2 et 5 cm.
Si la chimiothérapie néoadjuvante est capable de réduire suffisamment la taille de la tumeur, une tumorectomie simple peut être envisagée suivie d'une radiothérapie, éventuellement complétée par un traitement systémique (chimiothérapie, avec ou sans hormonothérapie.)

EN PRATIQUE... 

 Le schéma de la chimiothérapie néo-adjuvante est, le plus souvent semblable à celui de la chimiothérapie adjuvante.
Elle contient souvent un taxane et une anthracycline.
Pour les tumeurs HER2+, elle comprend de l'Herceptin. 


Adjuvant Néo-adjuvant Cancer avancé
FEC 
(CMF) 
Docétaxel 
Farmo 1-8 
EC-Taxol 
EC-Taxol + Herceptin
FEC 
(CMF) 
Docétaxel 
EC-Taxol 
EC-Taxol + Herceptin 

SIM 
Docétaxtel (Txt) 
Txt - 5-FU 
Txt - navelbine 
Txt - Herceptin 
FUN 
Navelbine - TTP 
Navelbine - Herceptin 
Xéloda 
...

 

 


 

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AVANT DE DÉBUTER LA CHIMIOTHÉRAPIE...


IL FAUT PRENDRE CERTAINES PRÉCAUTIONS

Au moment du diagnostic et avant d’entreprendre le traitement de chimiothérapie, des examens sont nécessaires. 
Il est préférable d’éliminer toute source d’infection avant de débuter une chimiothérapie. La source d’infection la plus fréquente est dentaire. Si votre traitement de chimiothérapie n’est prévu que dans 2 ou 3 semaines, vous avez le temps de faire examiner et traiter vos dents chez votre dentiste, avant de débuter. 

QUELQUES EXAMENS... 

Une prise de sang est indispensable 

Elle sera systématiquement réalisée avant la chimiothérapie pour s’assurer du bon fonctionnement d’organes essentiels pour le métabolisme et l’élimination des médicaments, tels que le foie et le rein. 
Dans cette prise de sang, il sera également vérifié que les cellules circulantes du sang (globules blancs, globules rouges et plaquettes) sont à un taux satisfaisant, car ce sont les cellules saines de l’organisme dont la production est la plus sensible aux médicaments de la chimiothérapie. 
Si le taux de globules rouges (ou plus précisément, le taux d’hémoglobine) est trop bas, il vous sera proposé de recevoir une transfusion de sang (culots globulaires) avant de réaliser la chimiothérapie. Une autre option est l’administration d’érythropoïétine ou EPO en injection sous-cutanée. L’EPO est une hormone naturelle de l’organisme, sécrétée par le rein, qui stimule la production des globules rouges par la moelle des os, site naturel de fabrications de cellules du sang. 

Dans certains cas, des précautions particulières... 

Pourquoi ? 
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent présenter une toxicité orientée vers certains organes précis. Des examens peuvent alors être utiles pour vérifier que cet organe fonctionne de façon satisfaisante chez vous avant d’administrer le médicament. 

La fonction cardiaque 
Les médicaments, comme les anthracyclines, utilisés dans le traitement de votre cancer ont une toxicité pour le muscle cardiaque. Il est parfois préférable de les éviter chez les patients ayant déjà une maladie cardiaque. Pour s'en assurer, il faut faire un examen de la fonction cardiaque, c'est le calcul de la « fraction d'éjection systolique » (FES) qui mesure la capacité du ventricule gauche à se contracter. Cette mesure peut se faire de deux manières :

  • Par échographie cardiaque
  • Par mesure isotopique qui nécessite l'injection d'un marqueur radioactif et l'examen de son passage dans le cœur par une caméra spéciale (scintigraphie)

 

 

CATHÉTER CENTRAL OU PAS ? 

Pourquoi cette question ? 
  
La chimiothérapie est souvent administrée directement par voie intraveineuse au moyen d’une aiguille qui est placée temporairement dans une veine du bras. Les médicaments de chimiothérapie sont injectés dans cette veine grâce à une perfusion. Une perfusion est une poche de plastique remplie de liquide et placée en hauteur pour que le liquide coule dans un tube de plastique fin et flexible (ou tubulure) qui relie la poche à l’aiguille de la veine du bras. Les médicaments de chimiothérapie sont soit dilués dans le liquide de la poche, soit injectés dans la tubulure par l’intermédiaire d’une seringue. 
L’injection des médicaments de chimiothérapie directement dans les veines du bras est une solution qui peut être proposée dans les cas suivants : 

  • Des produits non vésicants
  • Une durée de perfusion courte pour chacun des médicaments
  • Un nombre prévu réduit d’injections
  • Un bon capital veineux


