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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 09:07

Apres-un-cancer-du-sein-une-cure-de-readaptation_article_la.jpg

 

Le Pr Yves-Jean Bignon* expose les résultats positifs de ces nouveaux soins thermaux.

 

Paris Match. Rappelez-nous combien de femmes en France sont chaque année atteintes d’un cancer du sein.

Pr Yves-Jean Bignon. On recense en moyenne 48 800 cas par an, dont 75 % de guérisons ou rémissions prolongées. Ce pourcentage s’améliore grâce aux progrès du dépistage et des traitements.

Pour aider ces femmes à reprendre des forces après un traitement lourd, vous avez mis en place des programmes de soins spécifiques. Pourquoi des stations thermales ?
Parce que, dans ces structures, les ­patientes peuvent bénéficier non ­seulement de soins thermaux, mais aussi d’aides dispensées par une équipe pluridisciplinaire (kinésithérapeute, éducateur sportif, ­nutritionniste, psychologue, esthéticienne…). Il s’agit d’une prise en charge globale, qui correspond aux besoins d’une réadaptation à une bonne hygiène de vie. Ces équipes sont en partie déjà mises en place dans certains établissements de cure thermale, ce qui explique notre choix.

Durant cette cure de réadaptation, quels sont les réels effets bénéfiques de l’eau thermale ?
Après chirurgie et radiothérapie, le sein opéré et la région axillaire présentent des zones fibreuses et cicatricielles douloureuses qui limitent les mouvements de l’épaule : l’eau thermale atténue les douleurs et permet d’assouplir ces tissus. Des études récentes ont, d’une part, confirmé l’action favorable que les soins thermaux exercent sur le système immunitaire et, d’autre part, qu’ils permettent une meilleure adaptation au stress psychologique.

Quelles souffrances chez vos patientes vous ont conduit à créer ces cures ?
Ce qui m’a le plus marqué au cours de ma carrière, c’est le sentiment d’abandon par le corps médical ressenti par les femmes après leur traitement. J’ai aussi été ému par leur ­angoisse à l’idée d’un retour de la maladie. Bien souvent, elles désirent des conseils pour une meilleure hygiène de vie. Il est vrai qu’une existence plus saine réduit les risques de ­rechute. Plusieurs études l’ont démontré.

"UN GRAND NOMBRE DE FEMMES ONT RETROUVÉ UN BON SOMMEIL, LEUR OPTIMISME, ET SONT BEAUCOUP MOINS DÉPRESSIVES"

Pour quelles femmes cette cure est-elle spécifiquement destinée ?
Elle est uniquement indiquée chez celles ayant arrêté leur chimiothérapie depuis moins de six mois et jugées en rémission complète de leur cancer. Elle est contre-indiquée en cas de phase évolutive et chez les patientes ne ­pouvant exercer une activité physique.

Quel est le protocole de cet accompagnement de treize jours ?
Il comporte plusieurs types de soins thermaux, à raison de quatre par jour, dont des douches locales pour assouplir la zone opérée, des massages relaxants sous eau thermale  ­effectués par un kinésithérapeute, des exercices en piscine d’eau thermale chauffée… Ces soins s’accompagnent d’activités physiques individualisées (deux par jour), de cours d’éducation nutritionnelle avec des conseils personnalisés, et de consultations avec un psychologue (pour celles, par exemple, qui ont besoin de retrouver confiance en elles après une épreuve ayant porté ­atteinte à leur féminité). Des esthéticiennes sont aussi à la disposition des convalescentes qui désirent être en harmonie avec leur image.

Quel type d’étude a démontré les réels bénéfices de cette cure ?
Avec mon équipe du Centre Jean-Perrin, nous avons conduit une étude comparative (étude PACThe) portant sur 251 femmes dans trois stations, celles de Vichy, de Châtel-Guyon et du Mont-Dore. Les sujets de l’étude étaient divisés en deux groupes : des patientes hébergées dans l’établissement thermal qui suivaient le programme de la cure ; et d’autres qui habitaient à proximité de l’établissement et suivaient seulement les recommandations de leur médecin de ville. Une fois la cure terminée, nous avons contrôlé tous les six mois, à l’aide de questionnaires et de consultations médicales, l’évolution de la qualité de vie de toutes ces patientes. On a pu constater chez celles ayant été hébergées qu’elle s’était considérablement améliorée ! Un grand nombre d’entre elles ont retrouvé un bon sommeil, leur optimisme, et sont beaucoup moins dépressives. Plus de la moitié ont repris une activité ­physique régulière. Avec un recul de deux ans, on peut dire aujourd’hui que ces bénéfices sont durables. Mais le suivi de ces patientes continue : il va durer encore trois ans. 

* Cancérologue au Centre anticancéreux Jean-Perrin de Clermont-Ferrand, investigateur principal de l’étude PACThe.

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commentaires

J
J'ai assisté à la mise en place de cette étude...J'ai fortement regretté de n'avoir pu en bénéficier..Je regrette qu'il faille 6 mois de traitement derrière soi pour en bénéficier, pourquoi pas un<br /> an, voir 2 ans !...Il faut du temps pour reprendre sa vie en main.<br /> Qui dit que ma vie n'eusse pas été autre !<br /> ps : j'avais rencontré à Vichy les 1eres participantes, lors de la mise en place de cette étude, participantes ravies..
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