Les cathéters centraux 

De quoi s'agit-il ? 
Si un médicament doit être administré sur plusieurs heures et à fortiori sur plusieurs jours, si la durée de la chimiothérapie peut être assez longue, si les veines du (ou des) bras ne sont pas suffisantes ou si les injections précédentes de chimiothérapie ont entraîné une inflammation des veines (veinite), il peut vous être proposé la mise en place d’un cathéter central pour la durée de la chimiothérapie. 
Ce type de cathéter est appelé central car une des extrémités du tube fin est située dans une grosse veine centrale, avant que celle-ci rejoigne le cœur (veine cave supérieure). Les cathéters sont composés de matériaux biocompatibles (silicones, polyuréthanes) qui sont bien supportés par l'organisme. Avec un suivi approprié, ces cathéters peuvent rester placés aussi longtemps que nécessaire ce qui évite au patient d’être piqué dans le bras à chaque séance de chimiothérapie. Il existe deux sortes de cathéters. 

Les cathéters extériorisés à la peau 
Ils ont leur extrémité qui ressort à travers la peau, par une petite incision généralement située sous la clavicule, l’os qui relie le sternum à l’épaule. Ils sont installés sous anesthésie locale. On pose la perfusion directement dans l’extrémité du tube du cathéter qui ressort. 

Les chambres implantables 
Elles n’ont pas leur extrémité qui ressort à travers la peau, car elles sont reliées à un réservoir ou chambre (Port-A-Cath™, Infusaport™, etc.) qui est inséré sous la peau. 
Le cathéter et la chambre sont implantés, au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale de courte durée. . Une courte incision permet de découvrir une veine de la base du cou. 
La chambre est mise sous la peau du thorax, au-dessous de la clavicule, généralement assez loin du sternum pour des raisons esthétiques. 
Dans les 48 heures qui suivent la pose, une douleur à la base du cou est assez fréquente, on vous prescrira des médicaments contre la douleur pour cela. 
La chimiothérapie est administrée en piquant dans le réservoir avec des aiguilles spéciales. 

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EN PRATIQUE POUR VOUS...


VOUS VIVEZ NORMALEMENT...

Le pansement peut être retiré au bout de quatre jours, les fils de la suture se résorbent habituellement tout seul. Par la suite, aucun pansement ne sera nécessaire.
Vous pourrez mener avec ce dispositif une vie normale. Seuls les sports violents sont à éviter. Le port de la ceinture de sécurité reste conseillé.
Un carnet de surveillance de la chambre vous sera remis afin de noter les gestes effectués à ce niveau.
Une chambre peut être conservée pendant plusieurs années.

 
 
QUELQUES INCIDENTS POSSIBLES...

Ils sont rares et liés au dispositif. Ils doivent amener à consulter, en particulier dans les cas suivants :

  • Une douleur et rougeur au niveau du boîtier doivent faire craindre une infection
  • Une douleur et gonflement du bras peuvent faire suspecter une obstruction de la veine
  • Un mauvais fonctionnement de la chambre.


@ Pour en savoir plus sur les chambres implantables : http://www.hopital-dcss.org


MISE À JOUR

2 novembre 2012

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 16:52

Certains agents de chimiothérapie peuvent causer le syndrome mains-pieds également connu en tant que érythrodysesthésie palmo-plantaire. Cette situation est causée par certains agents de chimiothérapie qui ont tendance à s'accumuler dans la paume des mains et la plante des pieds. Informez-vous auprès de votre médecin pour savoir si ce syndrome peut vous affecter.

Vous pouvez remarquer une rougeur, une sensibilité et possiblement, une peau sèche qui se détache dans les mains et sous les pieds. Ces régions peuvent devenir sèches et la peau peut se détacher en flocons, être engourdie ou picoter. Le syndrome mains-pieds peut être inconfortable et interférer avec votre capacité à accomplir vos activités normales.

La façon de prévenir le syndrome mains-pieds

  • Appliquez souvent et en quantité une crème émolliente sur vos mains et vos pieds, particulièrement dans les crevasses.
  • Évitez d'exposer vos mains et vos pieds à la chaleur telle que l'eau chaude. Prenez votre bain ou douche dans de l'eau tiède. Faites tremper vos mains et vos pieds dans l'eau froide 3 ou 4 fois par jour, si possible.
  • Évitez les activités qui causent une friction sur la peau ou même, une légère pression sur les mains telles que laver vigoureusement, tenir des outils ou des articles ménagers, appuyer sur les touches d'un clavier, jouer d'un instrument de musique ou conduire un véhicule. Ne mettez pas de pansements serrés ou de bande adhésive directement sur la peau comme des pansements.
  • Asseyez-vous ou couchez-vous sur des surfaces rembourrées. Si possible, soulevez les jambes avec des coussins.
  • Placez un oreiller entre vos jambes ou portez un pyjama si vous êtes porté à vous frotter les jambes durant la nuit.
  • Évitez la marche, la course ou l'exercice vigoureux.
  • Portez des vêtements amples et des souliers peu ajustés avec des semelles coussinées.

Informez votre équipe de soins de santé si vous remarquez que vos paumes ou vos plantes deviennent rouges ou sensibles. Vos traitements de chimiothérapie devront peut-être être interrompus ou votre dose réduite afin de prévenir l'aggravation du syndrome mains-pieds.

Ce que vous pouvez faire

Si vous avez le syndrome mains-pieds, il y a des choses que vous pouvez faire pour soulager vos symptômes.

  • Gardez vos mains et vos pieds au frais. Appuyer vos paumes ou vos pieds sur de la glace ou un sac de pois congelés peut vous soulager. Utilisez la glace pour des périodes de 15 à 20 minutes à la fois.
  • Appliquez des lotions. Évitez de frotter vigoureusement vos paumes ou vos plantes lorsque vous appliquez la crème. Si vous développez des ampoules ou des ulcères, utilisez seulement des émollients doux comme hydratants sur vos mains et vos pieds, tel que recommandé par votre médecin. Une crème peut également vous être prescrite par votre médecin.
  • Demandez des informations à votre médecin au sujet des médicaments suivants :
    • Analgésiques : antidouleurs obtenus sans ordonnance tels que l'acétaminophène pouvant être efficaces pour soulager l'inconfort.
    • Vitamines : La vitamine B6 peut être utile pour prévenir et traiter le syndrome mains-pieds.
    • Corticostéroïdes : Si vous recevez votre chimiothérapie par perfusion aux 3 ou 4 semaines, votre médecin peut vous prescrire un corticostéroïde afin de traiter votre syndrome mains-pieds.

Il est important de savoir la façon dont la chimiothérapie peut affecter votre système immunitaire. Apprenez-en plus au sujet de l'infection et de la fièvre.

Voir le site

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 08:00


Espace Cancer

Le système nerveux est formé des organes des sens (goût, odorat, audition, toucher), des nerfs, de l'encéphale et de la moelle épinière, notamment. Il permet la coordination des mouvements musculaires, le contrôle du fonctionnement des organes et la transmission des informations permettant de percevoir les sensations et les mouvements.
Certaines chimiothérapies, notamment celles issues d'agents dérivés de la platine, des vinca-alcaloïdes ou des taxanes, sont connues pour avoir parfois une répercussion sur le système nerveux en cours de traitement ou après celui-ci. Ces effets se manifestent de manière différente selon le produit utilisé.
Afin de s’assurer de la bonne tolérance au traitement et de prévenir des séquelles à long terme, l’oncologue évalue les fonctions du système nerveux. Selon le type de chimiothérapie proposé, il poursuit cette évaluation tout au long du traitement. Il peut parfois prescrire des examens complémentaires. Le choix des médicaments, leur dosage et le rythme d’administration est adapté en conséquence.
Le terme médical général utilisé pour caractériser l’ensemble des affections ou des atteintes nerveuses est neuropathie.
Une paresthésie désigne un trouble de la sensibilité désagréable mais non douloureux, appelé parfois fourmillement, pouvant s’accompagner d’une disparition plus ou moins importante de la sensibilité, de picotements et parfois d’une sensation de «chaud-froid».
Une dysesthésie est une diminution ou une exagération de la sensibilité. Elle peut se manifester par des sensations de douleurs, d’engourdissements, de picotements ou de brûlures.

Ce que vous pourriez observer ou ressentir

- Modifications des perceptions sensitives
  • sensation de douleur, de brûlures ou de chaud-froid au niveau des mains et des pieds;
  • sensation d’étau, de décharges électriques ou de picotements au niveau des pieds;
  • impression de marcher sur du gravier ou du coton;
  • engourdissement, faiblesse ou diminution de la sensibilités des mains et des pieds.
Ces sensations peuvent entraîner une maladresse en marchant, des troubles de l’équilibre et parfois des pertes d’équilibre ainsi qu'une maladresse à ramasser des objets, à écrire ou à réaliser des gestes fins et précis.

- Manifestations liées à certains médicaments
Traitements à base de vinca-alcaloïdes
  • constipation;
  • rétention urinaire, observable par la sensation d’avoir la vessie constamment pleine sans pouvoir la vider efficacement;
  • chutes de pression pouvant provoquer un malaise;
  • chez l'homme, troubles de l’érection.
Traitements à base de cisplatine
  • bourdonnement ou tintement d'oreilles;
  • sensation d’avoir les oreilles bouchées;
  • audition diminuée.
Traitements à base de taxanes (principalement le paclitaxel)
  • douleurs musculaires et articulaires.
Traitement à base d’oxaliplatine
  • sensation d’engourdissement autour de la bouche et au niveau de la gorge;
  • difficultés à avaler;
  • impression de manquer d’air, difficultés à respirer, voire d’étouffement.
    Ces manifestations peuvent être augmentées par le froid et les objets froids.

Ce que vous pouvez faire

Si vous ressentez ou observez une des manifestations décrites ci-dessus, signalez-le à votre médecin oncologue afin qu’il puisse envisager les solutions qui conviennent: examen complémentaire, adaptation des doses du traitement de chimiothérapie, par exemple.
Vous trouverez ci-dessous des recommandations et des conseils qui visent principalement à diminuer l'inconfort et à prévenir les dangers liés aux différents symptômes.

Si vous avez une modification de la sensibilité des mains
- Protégez-les afin de prévenir les blessures
  • Manipulez avec précaution les objets tranchants, brûlants ou glacés afin d’éviter des blessures.
  • Optez pour des gants lors de travaux ménagers, d’entretien ou de jardinage.
  • Mettez des gants l’hiver afin d’éviter les engelures.
- Utilisez des astuces pour saisir les objets
  • Utilisez une gomme au bout d’un crayon pour tourner les pages d’un livre.
  • Utilisez un gant de caoutchouc ou un chiffon antidérapant pour ouvrir les pots.
  • Enfilez une chemise déjà boutonnée ou avec pressions.
  • Ajoutez un trombone ou un cordon à votre fermeture éclair.
  • Préférez des chaussures à velcro plutôt qu'à lacets.
Si vous avez une modification de la sensibilité des pieds
- Protégez-les afin de prévenir les blessures
  • Optez pour des chaussures confortables, déjà formées à vos pieds et qui tiennent bien (évitez temporairement les nus pieds et les mules).
  • Détectez, en passant vos doigts dans la partie intérieure des chaussures, les aspérités qui pourraient vous blesser (coutures, fils rigides, doublures mal ajustées).
  • Evitez de marcher pieds nus.
- Sécurisez votre environnement
  • Pensez à enlever les tapis glissants.
  • Installez des points d’appui dans votre douche ou votre baignoire. Si nécessaire, prévoyez d’être assis sur un tabouret stable placé dans votre douche par exemple.
- Adaptez vos activités quotidiennes
  • Privilégiez les activités physiques (ou sportives) pour lesquelles vous vous sentez à l'aise du point de vue de l'équilibre, de la stabilité, de la force.
  • Lors d’un trajet en voiture, pensez à être avec un co-chauffeur et, dans la mesure du possible, évitez de prendre le volant.
Les offres de soutien à disposition
Selon les manifestations ressenties, demandez à votre équipe de soins de vous mettre en contact avec un ergothérapeute. Ce professionnel vous aidera à trouver des moyens pratiques afin d’adapter votre environnement durablement (matériel, aménagements de l’espace, etc).
Si vous avez une tendance à la constipation (traitement de vinca-alcoïdes)
  • Evitez les mucilages (son, par exemple), parfois prescrits lors de constipation. Ils sont contre-indiqués dans cette situation. Les mucilages augmenteraient le volume des selles alors que les intestins sont ralentis pour les faire avancer. Vous pouvez par contre stimuler votre transit avec l’ingestion de pruneaux trempés ou de sirop de figue, par exemple.

Recommandations particulières: froid et traitement à base d’oxaliplatine
  • Pendant l’administration du traitement et durant les heures qui suivent, évitez absolument toute boisson ou aliment froid et aussi les boissons à température ambiante. Les boissons chaudes peuvent être consommées sans modération.
  • Les jours qui suivent le traitement, évitez les boissons et aliments glacés et même froids. Les boissons tempérées peuvent être consommées.
  • Quelle que soit la saison, couvrez-vous lorsqu’il fait froid dehors, en portant un foulard ou une écharpe autour du cou.
  • Par temps froid, évitez les activités qui demandent un effort à l’extérieur.
  • Faites usage d’eau tiède ou chaude pour vous laver les mains.
  • Portez des gants lorsque vous retirez des aliments du réfrigérateur et du congélateur. Si votre métier exige une partie de travail dans une chambre réfrigérée (stockage d’aliments, de fleurs, etc.), organisez-vous avec vos collègues pour éviter absolument de vous y rendre.

Dernière modification le 06.09.2011

 


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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 08:00

Espace Cancer

Certaines chimiothérapies, notamment les «anthracyclines», sont connues pour avoir une possible répercussion sur la fonction du cœur en cours du traitement ou après celui-ci.
Afin de s’assurer de votre bonne tolérance au traitement, si celui-ci est connu pour ces effets, l’oncologue vous ausculte avant de débuter la chimiothérapie et poursuit cette surveillance régulièrement. Il peut parfois compléter l’auscultation d’examens complémentaires, tels un électrocardiogramme, des ultrasons ou une scintigraphie cardiaque (voir encadré à droite).
Le choix des médicaments est adapté en conséquence. En particulier pour les «anthracyclines», il est recommandé de ne pas dépasser une dose totale cumulative pour l’ensemble des traitements. L’oncologue y est attentif.

Ce que vous pourriez observer ou ressentir

  • sensation que le cœur bat plus vite ou «plus fort», ou avec un rythme irrégulier
  • oppression ou sensation de brûlure dans la région du thorax et du cœur (signes de l’angine de poitrine)
  • essoufflement
  • gonflement des pieds et des jambes (oedèmes).

Ce que vous pouvez faire

Urgences
Consultez immédiatement votre oncologue ou un centre d’urgence si vous ressentez soudainement une respiration «sifflante», une sensation d’essoufflement même au repos, ou une douleur dans le thorax soudaine et persistante.

Recommandations générales
  • Discutez avec le médecin et l’équipe soignante:
    • des signes à observer et à signaler à l’équipe soignante
    • des actions à entreprendre si un signe devait survenir.
  • Vérifiez avec votre oncologue les risques d'interactions avant de commencer la prise de tout nouveau médicament, y compris ceux à base de plante, prescrits pour un autre problème de santé ou obtenus en vente libre.

 

Dernière modification le 06.09.2011

 


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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 08:00

Espace Cancer

Certaines chimiothérapies ont une répercussion sur les cellules de la reproduction et sur l’activité des hormones. Chez la femme, cela peut induire l’interruption de l’activité des ovaires et de ce fait arrêter le cycle menstruel. Chez l’homme, le nombre et la qualité des spermatozoïdes peuvent en être modifiés.
Le risque d’hypofertilité (diminution de la fertilité) est variable. Celle-ci peut être transitoire ou irréversible selon le type de cancer, les médicaments utilisés, leur dosage, leur association à un autre traitement et l’âge du patient.
En cas de risque d’hypofertilité ou d’infertilité chez des patients en âge de procréer, l’oncologue aborde la question du désir d’enfant et les options disponibles pour répondre au projet de maternité ou de paternité.
Suite à cette première discussion, selon les désirs et besoins de la personne ou du couple, un rendez-vous est organisé avec un médecin spécialiste de l’Unité de médecine de la reproduction (UMR) du CHUV. Cet entretien permet d'obtenir une information détaillée sur les possibilités de préservation de la fertilité, le déroulement des traitements, les coûts, les chances, les risques, etc. L’UMR participe activement aux recommandations établies par un réseau de spécialistes, dont l’objectif est d’offrir, lorsque cela est possible, les meilleures options thérapeutiques de conservation de fertilité connues à ce jour lors d’un traitement contre le cancer (Réseau Romand de Cancer et Fertilité).
Les cellules du système reproducteur féminin sont les ovocytes, produits par les ovaires. Chez l'homme, ce sont les spermatozoïdes, produits par les testicules.

Ce que vous pourriez observer ou ressentir

Si vous êtes une femme
- Les manifestations possibles d’une répercussion sur les ovaires :
  • cycles menstruels irréguliers (règles irrégulières);
  • flux modifié ou interruption totale des règles;
  • apparition de signes pouvant être assimilés à ceux de la ménopause:
    • bouffées de chaleur et sudations noctures
    • sécheresse et/ou démangeaisons vaginale pouvant provoquer des rapports sexuels douloureux
    • diminution du désir sexuel.
Si vous êtes un homme
Il n’existe pas de manifestations visibles concernant les modifications de la qualité des spermatozoïdes. Elles peuvent être évaluées par un examen appelé spermogramme lors de situations précises.

Ce que vous pouvez faire

- Avant le début de traitement
Si vous avez un projet de maternité ou paternité, même lointain, parlez-en à votre médecin oncologue. La présence de votre partenaire durant cette discussion est encouragée. Cet échange permet:
  • d'exprimer les préoccupations individuelles ou partagées afin de bénéficier de réponses personnalisées;
  • d’accéder à de l’information qui concerne votre situation particulière: risque d’hypofertilité et moyens d'y remédier, contraception durant votre traitement.
Il est légitime de ressentir une confusion à l’annonce d’un risque d’hypofertilité ou d’infertilité. N’hésitez pas à demander des informations précises concernant :
  • les possibilités de préservation de la fertilité et de procréation médicalement assistée après la fin du traitement et leurs conditions de réalisation;
  • le réseau de soutien et d’accompagnement pour faire face aux répercussions de la maladie sur votre projet personnel ou de couple.
- Après le traitement
Les médecins recommandent d’attendre un certain temps après la fin des traitements avant d’envisager une grossesse. Ce temps d’attente varie en fonction du type de cancer et du traitement réalisé. Il est utile d’aborder ce sujet avec votre médecin en fin de traitement.
Contraception pendant le traitement
Les couples en âge de procréer doivent impérativement utiliser un moyen contraceptif (non hormonal) durant le traitement, même si la femme n’a plus de cycles menstruels. Les médicaments de la chimiothérapie peuvent effectivement compromettre le bon déroulement d’une grossesse. Discutez des différents moyens à disposition avec votre oncologue.

Dernière modification le 21.05.2012

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 08:00

Espace Cancer

Effets sur les reins

Après avoir exercé leur action dans le corps, les chimiothérapies sont éliminées par les reins qui ont pour fonction de filtrer les déchets de l’organisme. Le passage à travers ceux-ci est sans conséquence pour autant qu’ils fonctionnent normalement. Leur fonctionnement est donc vérifié régulièrement durant le traitement au moyen d’une prise de sang et parfois d’une analyse d’urine. Ces analyses mesurent prioritairement la créatinine, l’urée et le potassium.
Une perte de liquide non compensée causée par des vomissements ou une diarrhée par exemple, peut aussi provoquer une dysfonction des reins.
Une situation particulière : les sels de platine
Les chimiothérapies à base de sel de platine sont connues pour être irritantes pour les reins. Elle font l’objet de précautions particulières pour éviter le risque d’insuffisance rénale. Deux à trois litres de liquides ou plus peuvent être perfusés avant, pendant et après le traitement.
L’administration de sel de platine nécessite en principe un séjour hospitalier avec une surveillance de douze ou vingt-quatre heures une fois la séance de chimiothérapie terminée. Cette surveillance est réalisée entre autres par la mesure systématique des boissons ingérées et des urines émises.
Une insuffisance rénale désigne une diminution importante de la fonction des reins. Le calcul de la clairance de la créatinine (protéine mesurée dans le sang) mesure l'élimination de la créatinine par les reins et donne ainsi des informations sur leur fonctionnement.

Effets sur la vessie

L’urine est produite par les reins et transite par la vessie.
Certaines chimiothérapies colorent les urines en rouge, jaune ou bleu selon la couleur du produit administré. Cela est sans conséquence. C’est un signe que la chimiothérapie est éliminée.
D’autres produits peuvent provoquer une inflammation de la vessie entraînant des saignements visibles dans les urines, de quelques heures à plusieurs jours après l’administration. Afin de prévenir ce risque, l’oncologue prescrit un traitement protecteur pour la vessie avant chaque chimiothérapie. Si cette inflammation survient malgré tout, elle est sans danger mais peut être inconfortable ou douloureuse. Elle est appelée cystite, même si elle n’est pas d’origine infectieuse dans cette situation.
En langage médical, la diurèse indique la quantité d’urines émises. La miction désigne l'émission naturelle de l'urine accumulée dans la vessie.
On parle d'hématurie, si on observe la présence de sang dans les urines.
Les uro-protecteurs sont un groupe de médicaments qui a pour fonction de protéger la vessie d'une irritation due aux déchets de la chimiothérapie.

Ce que vous pourriez observer ou ressentir

Dysfonction des reins
Les effets de la chimiothérapie sur les reins sont vérifiés par des examens sanguins et urinaires.
Vous pourriez observer aussi :
  • une diminution ou une forte augmentation de la quantité des urines (fréquence et/ou volume)
  • une variation de poids rapide (prise de poids)
  • un gonflement des jambes (œdèmes).
Ces signes ne sont en eux-mêmes pas spécifiques d’une dysfonction des reins mais peuvent être des indicateurs utiles au médecin.
Inflammation de la vessie
  • douleurs lorsque vous urinez (sensation de brûlures)
  • spasmes
  • besoin urgent d’uriner sans en être capable
  • présence de sang dans les urines.

Ce que vous pouvez faire

  • Si vous ressentez une des manifestations décrites, signalez-la sans délai à votre oncologue afin qu'il puisse définir les mesures à prendre.
  • Sauf avis contraire de votre médecin, buvez au moins deux litres de liquide par jour pour faciliter l’élimination de la chimiothérapie sans en réduire l'efficacité (équivalent de 10 verres). Cet apport est d’autant plus important après avoir reçu une chimiothérapie à base de platine.
  • Prévenez votre oncologue si vous souffrez de vomissements ou de nausées importantes, malgré la prise du traitement anti-nauséeux, qui vous empêchent de vous hydrater les jours qui suivent la chimiothérapie.
  • Contactez votre oncologue si vous êtes dans l’impossibilité de vous hydrater en suffisance lors d'une diarrhée persistante les jours qui suivent un traitement.
Récolte d’urine de 24 heures: comment la pratiquer ?
Il s'agit de la collecte de toutes les urines émises pendant 24 heures avant leur examen en laboratoire.
  • Urinez une première fois dans les toilettes. L’heure de ces premières urines marque le début de la récolte (par exemple: 08h00).
  • A partir de là, collectez toutes les urines émises au cours de la journée et de la nuit suivante. Vous recevez à cet effet un grand récipient lors de la consultation.
  • Les dernières urines collectées dans le récipient sont celles émises 24h après le début de la récolte. Selon l’exemple, l’horaire correspond à 08h00 le lendemain.
  • Amener le récipient contenant la totalité des urines émises au cours de ces 24 heures au lieu qui vous aura été indiqué (consultation ou laboratoire).

Dernière modification le 06.09.2011

 


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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 08:00

Espace Cancer

Les cellules qui tapissent la bouche (palais, gencives, langue, plancher buccal, joues internes, lèvres) font partie des cellules à renouvellement rapide susceptibles d'être touchées transitoirement par certaines chimiothérapies. Ces zones peuvent être irritées, enflammées, voire ulcérées sous forme d’aphtes. L’inflammation provoque une sécheresse locale et inversement.
Des médicaments associés à la chimiothérapie peuvent également contribuer à la diminution de la salive et à la sécheresse buccale.
La salive a un rôle protecteur pour la bouche. Sa diminution, associée à une baisse des défenses de l’organisme, augmente le risque d’infection à bactéries ou à champignons comme le «muguet». En outre, une bouche sèche et ulcérée est à risque de saignements, cela d’autant plus si le nombre de plaquettes dans le sang est diminué par la chimiothérapie.
Ces symptômes ont des conséquences sur la capacité à boire, à s’alimenter, à pré-digérer les aliments, sur la sensation du goût, sur la parole et sur certains gestes, comme celui d’embrasser, par exemple. Ces lésions peuvent non seulement être inconfortables mais aussi douloureuses.

Ce que vous pourriez observer ou ressentir

  • une sécheresse de la bouche
  • une bouche «pâteuse»
  • une mauvaise haleine
  • une modification de la salive
  • une difficulté ou des douleurs à la mastication des aliments
  • des douleurs ou maux de gorge et de la peine à avaler
  • un ou des gonflements, des rougeurs, une gencive «à vif»
  • des dépôts blanchâtres
  • des picotements ou des brûlures
  • des blessures de la gencive
  • une ou des ulcérations, sous forme d’érosions ou d’aphtes
  • une sensation d’inconfort (boule dans la gorge) ou de douleur au moment d’avaler
  • l’impression d’avoir un corps étranger au fond de la gorge.
Un aphte est une ulcération caractéristique de la cavité buccale. Le terme médical utilisé pour caractériser une inflammation d’une muqueuse en général est mucite. La stomatite désigne une inflammation de la bouche.
Une mycose buccale, appellée aussi candidose buccale ou muguet buccal est une infection de la bouche due à un champignon. Elle se présente sous forme de petites plaques blanches regroupées sur la langue ou à l'intérieur de la bouche.

Ce que vous pouvez faire

Il s’agit pour l’équipe soignante, et avec votre collaboration, d’identifier aussi exactement que possible les éléments influençant l’irritation afin de trouver les stratégies adaptées pour y faire face.
Les mesures à prendre visent essentiellement à prévenir les irritations et à atténuer l'inconfort si les symptômes sont présents.
Précautions de soins
Si vous avez une prothèse dentaire, il est recommandé de faire un contrôle dentaire avant le début de la chimiothérapie afin de vérifier que la prothèse est bien ajustée et prévenir ainsi les irritations par frottements.
- Durant le traitement, maintenez la bouche humide et propre :
  • Hydratez-vous en suffisance (en moyenne 2 litres/jour) en variant les apports de boissons à votre convenance.
  • Rincez-vous la bouche le plus souvent possible, en évitant les solutions alcooliques. Les équipes soignantes peuvent vous aider dans votre choix ou vous conseiller des rinçages au bicarbonate de soude.
  • Brossez-vous délicatement les dents après chaque repas, en utilisant une brosse à poils très souples afin de ne pas léser la gencive (brosse souple pour enfant, par exemple).
  • Renoncez à l’usage d’un dentifrice abrasif (polissant) et de fil dentaire.
  • Si vous êtes porteur d’une prothèse dentaire, rincez-vous la bouche après chaque repas et faites tremper l’appareil dans une solution nettoyante durant la nuit.
  • Evitez tant que possible l’alcool, le tabac, les aliments irritants (acides, durs, épicés) et les fruits secs à coque (noix, amandes, noisettes, arachides).
  • Favorisez l’hydratation de vos lèvres en appliquant régulièrement un baume pour les lèvres.
La grille Eilers (pdf 76ko) est un bon outil pour évaluer l'état de la bouche. Elle vous permettra d'observer et relever les changements d'apparence à signaler à l'équipe soignante.
Atténuation des symptômes
- En cas de sécheresse buccale
  • Rincez-vous la bouche à l’eau plusieurs fois par jour, ou selon votre préférence, utilisez un spray de salive artificielle disponible sans ordonnance dans les pharmacies.
  • Plusieurs patients ont remarqué que les sorbets, les glaces à l’eau, les boissons au cola, les bonbons acidulés et chewing-gums sans sucre ont un effet favorable sur la sécheresse buccale. Ils sont alors à envisager à l’occasion pour une durée limitée dans le temps.
- En cas de mauvaise haleine
  • Testez l’effet de pastilles de chlorophylle (à avaler) disponibles sans ordonnance dans les pharmacies.
- En cas de lésions dans la bouche
Tentez, tant que possible, de remédier à vos douleurs. Leur soulagement est indispensable pour votre confort et le maintien de votre équilibre nutritionnel :
  • Privilégiez des aliments tièdes ou froids, sauf en cas de traitement par chimiothérapie à base d’oxaliplatine pour lequel les boissons et aliments trop froids sont contre-indiqués. Les boissons glacées ont le bénéfice de diminuer la sensation de douleur par leur effet anesthésiant. Dans la même idée, les sorbets sont à envisager à l’occasion.
  • Adoptez les bains de bouche anesthésiants qui rendent la cavité buccale moins sensible à l’absorption d’aliments. Sur prescription médicale, ils nécessitent des précautions d’usage comme de respecter une demi-heure entre le gargarisme et le repas pour permettre au médicament de déployer toute son action et éviter d’«avaler de travers» (diminution de la sensation lors du passage des aliments).
  • Reposez vos gencives si vous êtes porteur d’une prothèse dentaire en la retirant la nuit ainsi que quelques heures entre les repas.
  • Discutez avec votre médecin des possibilités de traitement contre la douleur: gels pour une application locale ou médicaments. Parfois un traitement temporaire par morphine est indiqué.
  • Signalez au médecin l’apparition d’une gêne douloureuse au moment d’avaler. Ce pourrait être le signe d’une inflammation qui se situe plus bas dans la gorge.
  • Avec votre équipe soignante, considérez les alternatives aux médicaments en comprimés si leur absorption est trop douloureuse. Souvent les traitements sont disponibles en sirop, en suppositoires ou en injections (en usage temporaire).
  • Mettez en pratique les recommandations nutritionnelles en privilégiant une alimentation «non irritante».
- En cas de difficulté à vous alimenter et/ou de douleurs, des soins complémentaires peuvent vous être proposés: des préparations nutritives enrichies faciles à avaler, par exemple, ou, le cas échéant, la mise en place temporaire d’une sonde d’alimentation.
- En cas de saignements de la gencive et de la cavité buccale
  • Changez votre brosse à dents à poils très souples contre des cotons-tiges si votre nombre de plaquettes dans le sang est très bas.
  • Evitez les aliments secs, rugueux, coupants si vous ne pouvez pas les ramollir par l’ajout de sauce ou autre liquide avant absorption.
Traitement en cas d’infection
L’ensemble de vos observations (mauvaise haleine, apparition de dépôts blanchâtres, etc.) contribue à guider le médecin dans son analyse. Il peut compléter son auscultation par un frottis afin de déceler une infection (prélèvement par frottement d’un coton tige stérile sur la muqueuse en vue d’une analyse microbiologique).
S’il y a une infection, un traitement est nécessaire. Ce peut être un antibiotique ou un médicament contre les infections causées par des levures ou des champignons, ou par les virus herpes et zona. Ce traitement a un effet favorable rapidement sur les lésions infectées de la bouche et de ce fait, sur les douleurs.

Dernière modification le 06.09.2011

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